VOINCHET Jean

Fils d’un instituteur et d’une mère au foyer, Jean Voinchet était le sixième d’une famille de sept enfants (six garçons et une fille). Il fréquenta l’école primaire de Sainte-Livière, puis les classes de l’école primaire supérieure de Châlons-sur-Marne de 1931 à 1936. Il réussit le brevet élémentaire et fut admis à l’École normale d’instituteurs de Châlons (1937-1940). Titulaire du brevet supérieur, il partit au service militaire.

Jean Voinchet combattit les Allemands et fut fait prisonnier. Libéré, il fut incorporé dans les chantiers de jeunesse, passant de camp en camp jusqu’en février 1941 : Bourg-en-Bresse, Royan, Castelnau, Aurillac, enfin Albepierre (près de Murat).

Après avoir enseigné quelques temps, en qualité de stagiaire au lycée de Châlons, Jean Voinchet obtint son premier poste d’instituteur, à la rentrée scolaire de 1941, dans le village marnais de Lenharrée. Le 30 octobre 1941, il y épousa Odette Marguerite Servaux, sans profession, qui lui donna deux enfants (un garçon et une fille).

Réquisitionné pour le STO, Jean Voinchet partit travailler à l’usine sidérurgique Schoeller-Bleckman à Ternitz (Basse-Autriche), le 22 juin 1943. Il nota dans un carnet « qu’il était payé en tant que travailleur de force première catégorie et qu’il lisait le journal L’Echo de Nancy ». Il fut libéré par l’armée soviétique.

En 1945, Jean Voinchet fut nommé instituteur dans le village ouvrier d’Omey dont une grande partie de la population travaillait à l’usine de craie. Maître au cours moyen deuxième année et directeur de l’école à partir de 1957, il partit à la retraite en 1978. Il exerça la fonction de secrétaire de mairie de 1945 à 1995. Il devint aussi délégué cantonal en 1949. Membre du Syndicat national des instituteurs, il anima un cercle culturel laïc qui comptait des équipes de football et des joueurs de ping-pong.

Jean Voinchet adhéra au Parti communiste français en 1945 dans la commune voisine de Pogny. Secrétaire de la section communiste depuis 1946, il fut candidat aux élections pour le Conseil général dans le canton de Marson. Au scrutin des 20 et 27 avril 1958, il obtint 611 voix sur 3348 votants au premier tour, puis 561 voix sur 2 180 votants au second tour. Il échoua au premier tour dans les élections qui suivirent en recueillant 498 voix sur 3 317 inscrits et 2 152 votants le 8 mars 1964, puis 640 voix sur 3 377 inscrits et 2 396 votants le 8 mars 1970.

Aux élections législatives du 18 novembre 1962, Jean Voinchet fut le suppléant du candidat communiste Jean Reyssier* dans la troisième circonscription de la Marne.

Veuf depuis 1969, Jean Voinchet s’investit à la retraite dans l’association d’insertion des détenus en prison « Le Relais » à Châlons-en-Champagne. A sa mort, il était titulaire de la médaille des Sports (1961) et de la médaille d’argent de la Ligue de football du Nord-Est, chevalier dans l’ordre des Palmes académiques (1977).

Le Centre national de documentation pédagogique produisit, dans les années 1970, une série de portraits ; celui de Jean Voinchet fut présenté par Jean-Pierre Escande, dans la rubrique « Les hommes dans leur temps » en 1976.