VOLAT René, Victor, Antoine, Germinal

Par Jacques Girault

Né le 16 mars 1914 à Vialas (Lozère), mort le 30 janvier 1981 à Poissy (Yvelines) ; instituteur à Achères (Seine-et-Oise/Yvelines) ; militant du SNI ; militant communiste.

René Volat en 1930
René Volat en 1930

Son père, Jean Volat, né le 17 août 1882 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 29 novembre 1943 à Montpellier (Hérault), garde domanial, brigadier des eaux et forêts, reconstitua la section socialiste SFIO de Mende (Lozère) en 1921 après le congrès de Tours. Marié, il était père de trois garçons. René Volat, son deuxième fils, titulaire du brevet supérieur, « occasionnellement terrassier », devint instituteur en Lozère jusqu’en 1933-1934. Il se maria en septembre 1933 à Florac (Lozère) avec Julienne, Berthe Rabier, sans profession, qui était institutrice suppléante en Lozère, fille d’un charretier. Plutôt que d’être séparés, il obtint en 1934 un poste à l’école Jules Ferry à Achères tandis que son épouse était en congé de maternité. Le couple eut trois filles.

René Volat adhéra au Syndicat national des instituteurs en 1934 et effectua son service militaire dans l’artillerie à Montpellier en 1935-1936 avec le grade de maréchal des logis. Il retrouva son poste à Achères, municipalité communiste.

Militant socialiste SFIO de 1933 à septembre 1938, René Volat faisait partie des Amis de URSS depuis 1936 et du Secours populaire depuis 1937. Il adhéra au Parti communiste en janvier 1939 à Achères.

Mobilisé en septembre 1939, il fut affecté au camp de Saint-Benoît le 22 janvier 1940, dans une « compagnie spéciale » où étaient regroupés des communistes. Il y devint responsable de sa baraque. En avril 1940, il fut envoyé dans les Hautes-Alpes et en Isère. Ses protestations en juillet 1940 et l’organisation d’une manifestation au camp de Premol amenèrent les autorités à l’emprisonner à Grenoble avec transfert à la prison de Montluc à Lyon où il bénéficia d’un non-lieu. Interné à Fort Barraux (Isère) puis au camp d’Oraison (Alpes-de-Haute-Provence), il reconstitua un triangle regroupant des militants communistes. Au début de 1941, affecté au centre de séjour surveillé de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn), où, après le départ de Roger Garaudy en Algérie, il lui succéda à la direction de l’école dans le centre et, selon lui, il donna « des leçons à la fille du chef du camp ». Le 23 mars 1943, il s’évada sur le conseil de la direction communiste du camp avant l’envoi des internés pour travailler pour l’organisation Todt sur la côte Atlantique.

Accueilli par la famille Coustet à Couffouleux (Tarn), et grâce à un réseau d’instituteurs amis connus à l’Ecole normale d’instituteurs de Mende, il fut déclaré comme ouvrier agricole. Sans contact avec le Parti communiste, il entra dans un maquis de “Combat“, qu’il dirigea et participa à la réception de parachutages. Tandis que la Résistance était en train de se structurer dans le Tarn, renouant avec le Parti communiste, il le représenta dans le Comité départemental de Libération se constituant dans la clandestinité. A la suite d’une embuscade entre de jeunes maquisards et l’arrière garde de la 2ème division SS « Das Reich » (deux allemands tués et un blessé) et en voulant mettre à l’abri ces jeunes gens, René Volat, le docteur Jaurou et Madame Conte furent arrêtés à Rabastens (Tarn) le 22 juin 1944. Incarcéré et torturé à Toulouse à la prison Saint-Michel, il fut déporté le 31 juillet à Buchenwald. Responsable militaire du bloc 14, membre du triangle de direction du bloc et de la Brigade française d’action libératrice, il combattit pour la libération du camp le 11 avril avant d’être rapatrié le 30 avril 1945, à l’hôtel Lutetia à Paris.

De retour en France, René Volat, indiqué par erreur parfois comme enseignant à Palaiseau, instituteur à Achères, réintégra la section départementale du SNI et fit partie du conseil syndical de la section départementale d’octobre 1946 à octobre 1949. Délégué au congrès national de Grenoble, il prit la parole dans la séance du matin du 27 juillet 1946 sur la question de la formation prémilitaire, après le rapport d’ Émile Labrunie et l’intervention de Juliette Harzelec, pour approuver la proposition du rapporteur et refuser de revenir à l’attachement du SNI à la paix comme avant la guerre.

Son épouse adhéra au Parti communiste en 1940. Elle devint conseillère municipale d’Achères en 1945, puis adjointe au maire, et maire d’Achères de 1951 à 1968.

Malade à la suite de sa déportation, René Volat ne put suivre l’école centrale du Parti communiste français en décembre 1946. Secrétaire de la section communiste de Palaiseau jusqu’au début des années 1950, puis membre du comité de la section communiste de Maisons-Laffitte, et, par la suite, secrétaire de la section communiste d’Achères à partir de 1957, il entra au comité de la fédération communiste de Seine-et-Oise. Membre du bureau fédéral, en 1956, il fut responsable de l’école centrale du PCF d’un mois. Il fut candidat aux élections législatives de 1951 et de 1956 en septième position sur la liste présentée par le PCF dans la première circonscription de Seine-et-Oise.

Il redevint membre du seul comité fédéral à partir de 1959. souvent absent des réunions, il ne fut pas réélu par la conférence fédérale de 1960.

Adhérent de la Fédération nationale des résistants, internés patriotes dès 1945, il fut le secrétaire de la section des déportés à Achères.

Depuis le premier numéro en octobre 1951, René Volat assura le secrétariat de rédaction de la revue communiste L’École et la Nation. Membre du comité de rédaction de la revue, souvent absent aux réunions, il fut retiré de l’instance en 1955. Il collabora également au journal départemental du PCF de Seine et Oise La Renaissance.

Lors de la réorganisation des fédérations communistes de l’ancienne Seine-et-Oise, René Volat, toujours membre du comité de la section communiste d’Achères, fut nommé à la commission de contrôle financier de la fédération communiste des Yvelines. Mais son état de santé imposa une résidence en province et il ne fut pas réélu à la commission en 1971.

Les noms de Julienne et René Volat furent donnés à une école maternelle d’Achères en 2007.

René Volat était le fils de Louis Votat, et le frère de Louis Volat et Fernand Volat.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article180684, notice VOLAT René, Victor, Antoine, Germinal par Jacques Girault, version mise en ligne le 12 mai 2016, dernière modification le 3 janvier 2022.

Par Jacques Girault

René Volat en 1930
René Volat en 1930
De gauche à droite : René VOLAT – Louis VOLAT – Yvonne VOLAT – Albertine TEISSIER (mère, veuve de Louis VOLAT père – Fernand VOLAT (photo de 1956)
De gauche à droite : René VOLAT – Louis VOLAT – Yvonne VOLAT – Albertine TEISSIER (mère, veuve de Louis VOLAT père – Fernand VOLAT (photo de 1956)

SOURCES : Arch. mun. Achères. — Archives du comité national du PCF. — Presse syndicale.— Notes de Guy Coustet et de son neveu, Éric Volat, transmises par Gilles Pichavant.

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