BRUN Léon

Par Yvette Fabre-Anselin

Né le 2 février 1902 à Lille (Nord), mort le 26 mars 1945 à Siebourg (Allemagne), en déportation ; ouvrier métallurgiste ; syndicaliste, militant communiste et secrétaire départemental du Pas-de-Calais des « Amis de l’Union soviétique » ; résistant.

Léon Brun, enfant de l’Assistance publique, connut une enfance difficile et les dures conditions de travail d’un garçon de ferme. Il obtint cependant son certificat d’études puis suivit des cours du soir pour devenir métallurgiste. Il fut délégué syndical aux fours à coke de Pont-à-Vendin et à Harnes qu’il habita. Il adhéra au Parti communiste en 1934, fut candidat aux élections municipales de 1935 et devint secrétaire adjoint des "Amis de l’Union soviétique" du Pas-de-Calais.
Dès l’automne 1940, Léon Brun récupérait des armes avec Alfred Delattre (fusillé le 8 septembre 1941) et Charles Debarge qui notait dans son journal : "Nous nous mîmes en campagne, et bientôt, nous pûmes rapporter sept fusils, quelques milliers de cartouches, des grenades et quelques revolvers que nous avons dissimulés chez nous soigneusement." Léon Brun, aux côtés de son épouse Esther Brun*, participa activement à la grève des mineurs de mai-juin 1941, et en représailles, fut ensuite affecté à un poste de « mineur de fond ». « Le Vieux » devint son pseudonyme ; il contacta des intellectuels pour créer un « mouvement révolutionnaire parmi les intellectuels » indiquait en juin 1942 un commissaire de police judiciaire qui précisait dans son rapport : « Il reste à rechercher le nommé Brun Léon [...] actuellement en fuite, ayant demeuré à Harnes, rue Colbert. Son signalement est le suivant : taille 1,75 m, cheveux bruns, teint bis, figure ovale, moustache rasée, corpulence moyenne. »
Léon Brun fut arrêté en juin 1942 par des gendarmes français à Hulluch (Pas-de-Calais) et emprisonné à Arras, Béthune, Loos. Condamné à vingt ans de travaux forcés, il fut envoyé à la maison de réclusion de Sieburg (Allemagne) où il retrouva son camarade Roland Evrard qui a pu témoigner des conditions pénibles de la détention. Léon Brun dut y travailler pour l’aviation et, atteint du typhus, il mourut d’épuisement le 26 mars 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18073, notice BRUN Léon par Yvette Fabre-Anselin, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 29 mars 2022.

Par Yvette Fabre-Anselin

SOURCES : Arch. Dép. Nord 1 W 1346. — Jean-Marie Fossier, Nord-Pas-de-Calais, Zone interdite. Mai 1940-Mai 1945, Éditions sociales, 1977. — Témoignage de son épouse Esther Brun.

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