THÉROUSE Alain, André, Camille

Par Roland Delacroix

Né le 4 avril 1943 à Paris (XVe arr.) ; radioélectricien, militant communiste, dirigeant départemental (Nord) et national de l’Union de la Jeunesse Communiste (1964-1970), secrétaire de la Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique (1971-1974) ; secrétaire du PCF de la Côte d’Or (1976-1984), collaborateur du secteur aide aux fédérations du comité central (1985-1990) secrétaire du PCF des Pyrénées-Orientales (1991-2003).

Alain Thérouse
Alain Thérouse

Fils d’André Thérouse, chauffeur-livreur et de Lucienne Herbin, bonne chez plusieurs familles bourgeoises de Roubaix puis coupeuse dans l’industrie de l’habillement, Alain Thérouse vécut son enfance et son adolescence dans le quartier populaire du Pile à Roubaix. Après avoir passé son certificat d’études en 1957, il obtint un CAP puis un Brevet d’Enseignement Industriel en radioélectricité en 1961. Durant cette période, ses parents, tous deux sympathisants communistes, lui firent côtoyer plusieurs militants communistes. Ce sont Joseph Ansart et Émile Duhamel qui apportaient chaque semaine à domicile le journal « liberté-Dimanche » et parlaient à l’adolescent de la Jeunesse communiste. Ce sont Claude Debondues et Ivan Renar, dirigeants de la jeunesse communiste du Nord, avec lesquels il put s’entretint à « la Prolé », siège du PC roubaisien où son père l’emmènait. Fort de ces rencontres, il adhéra à l’Union de la Jeunesse Communiste de France en 1959 et devint Secrétaire du cercle de la ville de Roubaix dès 1961. Il y développa une telle activité pour la paix en Algérie, contre l’OAS.et contre la guerre du Vietnam que, sous son impulsion, ce cercle devint au début des années 1960, avec celui de l’École normale de Douai, le plus important du Nord, comptant une centaine d’adhérents. C’est à cette époque qu’il fut remarqué par Gustave Ansart qui lui prodigua conseils et soutiens. Il adhéra au PCF en 1961 et en 1962 suivit une école fédérale mais le 4 septembre dut partir effectuer son service militaire qu’il accomplit pendant 16 mois.
Ce n’est donc qu’à son retour dans la vie civile, au début de 1964, qu’il abandonna toute perspective professionnelle pour devenir secrétaire de la fédération du Nord de l’UJCF, membre du comité national de la J.C., suivre une école centrale d’un mois et être élu au comité fédéral de la fédération du Nord du PCF. En 1964 il devint « permanent » et reçut, dès 1965, le renfort d’Alain Bocquet qui fut secrétaire à l’organisation de la J.C. du Nord et le duo qu’ils formaient alors se révèla d’une remarquable efficacité puisque en cette seconde moitié des années soixante cette formation atteignit plus de 2000 adhérents dans le département. Alain Thérouse dirigea alors de nombreuses actions comme celles pour la libération d’Angela Davis, les premières marches contre le chômage des jeunes, la préparation de la manifestation des jeunes contre la guerre du Vietnam, le 26 novembre 1967 mais aussi celle du festival de guitare électrique pour le mensuel « Nous les garçons et les filles ». Entre-temps il se marie le 6 février 1965 à Roubaix (Nord) avec Maryse Delnoeufcourt qui a militait avec lui au cercle de JC de Roubaix et avec laquelle il eut un fils, il divorça en 1976. La fin des années soixante et le début des années soixante-dix le virent prendre responsabilités de plus en plus importantes puisqu’il devint membre du bureau fédéral du Nord en décembre 1968, effectua une école centrale de quatre mois fin 1969-début 1970 et devint membre du bureau national de l’UJCF, chargé de l’organisation en septembre 1970- ce qui l’obligea à quitter le Nord- puis responsable des finances et de la fête de « l’Avant-Garde » qui était redevenu le journal de la JC..
Alain Thérouse se tourna ensuite vers des activités internationales. En 1971 Roland Favaro*, alors secrétaire national du mouvement de la J.C., lui proposa de devenir secrétaire national de la Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique en remplacement de Michel Jouet*. A Budapest, siège de cette organisation, il reçut de nombreuses délégations étrangères comme celle conduite par Fidel Castro, et se rendit dans une quarantaine de pays. En Europe, il conversa avec de nombreux dirigeant des « pays socialistes » ; . en Amérique latine où il rencontra, au Chili, Victor Allende, Luis Corvalan et Victor Jara, puis en novembre 1973, plus ou moins clandestinement, des responsables d’organisations interdites en Argentine , au Pérou, en Colombie, au Vénézuela et à Saint Domingue ; en Afrique, où il s’entretint avec les présidents Sékou Touré en Guinée, Marien N’gouabi au Congo ; au Moyen-Orient et en Asie, il échangea avec de nombreux dirigeants de pays, comme ceux du Vietnam du Nord ou de mouvements en lutte comme celui de la jeunesse palestinienne. Les soutiens apportés ne relevaient pas seulement de stratégies politiques internationales mais aussi d’aides matérielles concrètes fournies par la FMJD. Alain Thérouse inaugura ainsi une école à Cuba et un hôpital au Vietnam construits par des jeunes brigadistes. Après avoir organisé le Xe Festival Mondial de la Jeunesse et des Étudiants à Berlin en 1973, il quitta la direction de la FMJD lors de son assemblée générale en novembre 1974 à Sofia où Jean-Charles Negre lui succéda.
À son retour en France, Marcel Zaidner, alors responsable des cadres, lui propose de devenir « instructeur d’organisation » en Côte d’Or où il arriva en janvier 1975 accompagnant Guy Hermier qui à cette époque aidait cette Fédération. Alain Thérouse en devint le secrétaire de janvier 1976 à mars 1984 s’occupant particulièrement des questions de l’emploi et des difficultés de la vie dans les villages et les quartiers populaires de Dijon et de villes de sa banlieue : il fut d’ailleurs conseiller municipal de l’une d’elles, Chenôve, en 1977. lE 21 mai 1976, il épousa Claudine Vederine, militante communiste de Côte d’Or. Quand Guy Hermier puis Jean-Claude Gayssot lui proposent d’aller travailler au comité central aux côtés de Paul Laurent devenu secrétaire national pour l’aide aux fédérations, il quitta le secrétariat fédéral de la Côte d’Or en mars 1984 où il fut remplacé par Claude Pinon.
De 1985 à 1990, il militar au secteur « fédérations » du comité central avec Paul Laurent et Pierrette Joachim. Il y assurait le lien permanent entre la direction nationale et les dirigeants des fédérations examinant au quotidien l’évolution des activités et des préoccupations des directions départementales. La tâche principale qui lui incombait à ce moment était la restructuration des sections qui devaient diminuer en nombre afin de donner plus de vigueur aux cellules qui en faisaient partie. Pierrette Joachim et Alain Thérouse se partageaient les contacts à effectuer avec les fédérations de France. Alain Thérouse prit surtout en charge celles du sud dont celle des Pyrénées-orientales où il rencontra Dominique Sageloly, fille d’Aimé Sageloly, militante communiste de ce département. Durant cette période, il collabora aussi au travail du secteur organisation avec Jean-Claude Gayssot et Alain Zoughebi notamment à l’occasion des différentes fêtes de l’Humanité. En 1991, il quitta ses fonctions au comité central et rejoint la fédération des Pyrénées-Orientales.
Alain Thérouse contribua alors à l’animation de la section de Perpignan et milita dans plusieurs cellules d’entreprises (hôpital, E.D.F….). Il devint secrétaire fédéral chargé de la propagande puis rédacteur en chef du Travailleur catalan, hebdomadaire de la fédération du PCF, poste qu’il quitta en 1999. Il fut également élu à Céret de 1996 à 2006, d’abord adjoint à l’environnement puis conseiller municipal d’opposition et assura la responsabilité de l’Association des élus communistes et républicains des Pyrénées-Orientales.
Mais en ce début de XXIe siècle, les liens se distendirent avec l’organisation du parti. Il exprima quelques divergences avec certaines orientations de la politique menée par Robert Hue. Cela le conduisit à être moins actif même s’il continua à participer à de nombreuses fêtes et rassemblements organisés par le PCF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article180731, notice THÉROUSE Alain, André, Camille par Roland Delacroix, version mise en ligne le 30 mai 2016, dernière modification le 17 septembre 2016.

Par Roland Delacroix

Alain Thérouse
Alain Thérouse

SOURCES : Arch. comité national du PCF. – Documents de la FMJD — Fiche biographique rédigée par l’intéressé. — Interviews d’Alain Thérouse. — État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable