VIGNES Madeleine

Par Claude Pennetier

Née le 4 juillet 1929 à Valence-d’Agen (Tarn-et-Garonne), morte le 26 avril 2015 à Valence-d’Agen (Tarn-et-Garonne) ; employée des PTT ; secrétaire générale adjointe de la Fédération postale CGT ; militante communiste de Paris ; membre du comité central du PCF.

Fille de Marcel Vignes, ferblantier né le 31 mai 1894 à Valence d’Agen, et de Emma Berthe Lissandre, ménagère, née le 10 mai 1894 à Pommevic (Tarn-et-Garonne), Madeleine Vignes obtint le baccalauréat Math-élem. Ses parents n’avaient pas d’option politique affirmée. Elle avait une soeur Suzanne épouse Maggiori, culottière et un frère Albert Vignes, plombier-électricien.
Madeleine Vigne entra au PTT comme opératrice du téléphone et fut nommée en Algérie du 18 juin 1950 au 7 juin 1951. Entrée au Parti communiste en novembre 1949, à Paris, elle fut affectée à la cellule Provence, section du IXe arr. Rochechouard qui lui fit suivre une école de section puis une école fédérale. Elle acquit une culture communiste en lisant les classiques du marxisme, du léninisme et du stalinisme. Secrétaire adjointe de sa cellule, elle continua à militer en Algérie, dans le cadre du Parti communiste algérien. Très vite, elle fit la connaissance de Madeleine Colin, son aînée de vingt-quatre ans, également employée des PTT, et membre du comité fédéral communiste de Paris qui eut un influence considérable sur son itinéraire. Arrêtée en mai 1952 à la suite d’une distribution de tracts au Régional PTT, l’administration la suspendit de fonction jusqu’en novembre 1952 ; elle fut réintégrée, changée de bureau et relaxée en correctionnelle. En 1953, tout en habitant à Pantin, elle militait à la cellule PTT Prony dans le XVIIe arr. et siégeait au comité de section. Dans le nom des militants qui pouvaient confirmer sa biographie, elle citait alors Madeleine Colin, Georges Frischmann, secrétaire générale de la Fédération postale CGT, membre du comité central et Maurice Gastaud des PTT.
Membre du comité de section Rochechouart (Paris) en 1954, elle entra au comité fédéral communiste de Paris en 1962. Une note interne précisait : « La camarade Frischmann est d’accord pour la libérer un temps limité afin qu’elle devienne notre responsable du travail du Parti parmi les femmes. À cet effet nous la proposons au comité fédéral et au bureau fédéral. Et bien qu’effectivement sa participation directe au secrétariat fédéral ne puisse se faire que progressivement, nous pensons que son élection aurait une répercussion heureuse dans toute la fédération. »
Elle quitta le secrétariat fédéral en décembre 1966 et le comité fédéral en décembre 1968, pour se consacrer à ses tâches syndicales à la CGT et au comité central du PCF. Elle avait en effet été élue comme membre suppléante du Comité central du PCF à l’occasion du XVIIe congrès (Paris, mai 1964) puis comme titulaire à partir du XXe congrès (Saint-Ouen, décembre 1972). Parallèlement, Madeleine Vignes était entrée à la Commission exécutive de la CGT lors du XXXVIe congrès (Nanterre, juin 1967) et la quitta au congrès de Nîmes, en avril 1972.
Elle intervient très peu au CC (essentiellement sur les fédérations qu’elle suit, la Charente-Maritime puis la Manche, et une intervention aussi sur les droits des femmes au travail, en octobre 1970). Par contre, elle préside trois séances du CC entre octobre 1973 et fin 1975.

Elle fut, avec son amie Madeleine Colin, une figure de proue du renouveau des questions féminines à la CGT, dans le sillage de la montée du féminisme dans la société. Leur influence se fit ressentir dans la rédaction de la revue CGT Antoinette.
À partir de l’automne 1977, après l’échec du Programme commun, des désaccords apparurent au sein du bureau confédéral concernant l’orientation générale de la CGT. Ces désaccords eurent d’importantes répercussions à la direction d’Antoinette, et aboutirent à un conflit qui opposa, au printemps 1982, la direction et la rédaction du journal à la direction de la CGT. La rédactrice en chef du journal, Chantal Rogerat, et son administratrice, Simone Aubert durent quitter leurs fonctions. Madeleine Colin et Madeleine Vignes « connurent en politique, les mêmes espoirs, déceptions et colères » (Traces, p. 192).

Madeleine Colin et Madeleine Vignes créèrent en 1982, avec plusieurs autres militantes et des personnalités féministes, le Club Flora Tristan, dont l’objectif était d’impulser des recherches en associant des travailleuses et des intellectuelles. L’expérience dura trois ans. Madeleine Vignes accompagna Madeleine Colin dans la rédaction de ses souvenirs et, les éditeurs ne s’étant pas montrés intéressés, c’est à compte d’auteur qu’elle fit paraître, en 1989, Traces d’une vie dans la mouvance du siècle.

Madeleine Colin passa ses dernières années aux côtés de son amie de très longue date, Madeleine Vignes*. Toutes les deux ses passionnaient pour la culture, la vie et elles firent de nombreux voyages.

Madeleine Colin mourut dans la maison de Madeleine Vignes, à Valence-d’Agen (Tarn-et-Garonne), le 23 janvier 2001, à l’âge de 95 ans.
Madeleine Vignes décéda fin avril 2015. Ses obsèques civiles furent célébrées, le mercredi 29 avril 2015 au crématorium de Lafox,

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article180756, notice VIGNES Madeleine par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 mai 2016, dernière modification le 30 mai 2016.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Madeleine Colin, Traces d’une vie dans la mouvance du siècle [autobiographie], Paris, auto édition Madeleine Vignes, 1989 et Éditions Syllepse, 2007. — Notes de Slava Liszek et de Paul Boulland. — Arch. IHS de la Fasp. — État civil.

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