BAO Huiseng 包惠僧 (Nom de plume : Qiwu Laoren 棲梧老人 ).

Par Lucien Bianco

Né en 1894 dans le xian de Huanggang (Hubei), mort en juillet 1979 ; militant communiste et ouvrier de la première heure, l’un des fondateurs du P.C.C.

Bao Huiseng suivit pendant une brève période de l’automne 1920 les cours de russe donnés par Yang Mingzhai (楊明齋) à l’École des langues étrangères de Shanghai, puis participa au cours de l’hiver 1920-1921 à l’établissement d’un des groupes communistes créés avant la fondation officielle du Parti, le groupe de Wuhan (voir Dong Biwu (董必武) et Chen Tanqiu (陳潭秋)). Toutefois, comme il se rend à Canton auprès de Chen Duxiu en mai 1921, ce n’est pas le groupe de Wuhan, comme on l’a longtemps cru, mais, selon toute vraisemblance, Chen lui-même qu’il représente lors du 1er congrès du P.C.C. en juillet 1921. Bao est arrêté deux mois plus tard par les autorités de la concession française de Shanghai, en compagnie de Chen Duxiu et d’une poignée d’autres dirigeants communistes. Il est relâché au bout de quelques jours avec ses camarades : peut-être, comme l’assure Zhang Guotao (張囯燾), parce qu’une perquisition mal conduite avait donné peu de résultats, plus vraisemblablement, comme il l’affirme lui-même, parce que le Komintern a acquitté sans tarder le montant d’une lourde amende. A nouveau délégué au second congrès du P.C.C. (en juillet 1922), Bao Huiseng est nommé peu après inspecteur en chef de la ligne de chemin.de fer Jing-Han (Pékin-Hankou) : le P.C.C. cultive alors les bonnes grâces du seigneur de la guerre nordiste Wu Peifu et c’est Li Dazhao (李大釗) qui a recommandé Bao et quelques autres jeunes communistes à l’attention de Wu Peifu. Ces inspecteurs clandestins doivent s’employer à éliminer l’influence d’une clique rivale de Wu (la clique des Communications) parmi les cheminots. Quelques mois plus tard, Wu s’inquiète des progrès du mouvement syndical communiste parmi les cheminots du Jing-Han et décide d’y mettre le holà (il se peut aussi qu’il ait compris que le Komintern avait choisi Sun Yat-sen (孫逸仙) pour seul allié du P.C.C.) : c’est le fameux massacre du 7 février 1923 (voir Yang Defu (楊德甫)). Par la suite, Bao enseigne à l’Académie militaire de Huangpu (voir Blücher), quitte le P.C.C. pour adhérer au G.M.D. en 1927 et se rallie à la R.P.C. en 1949. Il a occupé quelques fonctions secondaires au ministère de l’intérieur et comme conseiller du gouvernement (après 1957). Il a surtout laissé d’importants souvenirs.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article180796, notice BAO Huiseng 包惠僧 (Nom de plume : Qiwu Laoren 棲梧老人 ). par Lucien Bianco, version mise en ligne le 5 octobre 2016, dernière modification le 21 août 2017.

Par Lucien Bianco

ŒUVRE : Bao Huiseng a publié ses souvenirs sous le nom de plume de Qiwu Laoren (Le vieillard de Qiwu). Voir notamment ses « Souvenirs du 7 février » (Erqi huiyi lu) in Xin Guancha (Le Nouvel Observateur), février-mars 1957. — Voir également « Who suo zhidao de Chen Duxiu » (Le Chen Duxiu que j’ai connu) in Chen Duxiu pinglun xuanpian (Essais critiques choisis sur Chen Duxiu), vol. II, 1982.

SOURCES : Outre KC (I, pp. 141, 529) ; II (pp. 814, 983), voir : Chang Kuo-t’ao (Zhang Guotao), I (1971). — Kuo, I (1968). — Shao Weizheng in Zhongguo shehui kexue (Social sciences in China), n° 1, 10 janvier 1980. — Wang Jianmin, I (1961). — Interview de Peng Shuzhi et Cadart/Cheng (1983).

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