Par Alain Roux
Militant ouvrier membre du Guomindang, très actif entre 1921 et 1923.
Chen Tian adhère à la première heure au syndicat général des mécaniciens de la province de Canton d’orientation modérée et corporatiste (voir Ma Chaojun (馬超俊)). Il est aussi membre du G.M.D. Vers 1922 il est au Hubei : la plupart des mécaniciens, ouvriers qualifiés très appréciés dans un pays qui en manquait cruellement, sont ainsi des Cantonais venus s’installer dans les agglomérations ouvrières de Chine du Nord et du Centre. Établi à Wuhan, Chen Tian travaille d’abord à l’usine de machines du Yangzi, puis devient président avant février 1923 du comité exécutif du conseil syndical de la province du Hubei. C’est à ce titre qu’il participe le Ier février 1923 aux côtés de Zhang Guotao (張囯燾) au meeting organisé à Zhengzhou (au Henan) par les syndicats de cheminots des réseaux de Chine du Nord. Ce meeting est interdit par les autorités soumises au « seigneur de la guerre » Wu Peifu. Alors que le P.C.C se montrait relativement prudent dans ces circonstances difficiles, Chen Tian aurait poussé à rechercher l’épreuve de force. Cependant quand la répression s’abat le 7 février sur les syndicats de cheminots (voir *Yang Defu) et que ceux-ci lancent dans la soirée un ordre de grève, c’est Chen Tian qui fait savoir, dans la matinée du 8, qu’il a dû être annulé : les forces militaristes du Nord avaient trop nettement l’avantage en face d’un mouvement ouvrier fragile et isolé. On perd ensuite sa trace.
Par Alain Roux
SOURCES : Chang Kuo-t’ao (Zhang Guotao), I (1971).