WAGNER Jean

Par Pierre Schill

Né le 21 juin 1903 à Henriville (Lorraine annexée, aujourd’hui Moselle), mort le 7 juillet 1967 à Forbach (Moselle) ; mineur aux Houillères de Petite-Rosselle (Moselle) puis aux Houillères du Bassin de Lorraine (HBL) ; homme de confiance ; délégué mineur ; membre du syndicat des ouvriers mineurs (CGT) de Lorraine dès le lendemain de la Grande Guerre puis CGT-FO.

Fils d’un mineur, Jean Wagner commença à travailler à l’âge de quatorze ans aux Houillères de Petite-Rosselle (Moselle) où il effectua l’essentiel de sa carrière jusqu’à sa retraite en 1955. Il résidait dans son village natal où il animait la section des mineurs CGT.
Militant actif dès le début des années 1930, il figurait sur la « liste noire » établie par la houillère propriété de la famille de Wendel et qui recensait les « meneurs » membres des syndicats CGT et CGTU.

Le 18 décembre 1934, il fut candidat commun des syndicats mineurs CGT et CGTU aux élections des hommes de confiance (Vertrauensmann) du puits St-Charles et fut élu de délégué titulaire. Il occupa cette fonction jusqu’à la guerre.
Le 14 novembre 1937, il fut élu délégué mineur suppléant à la sécurité (Sicherheitsmann) pour la même circonscription. Il obtint 73 voix sur les 73 votants pour 606 inscrits. Ces élections visaient à pourvoir le siège laissé vacant par le décès de Philippe Bey en juillet 1937 suite à la catastrophe minière du puits Saint-Joseph. Il fut réélu à cette fonction lors du renouvellement général d’avril 1938.

Evacué en septembre 1939 avec toute sa famille à Aubeterre en Charente où il travailla dans une ferme, Jean Wagner put rentrer en Moselle annexée au IIIè Reich. Il occupa un emploi dans une mine de Sarre entre décembre 1940 et mars 1941, moment à partir duquel il retrouva un emploi de piqueur au puits Saint-Charles à Petite-Rosselle. Entre janvier et juin 1943, il fut déporté du travail dans une mine de fer en Allemagne. Après cette période et jusqu’à la fin avril 1945, il fut à nouveau affecté à un emploi de mineur aux houillères de Merlebach. Il retourna ensuite au puits Saint-Charles où il fut nommé délégué mineur. Jean Wagner fut réélu à cette fonction aux élections de 1948 face au candidat de la CFTC en rassemblant 76, 3% des suffrages exprimés et à celles d’avril 1949 en obtenant 77% des suffrages.
La CGT lui refusa une nouvelle investiture en 1952 en le présentant comme un « mauvais défenseur des ouvriers » mais son éviction reposait probablement sur une divergence d’ordre politique. Jean Wagner se présenta en effet sous l’étiquette CGT-FO mais ne rassembla que 6,9% des suffrages exprimés. A nouveau candidat FO aux élections d’avril 1955, il n’obtint que 3,9% des suffrages exprimés. Il fut obligé de reprendre un emploi à la mine et fut affecté entre mai 1952 et juin 1955 à un emploi de raucheur au puits St-Charles.

De 1961 à son décès, il fut garde-champêtre dans son village. Jean Wagner s’était marié en 1928 avec Eugénie Klein avec laquelle il eut deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article180980, notice WAGNER Jean par Pierre Schill, version mise en ligne le 22 mai 2016, dernière modification le 22 mai 2016.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. des Houillères du Bassin de Lorraine : Vt53-B3 ; Vt233-B95 ; Vt323-B15, B20, B25 et B26, dossier personnel. - Arch. Dép. Moselle : 10 S 41 et 44. - Arch. du Syndicat régional des mineurs CGT de Merlebach : Der Kumpel (« Le camarade ») d’avril 1949, 30 mai 1951, 30 avril 1955. - EC de Henriville (Moselle). - Luitwin Bies, Gestapo contra CGT Lothringen. Die Auskünfte des Alphonse Rieth von 1940, Saarbrücken, VVN-Bund der Antifaschisten, Landesverband Saar, 2000. - Renseignements fournis par Robert Wagner, son fils (questionnaire, 2001).

ICONOGRAPHIE : Portrait dans {Le Travailleur du Sous-Sol}, avril 1949 : Arch. du Syndicat régional des mineurs CGT de Merlebach (cliché Pierre Schill).

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