WEITTEN Robert [autre orthographe : WEITEN]

Par Pierre Schill

Né le 12 février 1919 à Beuvange-sous-Justemont (aujourd’hui commune de Vitry-sur-Orne, Moselle), mort le 8 août 1959 à Rosendaël (aujourd’hui Dunkerque, Nord) ; ouvrier dans une cimenterie à Amnéville (Moselle) puis dans à l’usine sidérurgique de Rombas (Moselle) ; secrétaire des métaux-CGT de Rombas, et de l’USTM de Moselle ; membre du secrétariat-bureau de l’UD-CGT de la Moselle ; militant PC Lorraine du fer ; membre du bureau de la Fédération PC de Moselle ; conseiller municipal puis adjoint au maire d’Amnéville ; secrétaire départemental des Élus républicains.

Robert Weitten était issu d’une famille ouvrière de trois enfants dont le père était machiniste. Titulaire du certificat d’études primaires, il s’était installé à Amnéville (Moselle) en 1929 où il travailla d’abord dans une cimenterie. Ensuite brûleur-soudeur puis lamineur à l’usine sidérurgique de Rombas (Moselle), Robert Weitten commença à militer à la CGT en 1936.
Mobilisé dans l’armée française le 1er novembre 1939, fait prisonnier au moment de la débâcle et emprisonné dans un camp à Troyes (Aube), il fut libéré le 8 août 1940 en tant qu’Alsacien-Lorrain. De retour en Moselle annexée au IIIè Reich, il adhéra en 1943 à l’organisation clandestine du PC et distribua des tracts jusqu’en janvier 1944 au moment où eurent lieu les premières arrestations de ses camarades membres du groupe « Mario » dans les secteurs de Rombas et Amnéville. Ce groupe affilié au mouvement de résistance communiste Front national, avait été mis sur pied par l’instituteur messin Jean Burger* dont le pseudonyme de résistant était « Mario ».

Robert Weitten recommença à militer à la CGT et au PC à partir de la Libération. Il était alors considéré comme un militant à promouvoir par le syndicat et le parti.
Délégué du personnel en 1946 et 1949 à l’usine de Rombas, membre du comité d’entreprise, il était secrétaire du syndicat des métaux de Rombas en mai 1949 et secrétaire de l’Union des syndicats CGT des travailleurs de la métallurgie (USTM) de Moselle.

À la Libération, il fut responsable à la jeunesse, puis à l’organisation du PCF en Moselle. À la conférence fédérale des 18 et 19 février 1950 à Metz, Robert Weitten fut nommé secrétaire à la propagande. Il suivit dans la foulée, entre le 24 avril et le 8 mai 1950, les cours de l’École centrale d’Alsace-Lorraine à Saverne (Bas-Rhin). Membre du comité fédéral de Moselle jusqu’à son décès, il fut élu au bureau fédéral en 1954, réélu en 1956 puis en 1957 et avait notamment en charge les questions idéologiques et d’éducation. Il avait déjà été élu au bureau fédéral en mars 1951, au moment de la démission d’Erwin Maurer* : le comité fédéral désigna un secrétariat provisoire de quatre membres, dont faisait partie Robert Weitten.

Robert Weitten fut élu au conseil municipal d’Amnéville en septembre 1945, puis adjoint au maire communiste Frédéric Rau*. Il était secrétaire de la section communiste de la ville et devint secrétaire départemental des Élus républicains.
Il fut réélu sur la liste communiste aux élections municipales d’octobre 1947 en totalisant 1 391 voix sur 1 485 suffrages exprimés, d’avril 1953 en rassemblant 1 669 voix sur 2 649 suffrages exprimés et enfin à celles de mars 1959, la liste présentée par le PC obtenant une moyenne de 1 803 voix sur 3 057 suffrages exprimés.
Au congrès départemental des 25 et 26 avril 1959 à Metz (Moselle), il fut élu aux secrétariat-bureau de l’UD-CGT. La conférence fédérale du PC de juin 1959 à Nilvange (Moselle) ne devait cependant plus le reconduire au sein de ses instances dirigeantes.
Licencié de l’usine SIDELOR de Rombas et de santé fragile en raison d’une déformation de la colonne vertébrale, Robert Weitten mourut quelques semaines plus tard à l’âge de quarante ans à Rosendaël, alors commune limitrophe de Dunkerque (Nord) où il était peut-être venu chercher un emploi.

Robert Weitten était célibataire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article180988, notice WEITTEN Robert [autre orthographe : WEITEN] par Pierre Schill, version mise en ligne le 22 mai 2016, dernière modification le 22 mai 2016.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Dép. Moselle : 151 W 823 et 825. – Arch. Mun. d’Amnéville (Moselle) : procès verbaux des élections et fichier domiciliaire (renseignements fournis par Philippe Guebel). – Arch. de la fédération communiste de la Moselle : questionnaire biographique rempli par Robert Weitten (1950). - Notes de Jean-François Lassagne. - Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance Lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965. - Gérard Diwo, Les formations politiques en Moselle (21 octobre 1945-17 juin 1951), thèse de doctorat d’histoire sous la direction d’Alfred Wahl, Université de Metz, 1992, 2 tomes. - Dominique Andolfatto, La syndicalisation en France depuis 1945. Annexe : l’Union départementale CGT de la Moselle (de la Libération à nos jours), CERAT, Université Pierre-Mendès-France, Saint-Martin-d’Hères, 1996.

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