ZAKSEK Ferdinand [autres orthographes : ZAKZEK et ZAKSECK]

Par Pierre Schill

Né le 22 juin 1895 à Poklek (Empire d’Autriche-Hongrie aujourd’hui Croatie), mort le 30 décembre 1943 sous la torture au Fort de Queuleu à Metz (Moselle annexée au IIIè Reich) ; mineur aux houillères de Sarre et Moselle (Moselle) ; résistant du groupe « Mario » en Moselle annexée au IIIè Reich.

Ferdinand Zaksek
Ferdinand Zaksek
Crédit photo : AD Moselle (St Avold)

Ferdinand Zaksek commença à travailla en janvier 1923 à la cokerie des houillères de Sarre et Moselle en tant que manœuvre. Il avait auparavant travaillé à Westerholt dans la Ruhr (Allemagne). Il fut muté un mois plus tard au puits V (fond) de la houillère à Merlebach (Moselle) où il travailla jusqu’au 14 mars 1934. Renvoyé par la mine, il s’occupa d’un bistrot.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important du département de la Moselle annexée au IIIè Reich. Ce groupe affilié au mouvement de résistance communiste Front national, avait été mis sur pied par l’instituteur messin Jean Burger* dont le pseudonyme de résistant était « Mario ».
Arrêté le 21 décembre 1943 à la mine où il retravaillait, il fut emprisonné au Fort de Queuleu (Moselle), où il mourut le 30 décembre 1943 après avoir été torturé. Sur son acte de décès figurait la mention : « psychose d’incarcération, dégénérescence du muscle cardiaque, délire furieux, faiblesse cardiaque ». Des témoins assistèrent à son supplice : ligoté aux pieds et aux mains, il fut trainé par terre par de jeunes SS jusque dans la cellule n°3. Là, hurlant de douleur, il « fut achevé à coups de botte » par Hempen qui dirigeait le Fort, un SS Sonderlager. Le témoin qui avait assisté à la scène constata que l’abdomen et le bas des côtes de Ferdinand Zaksek était enflé. Du sang sorti de sa bouche et il mourut peu de temps après.
Sur l’acte de décès figurait l’adresse du siège de la Gestapo à Metz, Adolf Hitlerstrasse. Son épouse fit ensuite transférer le corps de son mari à Merlebach.

Son nom figure sur la plaque apposée « à la mémoire des victimes de la barbarie nazie, morts pour la France » au Fort de Queuleu où son recensés les noms de 36 personnes mortes dans ce SS Sonderlager. Il obtint le titre de déporté résistant.

Ferdinand Zaksek s’était marié avec Anna Cercek avec laquelle il eut sept enfants.


Voir Sonderlager de Metz-Queuleu (Moselle annexée)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article180996, notice ZAKSEK Ferdinand [autres orthographes : ZAKZEK et ZAKSECK] par Pierre Schill, version mise en ligne le 22 mai 2016, dernière modification le 24 avril 2019.

Par Pierre Schill

Ferdinand Zaksek
Ferdinand Zaksek
Crédit photo : AD Moselle (St Avold)

SOURCES : Arch. des Houillères du Bassin de Lorraine : dossier personnel. - Serv. Hist. de la Défense (Vincennes) : dossier GR16P-606115. - EC de Metz (Moselle). - Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance Lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965. - Pierre Schill, « Les mineurs de charbon étrangers membres du groupe de Résistance ‘‘Mario’’ en Lorraine annexée (1940-1945) », p. 243-261, dans Institut d’Histoire Sociale Minière, Mineurs immigrés. Histoire, témoignages (XIXe-XXe siècles), VO éditions, 2000. - - Cédric Neveu, La Résistance en Moselle annexée. Le groupe « Mario », Strasbourg, Éditions du Quotidien, 2015.

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