WEIL Robert

Par Léon Strauss, Michel Roth

Né à Metz (Lorraine annexée) le 10 juin 1908, mort à Strasbourg ( Bas-Rhin) le 22 août 2004 ; avocat à Strasbourg ; militant radical-socialiste de 1932 à 1938, socialiste SFIO, puis PS ; conseiller municipal de Strasbourg (1955-1965), tête de liste de l’Union des Forces démocratiques aux municipales de 1965.

Robert Weil a fait ses études à la Faculté de droit de Strasbourg. Licencié en droit en 1929, il a préparé, pendant la Seconde Guerre Mondiale, une thèse de doctorat à Grenoble, soutenue en 1945. Inscrit au barreau de Strasbourg depuis 1932, il était membre du parti radical-socialiste, mais il en démissionna en 1938 à la suite des accords de Munich. Réfugié à Toulouse (Haute-Garonne) en juin 1940, il y organisa un Comité de Bienfaisance pour les réfugiés et en fut le secrétaire général jusqu’au mois de décembre 1940, époque à laquelle le Comité suisse d’aide aux internés de Gurs (Basses-Pyrénées) le chargea de le représenter en France. À ce titre, il s’efforça de faire libérer le plus grand nombre de ces internés et fit créer une maison de retraite à Idron près de Pau.
Empêché d’exercer sa profession par le statut des Juifs, il fut en 1941-1942 secrétaire pour la région de Toulouse du Consistoire central des Israélites de France et intervint à de nombreuses reprises auprès du Préfet régional pour protester contre les rafles et arrestations de Juifs. En 1943, il devint directeur de l’OSE (Œuvre de secours aux enfants) à Marseille, puis à Grenoble. En 1945, revenu à Strasbourg, il fut secrétaire de la Maison des enfants de déportés. Il fut également secrétaire général du Comité pour l’érection du Monument aux déportés au cimetière israélite de Strasbourg-Cronenbourg. Il adhéra au Parti socialiste SFIO en 1945, mais en juin 1948, il se déclarait sceptique sur le projet d’États-Unis d’Europe présenté par Pierre Métayer* à Strasbourg. Pourtant, en 1952, il figurait parmi les membres du bureau du groupe de Strasbourg du Mouvement démocratique et socialiste pour les Etats-Unis d’Europe. Non élu en 1947, il entra au conseil municipal en 1955 après le décès d’Eugène Imbs* et fut réélu en 1959. Il fut membre puis vice-président du Conseil d’Administration de l’OPHLM. 
À partir de 1956, il avait participé à la lutte pour la paix en Algérie. Membre du Comité fédéral en 1957, il fut l’un des 24 militants socialistes strasbourgeois (sur 75) à voter non au référendum constitutionnel de septembre 1958. Il fut candidat de la SFIO aux législatives de 1958 à Strasbourg I (Nord et Sud). Au congrès fédéral SFIO du 12 juin 1960, il défendit la motion Gazier* qui ne recueillit que six voix sur 57, la majorité l’ayant estimée trop extrémiste, en visant directement Guy Mollet*. Aux cantonales de 1964, il représenta la SFIO dans le canton de Strasbourg 4 et obtint 580 sur 5011 suffrages exprimés. Pour les élections municipales de 1965, les formations de gauche avaient prévu de participer à une liste qui regrouperait les formations démocratiques opposées au pouvoir personnel, mais les partis centristes jetèrent l’exclusive sur les communistes et Pierre Pflimlin , maire sortant MRP choisit de faire alliance avec l’UNR-UDT. Si Georges Woehl* et Eugène Haegel * rallièrent la liste Pflimlin et furent en conséquence exclus du parti, la majorité de la section SFIO choisit de confier à Robert Weil la constitution d’une liste d’Union des Forces Démocratiques avec une parité entre les socialistes et les communistes. Dans cette liste sans espoir du fait de la nouvelle loi électorale, figuraient aussi des représentants du PSU, du Parti radical, des syndicalistes, des universitaires, des représentants des « forces vives ». Après le congrès d’Epinay, il adhéra au nouveau Parti socialiste. Il milita également à la Ligue des Droits de l’Homme. Au titre de son activité sociale, il fut également membre des Conseils d’Administration de la Caisse primaire de Sécurité sociale et de la Caisse d’Allocations familiales.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181026, notice WEIL Robert par Léon Strauss, Michel Roth, version mise en ligne le 23 mai 2016, dernière modification le 23 mai 2016.

Par Léon Strauss, Michel Roth

SOURCES : Note de Muckensturm qui a rencontré Roby Weil (1999). — Arch.Dép. Bas-Rhin, 544 D 8,126. — Presse Libre- Républicain d’Alsace, éd. bilingue et éd. française, depuis 1945. — Arch. municip. de Strasbourg et de la Communauté urbaine : Fonds Hoffmann, Cote 78 Z 444.

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