TOMAS François

Par Jean-Michel Steiner

Né le 10 janvier 1939 à Manresa (Espagne), le 20 octobre 2003 à Toulouse (Haute-Garonne) ; universitaire ; agrégé et docteur en géographie ; membre du PCF ; conseiller municipal et conseiller général de Saint-Étienne ; président de l’Université de Saint-Étienne (1974-1979).

Fils d’un réfugié catalan, Francisco Tomas, secrétaire de mairie, et de Rafaela Sin, institutrice, il avait quelques mois lorsqu’il arriva en France. Après des études secondaires au lycée Fauriel à Saint-Étienne, naturalisé en 1962, il effectua des études d’histoire géographie à la faculté des lettres de Lyon, mention géographie, et fut notamment l’élève de Maurice Le Lannou.

Assistant en 1966, il fut détaché au collège universitaire de Saint-Étienne, transformé en Faculté en 1968. En 1967, il fut reçu premier à l’agrégation de géographie. En 1969, il soutint une thèse de 3e cycle (Le relief et les sols de la plaine du Forez, publiée en 1971), et en 1974 sa thèse d’État (Annaba et sa région), publiée en 1977). Il enseigna la géographie urbaine à l’UER de lettres de Saint-Étienne et à l’École d’Architecture de la ville dès sa création (1972). À la même époque, il fut élu président de l’Université de Saint-Étienne (1974-1979).

Directeur de l’École d’architecture de Saint-Étienne de 1996 à 1999, il « permit à la direction de l’architecture, au ministère de l’équipement puis de la Culture de transformer ses relations difficiles avec l’Université. Il fut en France un des initiateurs des recherches sur la mémoire et les formes urbaines ». Dans ses fonctions entre l’Université et l’École d’Architecture de la ville, il fut le véritable « révélateur de l’intérêt architectural d’une ville dont l’histoire urbaine n’intéressait pas grand monde » en particulier à travers l’ouvrage Cartes et plans. François Tomas qui avait participé en 1967 à la fondation du Centre d’études foréziennes CEF et co-fondé en 1970 le CIER Etudes régionales, organisa en 2001 avec Jacqueline Bayon la fusion des deux organismes dans l’Institut des études régionales et des patrimoines (IERP).

Conseiller municipal dans la municipalité d’union de la gauche conduite par Joseph Sanguedolce en mars 1977, il fut élu adjoint à l’urbanisme (1977-1983) et dans cette position, pilota quelques unes des réalisations de l’équipe, en particulier la modification des opérations engagées par le maire Michel Durafour à Centre Deux et Montreynaud et surtout la restructuration du quartier de Tarentaize. Non réélu en 1983, il fut à nouveau sur la liste PCF de Joseph Sanguedolce en 1989 et siégea dans l’assemblée communale dans le groupe d’opposition communiste jusqu’en 1995. François Tomas avait aussi été élu conseiller général (PCF) du canton Saint-Étienne sud-ouest 2 de 1979 à 1985.

Après ses expériences électorales, François Tomas retrouva son travail de chercheur à plein temps. En octobre 1989, détaché auprès du ministère des Affaires étrangères, il devint attaché culturel à Mexico et directeur de l’Institut français d’Amérique latine (IFAL, 1989-1992). Il fut membre du groupe de recherche sur l’Amérique latine, UMR 9959, à Toulouse de 1992 à 2002. Il fut intégré à plusieurs équipes de recherches d’universités étrangères (Valladolid, Barcelone, Cracovie, Brasilia, Toluca, Mexico) et participa au comité de rédaction de revues étrangères (Valladolid, Mexico, Venezuela). Il eut une longue et fructueuse collaboration rédactionnelle avec la Revue de géographie de Lyon devenue Géocarrefour.
Élu doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Jean Monnet en 2000, François Tomas décéda à Toulouse le 20 octobre 2003 et fut inhumé à Saint-Geniès de Bellevue (Haute Garonne).

Il était commandeur dans l’ordre des Palmes académiques.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181071, notice TOMAS François par Jean-Michel Steiner, version mise en ligne le 24 mai 2016, dernière modification le 20 mars 2021.

Par Jean-Michel Steiner

ŒUVRE : Annaba et sa région, organisation de l’espace dans l’extrême Est algérien 1977. — Les paysages de la plaine du Forez, 1984. — (dir) Espaces publics, architecture et urbanité. Actes du colloque de Chambéry, 1999. 2002. — Les temporalités des villes, 2003. — Variations autour du patrimoine forézien : un cas d’école, le Forez, 2004. — Avec Gilbert Tournier & Michel Laferrère, Lyonnais, Beaujolais, Forez, Vivarais. — Avec Bonilla Mario & Vallat Daniel, Cartes et plans. Saint-Étienne du XVIIIe siècle à nos jours. 200 ans de représentation d’une ville industrielle. PUSE, 1989. . — Idem, Saint-Etienne au XIXe siècle : de Pierre Antoine Dalgabio à Pierre Léon Lamaizièrel’immeuble, la rue, la ville. — Idem : L’immeuble collectif des années cinquante, Saint-Étienne, CEF/ EASE. . — Avec Blanc Jean – Noël & Bonilla M, Les grands ensembles une histoire qui continue, 2004

SOURCES : AMSE : fichier des élus. — La Tribune – Le Progrès, 21 octobre 2003, 13 novembre 2003. — http://geocarrefour.revues.org/292 (Nécrologie : François Tomas (1939 – 2003) », Géocarrefour [En ligne], Vol. 78/2 | 2003, mis en ligne le 06 juin 2007,consulté le 1er mai 2016).

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