BRUNHES Jacques, Joseph, Urbain

Par Jacques Girault

Né le 7 octobre 1934 à Paris (IVe arr.), mort le 30 septembre 2020 à Paris (XIXe) ; instituteur puis professeur d’enseignement général de collège ; communiste, secrétaire de rédaction de L’École et la Nation ; maire de Gennevilliers (1987-2001), député des Hauts-de-Seine (1978-1986 ; 1988-1993 ; 2002-2007) ; secrétaire d’État au tourisme (2001-2002).

Fils d’un chauffeur de taxi et d’une mère sans profession, originaires du Cantal, Jacques Brunhes, qui habitait le XIVe arrondissement de Paris, entra à l’École normale d’instituteurs d’Auteuil en 1950. Il eut notamment comme professeur Guy Besse. Il adhéra au Parti communiste en janvier 1953.

Après avoir obtenu le baccalauréat « Philosophie », à sa sortie de l’École normale, il devint instituteur à l’école de garçons de la rue de la Guadeloupe (XVIIIe). Membre du comité de la section communiste Montsouris (Paris XIVe), il participa au stage central réservé aux instituteurs communistes en septembre 1956, puis entra dans le comité de rédaction de l’École et la Nation. Il participait au collectif spécial de travail sur les questions de l’école. Secrétaire adjoint de rédaction de l’École et la Nation depuis septembre 1958, il devint secrétaire de rédaction peu après la mise à l’écart de Soletchnik.

Marié en 1958 avec Huguette Dambel, rédactrice permanente à Heures claires, responsable de la rubrique enfance, qui décéda en 1982 (le couple avait eu deux enfants), Brunhes habitait Gennevilliers depuis octobre 1958 où il enseignait à l’école Pasteur. Il fut nommé en 1962 maître de lettres-histoire-géographie au collège du Fond de la Noue à Villeneuve-la-Garenne. Membre du Syndicat national des instituteurs depuis l’École normale, il était, depuis 1961, le secrétaire de la sous-section du SNI à Gennevilliers.

Brunhes, membre du comité de la section communiste de Gennevilliers, entra au comité de la fédération Seine-Ouest du PCF en 1961 puis au bureau de la fédération dès l’année suivante. Il y devint le responsable de l’activité sur les questions laïques et en direction des enseignants. Membre du bureau, puis premier secrétaire de la section communiste de Villeneuve-la-Garenne, réélu en bureau fédéral jusqu’en 1968, il retrouva le comité de la fédération des Hauts-de-Seine en 1968 et fut régulièrement reconduit jusqu’à la fin des années 1990. Il participa au mouvement de contestation dans le PCF et signa notamment le manifeste « Refondations » (Le Monde, 24 mai 1991). Il fut un des 73 communistes signataires, en novembre 1991, du manifeste signé notamment par Charles Fiterman et Guy Hermier, « Urgence du futur ».

Jacques Brunhes conduisait les listes d’unions aux élections municipales de Villeneuve-la-Garenne en 1965, 1971 et 1977. Élu conseiller municipal de Gennevilliers en 1983, il en devint maire le 22 septembre 1987, succédant à Lucien Lanternier. Réélu en 1989 et en 1995, il renonça à ce mandat lors des élections de 2001 tout en restant conseiller municipal et maire honoraire.

Candidat au conseil général dans le nouveau canton de Villeneuve-la-Garenne, il obtint 2002 voix en 1967, le candidat de droite l’emportant dès le premier tour. En 1970, ce dernier fut réélu dès le premier tour. En 1976, Brunhes obtint 2764 voix au premier tour, mettant en ballottage le maire, conseiller sortant, mais il fut battu le dimanche suivant avec 3865 voix. Dans le nouveau canton Gennevilliers-Nord, en mars 1985, après être arrivé en tête avec 2 916 voix, il l’emporta le dimanche suivant avec 3 801 voix. Il siégea au conseil général des Hauts-de-Seine jusqu’en juin 1988 où il démissionna en raison d’un cumul de mandats.

Brunhes fut le député suppléant dans la première circonscription (Gennevilliers-Villeneuve-le-Garenne) des Hauts-de-Seine en 1967, en 1968 et en 1973. En 1978, le député communiste sortant Waldeck L’Huillier, qui l’avait emporté au premier tour en 1973, ne se représentait pas. Brunhes, candidat, obtint au premier tour 13 529 voix sur 35 411 inscrits. Au deuxième tour, le 19 mars, il l’emporta nettement avec 17 719 voix, soit plus des deux-tiers des suffrages exprimés. Par la suite, il fut régulièrement réélu en 1981, 1988, 1993, 1997 et 2002.

À l’Assemblée nationale, Brunhes occupa notamment les fonctions de secrétaire (1979-1986, puis à nouveau à partir de 2002), de vice-président (1993-1994), de questeur (1997-1998, premier questeur communiste depuis 1947). Il fut le premier vice-président du groupe des députés communistes et républicains de 1981 à 1986 puis à partir de 1988. Vice-président de la Commission des Affaires culturelles, familiales et sociales (1981-1986), il fut le rapporteur du budget de l’Education nationale (1981-1986). Membre de la Commission des lois (1988-2002), il fut rapporteur de la loi sur l’accès au droit et l’accès à la justice. Depuis 2002, il siégeait dans la Commission de la Défense nationale et des forces armées. En outre, sur le plan international, il présida, dès sa formation en 1981, le Groupe d’amitiés avec le Vietnam. Par la suite, il devint le président du Groupe d’amitiés France-Cambodge et le vice-président des sections françaises de l’Assemblée parlementaire francophone et de l’Union interparlementaire.

Jacques Brunhes fut nommé le 23 octobre 2001 secrétaire d’État chargé du tourisme, auprès de Jean-Claude Gayssot, ministre de l’Équipement, des transports et du logement, responsabilité qu’il conserva jusqu’à la démission du gouvernement, le 5 mai 2002.

Brunhes se remaria en décembre 1984 avec Malika Benabdallah. Demeurant toujours à Gennevilliers, il mourut à l’hôpital Rothschild à Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18109, notice BRUNHES Jacques, Joseph, Urbain par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 15 octobre 2022.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Assemblée nationale. — Arch. Comité national du PCF. — Presse nationale. — Renseignements fournis par l’intéressé.

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