ROGER Jean

Par Christine Delpous-Darnige

Né le 7 août 1923 à Fabrezan (Aude), mort le 21 août 1944 à La Pezade (commune de La Couvertoirade, Aveyron) ; résistant (AS) héraultais en Aveyron.

Jean Roger naquît dans l’Aude en août 1923. Quand il eut trois ans, sa famille déménagea pour Agde. Très sportif, il se prit de passion pour la boule lyonnaise et surtout pour le football s’investissant dans le Racing club agathois et l’équipe du collège où il se distingua. Une fois le baccalauréat obtenu, il s’inscrivit à la faculté de pharmacie de Montpellier. Rebuté par sa première année de stage en officine qu’il surnommait« l’épicerie », il se tourna vers des études de droit. Avec sa classe, il fut convoqué à la formation obligatoire dans les chantiers de jeunesse où il manifesta son admiration pour Charles de Gaulle. Après avoir été un temps emprisonné, il déserta lors de sa première permission.
Il rejoignit alors son père, chef de secteur de l’Armée secrète de Combat auquel il servit d’abord d’agent de liaison. Après un déplacement dans l’Ardèche, il intègra les forces armées du maquis Paul Claie ou Clé dans le sud Aveyron, à Saint-Affrique, commandé par H. Barthes dit « Dumont ». Il y participa à la création d’une section de sabotage, avec laquelle sous les ordres d’Édouard Pays surnommé « l’Ange », un lieutenant de métier parachuté d’Angleterre, il contribua à de nombreuses actions de harcèlement des Allemands, d’abattages d’arbres et de sabotage de ponts.
Il fit partie des acteurs de l’épisode sanglant de La Couvertoirade qui se déroula le 22 août 1944, le jour même de la libération du département de l’Aveyron. « Ce fut de loin le moment le plus dur de toute la période » put dire Jean Bacci qui en fut le dernier témoin vivant. La veille, par l’explosion de mines, le groupe de sabotage avait rendu inopérant le Pas-de-l’Escalette (Hérault), goulot d’étranglement rocheux situé entre la plaine et le plateau du Larzac. Sur le chemin du retour, à La Pezade, les vingt-trois résistants s’en prirent à une colonne allemande en train de se regrouper dans le hameau de la Pezade (commune de La Couvertoirade, sur le Larzac, à la limite entre l’Aveyron et l’Hérault). Les maquisards qui étaient largement inférieurs en armes et en nombre furent rapidement éliminés dans l’affrontement. Leurs corps retrouvés mutilés par leurs camarades furent alors transportés à l’hôpital de St Affrique.

Celui de Jean Roger rapatrié sur Agde (Hérault) fut inhumé lors d’une cérémonie solennelle officielle. Le comité de Libération de la ville lui rendit hommage dans sa séance du 24 novembre 1944 ainsi qu’à deux autres « héros locaux de la Résistance », Louis Bages et Henri Chassefière en donnant leurs noms à trois rues principales de la commune. Plus tard c’est le stade municipal qui fut baptisé du nom de Jean Roger.
Ce nom orne également la stèle dressée à la Pezade au côté de celui des 23 autres maquisards dont la mémoire est ravivée lors d’une cérémonie organisée chaque 22 août.
Voir : La Couvertoirade, La Pezade (22 août 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181147, notice ROGER Jean par Christine Delpous-Darnige, version mise en ligne le 25 mai 2016, dernière modification le 4 avril 2022.

Par Christine Delpous-Darnige

SOURCES : Arch. dép. Hérault, 2027 W 86 ; ADH, 2027 W 94 ; témoignage filmé de Jean Bacci alias Tito, résistant au sein du maquis Paul Clé. — Arch. mun. Agde, 1D 40, registres de délibération du Conseil municipal 1944-1958. — L’Avenir Agathois, 9 septembre 1944. — Henri Moizet et Christian Font, L’Aveyron et les Aveyronnais dans la seconde Guerre Mondiale, Rodez et Toulouse, Éd. CDDP Rodez, CRDP Midi-Pyrénées, CDHIP Aveyron, CR. Coll. Savoir-faire, 1995. —
Sites internet : club.quomodo.com/aveyronresistance/maquis_paul_cle ; social.shorthand.com/ladepechedumidi/la-pezade.

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