VAREILLES Jean, Louis

Par Jacques Girault, Gilles Morin

Né le 7 janvier 1914 à Saint-Pierre-de-Trivisy (Tarn), mort le 27 août 1993 à Albi (Tarn) ; instituteur ; militant socialiste du Tarn ; résistant ; maire de Carmaux (1945-1977)

Fils de cultivateurs protestants, Jean Vareilles, élève de l’école primaire supérieure d’Albi, entra à l’École normale d’instituteurs de Toulouse (Haute-Garonne) dans le contingent du Tarn. Il devint instituteur et occupa différents postes dans le Ségala, puis à Carmaux. Il pratiquait le rugby dans les équipes de Pézenas (Hérault) pendant son service militaire puis de Carmaux.

Il se maria à Carmaux le 17 septembre 1938 avec Juliette Lacaze, sans profession. Le couple eut deux enfants.

Mobilisé en septembre 1939, démobilisé dans l’été 1940, en poste à Monesties, il participa à la Résistance dans le réseau Vény (“colonel Vincent“). Son domicile servit de lieu de rencontres, ainsi le 22 juillet 1944 entre le chef régional, “colonel“ Berger (André Malraux), et le “colonel Vincent“. Un mois plus tard, les chefs de la Résistance s’y réunirent et décidèrent de libérer Carmaux afin de ralentir les troupes allemandes après le débarquement des Alliés en Provence.

Aux élections municipales d’avril-mai 1945, Jean Vareilles, maintenant instituteur à Carmaux, fut élu au conseil municipal de Carmaux qui choisit Augustin Malroux, en déportation, comme maire. Il occupa de fait la fonction de premier magistrat en l’absence de celui-ci, mort en déportation. Élu officiellement maire en 1947, il le demeura jusqu’en 1977 et s’identifia avec la ville dont il avait guidé les mutations liées au déclin charbonnier. Européen convaincu, l’ancien résistant conclut en 1958 un jumelage avec la cité allemande de Neckarsulm.

Secrétaire de la section SFIO de Carmaux en juillet 1954, on le repère comme membre du comité fédéral du Tarn en février 1953 et en juillet 1966. Pour arbitrer son antagonisme avec Ludovic Larroque, maire de Saint-Benoît-de-Carmaux, la fédération présenta Maurice Deixonne aux élections cantonales de 1958 à Carmaux. Deixonne fut battu et Larroque réélu en 1964, mais il ne se représenta pas l’élection suivante. Vareilles lui succéda comme conseiller général PS de Carmaux en 1970 et fut réélu en 1976. Le socialiste Goulesque lui succéda ensuite au conseil général. Jean Vareilles présida encore le district urbain créé en 1966 et fut président de l’Association des maires du Tarn (il l’était encore en 1977). Il fut candidat au Sénat en 1977, comme suppléant de Louis Brives.

Il écrivit plusieurs études historiques sur le Carmausin. Il composa après sa retraite une histoire de la ville, Carmaux : des origines au XXeme siècle, Andouque, Vent terral (1992).

Après son décès, le conseil municipal donna son nom au stade de Carmaux. A l’initiative des organisations de Résistance et de la mairie de Monesties, le 15 août 2010, une plaque sur sa maison fut scellée rappelant son action pedant la Résistance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181165, notice VAREILLES Jean, Louis par Jacques Girault, Gilles Morin, version mise en ligne le 26 mai 2016, dernière modification le 4 février 2022.

Par Jacques Girault, Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat., F/1b1/998. F/1cII/323. — CAC, 19830172, article 72. — Archives de l’OURS, correspondance Tarn et 2/APO/2. — Arch. FJJ/6EF73/2. — Site Internet de la mairie de Carmaux. — La Dépêche, 16 août 2010. — Notes d’Annie Malroux.

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