VACHIAS Octave [Pierre, Octave, Xavier]

Par Alain Dalançon

Né le 9 mai 1906 à Viscomtat (Puy-de-Dôme), mort le 20 mars 1976 à Viscomtat ; répétiteur, professeur adjoint puis surveillant général ; militant syndicaliste du Syndicat national des PA, répétiteurs et répétitrices, du SPES puis du SNES ; maire de Viscomtat.

Son père Antoine, Mary Vachias, et son grand-père paternel, Simon Vachias, étaient forgerons-couteliers de père en fils comme ses grands-parents maternels portant le même patronyme. Pierre Vachias poursuivit des études supérieures, après sa réussite au baccalauréat en 1926, à la Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), tout en étant maître d’internat dans divers collèges et lycées de l’académie (Guéret, Moulins, Thiers puis Clermont-Ferrand à partir de 1931). Cette nomination dans la ville universitaire lui permit de suivre plus facilement les cours et d’obtenir une licence de sciences naturelles (certificats de chimie générale en 1931, de botanique en 1932, de zoologie en 1933, de géologie en 1934, de minéralogie en 1935).

Licencié ès sciences, il devint répétiteur mais dut accepter des postes lointains en 1935, aux collèges de Morlaix (Finistère) puis de Saint-Servan (Ille-et-Vilaine), avant de pouvoir revenir l’année suivante dans sa région natale au lycée du Puy (Haute-Loire), et quelques mois après au lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand. En vue de la préparation de l’agrégation, il obtint un diplôme d’études supérieures de géologie en 1938, et fut promu professeur-adjoint en 1939.

À partir de 1936, Pierre Vachias put militer plus activement au Syndicat national des professeurs-adjoints, répétiteurs et répétitrices des lycées et collèges affilié à la Fédération générale de l’enseignement-CGT, dont il était le trésorier de la section académique (S2), au côté de son camarade René Pécoil, secrétaire général. Ce dernier était PA dans le même lycée et avait fait les mêmes études que lui. Ils étaient élèves du professeur de géologie Jean Jung, spécialiste des ensembles métamorphiques et granitiques et collaborèrent notamment à l’établissement de la carte géologique de la région. Vachias (qui se prénommait alors Octave) écrivit en outre différents articles dans le bulletin de la Société de Géologie de France.

Les deux militants furent naturellement fondateurs du nouveau Syndicat du personnel de l’enseignement secondaire affilié à la FGE-CGT, créé à la fin de l’année 1937 par fusion de quatre syndicats, dont le leur, et Octave Vachias en devint trésorier de la section académique.

Ayant été réformé, il eut la charge de son frère, mutilé de la guerre 1914-1918, après le décès de sa mère en 1942, et fut muté au lycée annexe de Vichy (Allier). Il participa à la Résistance dans son département.

Inscrit sur la liste d’aptitude de surveillant général, Octave Vachias fut délégué à la rentrée 1945 dans cette fonction au lycée d’Auxerre (Yonne), où il épousa le 5 novembre 1946 Marie-Madeleine Mayer, professeure de dessin au lycée de jeunes filles. Il fut nommé surveillant général au collège Chaptal à Paris en 1948, tandis que son épouse obtint sa mutation au lycée de jeunes filles de Versailles, puis dans les années 1960 au lycée Octave Gréard à Paris.

Sa promotion dans la capitale lui permit de militer plus activement au Syndicat national de l’enseignement secondaire dont il était adhérent depuis la Libération, comme son épouse. Il fut élu secrétaire de la catégorie des surveillants généraux dans la commission administrative nationale en 1950-1951, succédant à son camarade Raymond Canet, ancien secrétaire général du Syndicat des PA. Il fut réélu en 1951-1952 sur la liste « B », ne se représenta pas aux élections de 1952, mais fut élu cette année-là suppléant à la commission administrative paritaire nationale du personnel administratif sur la liste FEN.

Il fut un responsable particulièrement actif pour défendre les intérêts des « surgés » qui se réunissaient en conférence nationale avant les congrès du SNES. Il réclamait d’abord une meilleure place des surveillants généraux dans les congrès et les instances du syndicat, afin que ses collègues adhèrent en masse au syndicat car 50% seulement y cotisaient en 1951. Dans l’optique de la création d’un statut particulier, conformément au Statut général de la Fonction publique de 1946, il demandait réparation du déclassement résultant de la perte d’ancienneté consécutif au changement de catégorie, retour aux anciennes parités pour les licenciés – situation qui correspondait à son propre cas – et création pour eux d’un échelon de certifiés, avec changement de nom : censeur-adjoint.

À la même époque, il demanda à devenir censeur, sans obtenir satisfaction, si bien qu’en 1956, il écrivit directement au ministère, se plaignant de la différence de traitement avec les licenciés enseignants reclassés comme certifiés. Après un congé de longue durée en 1962-1963, à la veille de sa retraite prise en 1966, il écrivit à nouveau au Directeur de l’enseignement secondaire pour réclamer ce reclassement.

Sans doute socialiste SFIO, Pierre Vacchias revint s’installer à Viscomtat, sa commune natale d’un millier d’habitants, près de Thiers, dont il fut élu maire en 1965. Réélu en 1971, il mourut en cours de mandat.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181173, notice VACHIAS Octave [Pierre, Octave, Xavier] par Alain Dalançon, version mise en ligne le 27 mai 2016, dernière modification le 1er octobre 2021.

Par Alain Dalançon

ŒUVRE : Collaboration à l’établissement de la carte géologique détaillée de la France 1/80 000e 167, Montbrison (les explorations et les tracés géologiques ont été faits de 1934 à 1939 par M. Jung, avec la collaboration de MM. Bout, Vachias et Pécoil). — Avec J. Jung et M. Chichery, Contribution à l’étude stratigraphique, magmatique et tectonique de la Montagne bourbonnaise et du Forez, Mémoire de la Société Géologique de France (nouvelle série), n° 38, 1939, 27 p.

SOURCES : Arch. Nat., F 17/28805. — Arch. IRHSES (Bulletin du Syndicat des PA, L’Université syndicaliste, c.r. des congrès du SNES). — Arch. Départ. Puy-de-Dôme, état civil en ligne. — Renseignements fournis par la mairie de Viscomtat. — Notes de Jacques Girault.

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