REGENT Auguste Joseph Marie

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 14 août 1909 à Redon (Ille-et-Vilaine), exécuté sommairement le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; policier ; résistant réseau SR Alliance.

Auguste Régent était le fils de Joseph Marie et de Marie Antoinette Yvonne Poulain. Il se maria le 28 juin 1932 à Redon (Ille-et-Vilaine), avec Éliane Marcelline Eugénie Seiller, dont il eut deux enfants.

Il entra dans la police en 1931 et fut gardien de la paix du centre urbain de Saint-Brieuc (Finistère). Il fut ensuite détaché à l’intendance de police à Rennes (Ille-et-Vilaine) afin d’y organiser l’éducation physique et les activités sportives de la région. Il fut mobilisé à la déclaration de guerre en 1939 et était en 1940 sergent-chef au 71e régiment d’infanterie alpine. S’étant battu courageusement il fut décoré en mars 1943 de la croix de guerre avec étoile de bronze.

Auguste Régent entra dans la Résistance en mai 1943 comme chargé de mission de troisième classe (sous-lieutenant) à la DGER (Direction générale des études et de la recherche) et agent de renseignements au réseau Alliance sur la région Bretagne "Chapelle", secteur Saint-Brieuc/Rennes. Il effectuait des missions de liaison et transport de courriers dans toute la Bretagne. Suite à dénonciation par un agent double, il fut arrêté le 7 octobre 1943 sur le terrain de sports à Rennes et interné à la prison Jacques Cartier puis transféré à la prison de Fresnes (Seine, aujourd’hui Val-de-Marne) le 30 mai 1944. Inculpé par la Gestapo de Strasbourg d’espionnage au profit d’une puissance ennemie le 3 juillet et classé "NN" ("Nacht und Nebel"-"Nuit et Brouillard") par le Tribunal de guerre du Reich, il fut déporté le 14 juillet à destination du camp de Schirmeck (Bas-Rhin), où il fut interné au block 10 avec les autres détenus du réseau.

Devant l’avance alliée les 106 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont Auguste Régent, furent sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque à la chambre d’exécution puis incinérés directement dans le four crématoire du camp, situé dans le même bâtiment.

Son acte de décès a été transcrit à Saint-Brieuc le 2 décembre 1946.

Il obtint les mentions "Mort pour la France" le 31 mars 1948, "Déporté résistant" le 7 octobre 1952 et "Mort en déportation" par arrêté du 23 mai 2008.

Il fut homologué comme agent P2 au grade de sous-lieutenant à titre posthume par décret du 12 février 1947 et décoré de la Médaille de la Résistance.

Son nom figure sur le monument aux morts, sur la stèle commémorative de l’hôtel de police et sur une plaque commémorative à son nom au stade Fred Aubert, à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), sur le monument aux morts de Redon (Ille-et-Vilaine) et sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin). Une rue de Redon porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181198, notice REGENT Auguste Joseph Marie par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 27 mai 2016, dernière modification le 2 février 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Dossier DAVCC Caen P 648993 communiqué par Delphine Leneveu.— Marie-Madeleine Fourcade "L’Arche de ¨Noé", Fayard 1968.— Auguste Gerhards "Tribunal du 3e Reich", archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, Paris 2014.— "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. tome 2.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Mémorial GenWeb.— Wikipédia "Réseau Alliance" et "camp de concentration de Natzweiler-Struthof".— État civil.

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