Par Jean-Louis Ponnavoy
Né le 3 mars 1922 à Carentan (Manche), exécuté sommairement le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; étudiant ; résistant réseau SR Alliance.
Jean Truffaut était le fils de André Marie et de Jeanne Marie Leconte. Il était célibataire.
Il entra dans la Résistance au réseau Alliance sur la région Normandie, secteur "Ferme" comme agent de renseignements, avec le pseudonyme "Tadorne". Il informait le réseau sur l’organisation allemande en Normandie, les défenses le long de la côte et ses recherches portaient notamment sur les batteries côtières de Longues, Le Hoc, Maisy, ainsi que sur les dépôts de carburants. Il fut arrêté à Paris le 14 mars 1944, en possession de papiers importants, ce qui permit par la suite le démantèlement du réseau. Il fut transféré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) et déporté à destination de Strasbourg puis du camp de Schirmeck (Bas-Rhin), où il arriva par le convoi du 20 mai 1944 et y fut interné au block 10 avec les autres détenus du réseau. Le 1er juillet 1944 son dossier fut transmis par la Gestapo de Strasbourg avec l’inculpation d’espionnage au profit d’une puissance ennemie, au Tribunal du Reich, qui le classa "NN" ("Nacht und Nebel"-"Nuit et Brouillard").
Devant l’avance alliée les 106 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont Jean Truffaut, furent sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque à la chambre d’exécution puis incinérés directement dans le four crématoire du camp, situé dans le même bâtiment.
Il fut déclaré "Mort en déportation" par arrêté du 20 octobre 2011.
Son nom figure sur le monument aux morts de Carentan, sur le monument commémoratif 1939-1945, "Aux Victimes de la répression nazie" à la Porte de l’ancienne prison de Saint-Lô (Manche), qui fut détruite lors du bombardement du 6 juin 1944 et sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin).
Par Jean-Louis Ponnavoy
SOURCES : Marie-Madeleine Fourcade "L’Arche de ¨Noé", Fayard 1968.— Auguste Gerhards "Tribunal du 3e Reich", archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, Paris 2014.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. tome 2.— DVD AERI, La résistance dans la Manche.— Mémorial GenWeb.— Wikipédia "Réseau Alliance" et "camp de concentration de Natzweiler-Struthof".— État civil.