GORNET Joseph-Isidore

Par Gauthier Langlois, Pierre Baudrier

Né le 2 octobre 1806 à Eyrans (Gironde) ; médecin ; il fut, au début de la Seconde République, l’animateur du club de l’Arbalète, candidat aux élections législatives et maire de l’ancien 12e arrondissement de Paris. Il démissionna le 10 juin 1848.

Il appartenait à une famille aisée du bordelais. Son oncle, Jean Gornet aîné était négociant à Bordeaux. Son père, Jean Lacroix Gornet (né vers 1752) était propriétaire à Eyrans, gros village viticole du Blayais. Sa mère se nommait Madeleine Pujol. Le couple eut au moins trois garçons : Jean Isidore (1797), Joseph-Isidore (1806), Louis (1808) et deux filles : Marie Eugénie (1798) et Magdelaine (1800). L’aîné des garçons, Jean Gornet dit l’aîné, reprit l’exploitation familiale, les deux cadets, Joseph Isidore et Louis Gornet dit le jeune , firent carrière dans la médecine. Toute la fratrie était républicaine et socialiste.

Il avait soutenu sa thèse de médecine à Paris en 1835, en même temps que son frère Louis. Au début de la Seconde République il fut nommé maire du XIIe arrondissement ancien par son ami Armand Barbès. Il se porta également candidat aux élections legislatives dans le département de la Seine. Mais ne fut pas élu et démissionna de ses fonctions de maire le 10 juin 1848. La rumeur affirma à tort qu’il avait été fusillé le 24 juin 1848 après avoir été pris les armes à la main à la barricade de l’Estrapade à Paris. La presse relata ainsi l’évènement :

« Le bruit s’est répandu dimanche matin, dans le 12e arrondissement, que le maire de cet arrondissement avait été fusillé la veille, à la suite de l’occupation du quartier du Panthéon. Il était vrai qu’une exécution militaire avait eu lieu après la prise de la barricade de l’Estrapade, où, un bataillon de ligne et la garde nationale ont perdu tant de monde ; mais ce n’est pas le maire en exercice du 12e arrondissement qui, pris les armes à la main, avait été passé par les armes : c’est le sieur Gornet, ancien maire, médecin et ami de Barbès, placé par son influence à la tête de l’administration, quelques jours après l’avènement du gouvernement provisoire de février dernier. C’est le sieur Gornet qui avait constitué la 12e légion, qui avait présidé à son armement et à ses élections, aidé du sieur Bocquet, détenu à Vincennes depuis le 15 mai ».

Cette rumeur fut démentie quelques jours plus tard par Joseph-Isidore Gornet, qui affirma être étranger aux événements de mai et juin.

Charles Victor Hugo cite un Gornet parmi une liste de médecins exilés en Belgique à la suite du coup d’État du 2 décembre 1851. Il s’agit plus certainement de Louis Gornet que de son frère Joseph-Isidore qui n’apparaît pas dans la liste des personnes poursuivies. En effet Jean Gornet et Louis Gornet furent poursuivis et expulsés vers la Belgique comme opposants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181300, notice GORNET Joseph-Isidore par Gauthier Langlois, Pierre Baudrier, version mise en ligne le 31 mai 2016, dernière modification le 8 juillet 2020.

Par Gauthier Langlois, Pierre Baudrier

ŒUVRE : sa thèse médecine, soutenue à Paris le 24 juillet 1835 avait pour titre : Dissertation sur le rhumatisme articulaire aigu. — En tant que maire il fit imprimer deux affiches à Paris par l’imprimerie de Lacour, 1848. La première, République francaise... Mairie du XIIe arrondissement était un avis relatif aux inscriptions pour les ateliers nationaux. La seconde République française. Liberté, égalité, fraternité. Le citoyen Gornet à ses concitoyens du XIIe arrondissement, annonçait sa démission de ses fonctions de maire et faisait l’apologie de son administration. — De lui encore une profession de foi électorale de 4 pages : Le citoyen Joseph-Isidore Gornet, médecin, maire du 12e arrondissement de Paris, à ses concitoyens les électeurs du département de la Seine, imprimée par Bailly, Divry et Cie. — Réunion électorale du 12e arrondissement tenue à la Glacière le 18 février. Réponse de Bocquet. (Justification de sa conduite politique comme délégué du gouvernement provisoire). Paris, Impr. Lacour et Cie, 1850.

SOURCES : BnF, Notice autorité Gornet, Joseph Isidore. — Archives de la Gironde, Acte de naissance. — Le Journal des débats politiques et littéraires, 1er juillet 1848, p. 2, 2e col. — L’Abeille médicale, 1848, p. 160. — Bories, Victor et Berjeau, Jean-Philibert, Calomnies de la presse réactionnaire sur l’insurrection de juin..., Paris, G. Sandré, 1849, p. 14-15. — Charles Hugo, Les hommes de l’exil. Ce qu’étaient les proscrits, Le Rappel, dimanche 7 avril 1872, p. 1.

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