BEUNON Germain, Hippolyte

Né le 14 mars 1818 à Fontenay-le-Fleury (Seine-et-Oise) ; mort le 9 février 1895 à Paris (XXe arr.) ; fondeur en cuivre ; révolutionnaire de 1848 ; opposant au coup d’État de 1851 ; communard, déporté en Nouvelle-Calédonie.

Germain Beunon était marié et père de quatre enfants. Ouvrier fondeur en cuivre à Paris, connu comme animateur de sa corporation, lieutenant de la VIe légion en 1848, il se battit en Juin avec les insurgés, mais rejoignit sa compagnie quand il vit l’affaire perdue.
En 1851, il tenait à Belleville, chez les marchands de vins, des réunions uniquement composées d’ouvriers révolutionnaires, et, le 3 décembre, il entraîna les ouvriers de l’atelier où il travaillait, rue des Trois-Bornes (VIe arr., maintenant XIe). Il se porta avec eux rue Phélippeaux (VIe arr., maintenant rue Réaumur, IIIe) au moment où une décharge de la troupe tuait deux vieillards. Il fit partie du rassemblement qui parcourut plusieurs quartiers en portant les cadavres sur une civière, puis conduisit son monde chez un armurier du boulevard, André, en face le château d’eau, dont on pilla le magasin. Le 4, il fut de ceux qui redescendirent au carré Saint-Martin, s’emparèrent des fusils des gardes nationaux, construisirent les barricades rue Nationale-Saint-Martin, rue Aumaire et voûte Aumaire. Ses camarades le nommèrent chef de la barricade rue Nationale-Saint-Martin ; ils résistèrent chaudement à la troupe ; quand ils se sentirent serrés de trop près, ils se sauvèrent en mettant le feu à cette barricade. Cet homme d’action déterminé fut transporté (« Algérie plus »).

Germain Beunon était ouvrier en soufflets d’orgues en 1871 et son patron pensait qu’il avait été un « déporté de 1848 ». Domicilié à Ivry (Seine) depuis 1855 environ, il se réfugia à Paris pendant le Siège, 142, rue du Chemin-Vert (XIe arr.). C’était un orateur très écouté du Club du Vieux-Chêne, rue Mouffetard (Ve).
Il était capitaine de la 2e compagnie du 98e bataillon de la Garde nationale dont il devint le commandant pendant la Commune. Il « a servi l’insurrection énergiquement jusqu’au dernier moment » (il occupa le fort d’Ivry jusqu’au 25 mai) mais, le 25 mai, il facilita la fuite de l’abbé Lesmayoux, lors de l’exécution des Dominicains d’Arcueil (Seine). Son bataillon défendit énergiquement les barricades des places Nationale et Jeanne-d’Arc (XIIIe arr.).

Il fut condamné par le 4e conseil de guerre à la déportation simple, le 21 octobre 1873. Il arriva à Nouméa le 4 janvier 1875. Sa peine fut commuée, en 1878, en résidence obligatoire et, en 1879, en cinq ans de bannissement.
Il revint alors à Paris, où il travailla comme mouleur en cuivre puis fabricant d’orgues.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181312, notice BEUNON Germain, Hippolyte, version mise en ligne le 31 mai 2016, dernière modification le 30 juin 2020.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/841. — Arch. Min. Guerre, B 961 et 4e conseil, dossier 1369. — Arch. P.Po., listes d’amnistiés. — Note de Louis Bretonnière. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.

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