POUPEAU Martial Victor Alexandre

Par Jean Louis Ponnavoy, Michel Thébault

Né le 28 mai 1893 à Fontaines (Vendée) ; exécuté sommairement le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; agent du cadastre (géomètre-arpenteur) ; résistant réseau Alliance.

Il était le fils de Martial Poupeau, âgé de 31 ans, propriétaire et d’Eugénie Cardin, âgée de 25 ans. Il se maria le 10 juillet 1928 à Saint-Martin-de-Fraigneau (Vendée), avec Emma Juliette Félicité Sacré.
Engagé volontaire à Niort (Deux-Sèvres) en octobre 1913, il fut incorporé au 7ème régiment de Hussards. Passé le 4 août 1914 au 3ème escadron du train, il accomplit toute la campagne de France dans plusieurs régiments d’artillerie successifs. Il fut blessé le 12 août 1914 à Nomeny (Meurthe-et-Moselle) et cité à l’ordre du régiment le 20 août 1914. Promu au grade de brigadier en avril 1915, puis de maréchal des logis en mars 1916, il reçut la Croix de guerre en juillet 1915. Il fut démobilisé en septembre 1919.
Agent du cadastre à Fontenay-le-Comte (géomètre-arpenteur), il fut conseiller municipal de Fontaines. Il entra dans la Résistance en janvier 1943 comme membre du réseau Alliance matricule "N 93" et agent de renseignements sur la région Sud-Ouest "Hangar" sans que le secteur précis puisse être clairement défini (Vendée ou Bordeaux-La Rochelle,). Il semble avec son ami et collègue Jean-Baptiste Métayer, ancien combattant comme lui et issu du même village, avoir cherché à relever les coordonnées topographiques de terrains d’aviation et de parachutage. Il fut arrêté à son domicile au matin du 15 janvier 1944 en même temps que Jean-Baptiste Métayer par la SIPO-SD. D’abord incarcérés à la prison de La Roche-sur-Yon (Vendée), ils furent transférés tous les deux le 22 janvier à la prison de la Pierre Levée à Poitiers (Vienne), puis conduits avec tout le groupe de Poitiers le 29 février 1944 vers la prison de Fresnes. Martial Poupeau en fut déporté par convoi vers Strasbourg puis en camionnette à destination du camp de Schirmeck (Bas-Rhin), où il arriva le 29 avril 1944 et fut interné au block 10 avec les autres membres masculins du réseau.
Le 5 mai la Gestapo de Strasbourg transmit son dossier ainsi que celui de cinq autres codétenus, avec l’accusation d’espionnage au profit d’une puissance ennemie, au Tribunal de guerre qui y apposa la mention "NN" (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard).
Devant l’avance alliée les 106 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont Martial Poupeau, furent sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque à la chambre d’exécution puis incinérés directement dans le four crématoire du camp, situé dans le même bâtiment.
Il fut déclaré "Mort pour la France" le 17 mai 1947 et "Mort en déportation" par arrêté du 3 novembre 1997.
Son nom figure sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) et sur la plaque commémorative à l’entrée de la base sous-marine, à Bordeaux (Gironde). Il figure également sur le monument aux morts de la commune de Fontaines (Vendée)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181380, notice POUPEAU Martial Victor Alexandre par Jean Louis Ponnavoy, Michel Thébault, version mise en ligne le 3 juin 2016, dernière modification le 3 juin 2016.

Par Jean Louis Ponnavoy, Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. 85 (Etat-civil ; registres matricules) — Dossier DAVCC Caen (Jean-Baptiste Métayer) — Marie-Madeleine Fourcade L’Arche de Noé Fayard 1968 — Auguste Gerhards Tribunal du 3e Reich, Archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, Paris 2014 — "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. tome 2 — Mémorial de l’Alliance, 1948 — Wikipédia "Réseau Alliance" et "camp de concentration de Natzweiler-Struthof" — Mémorial Genweb .

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