BERGERON Jean, Alexandre (« Jeannot »)

Par Robert Serre

Né le 18 novembre 1924 à Valence (Drôme), mort en action le 21 juillet 1944 à Saillans (Drôme) ; étudiant et aide ouvrier SNCF ; résistant.

Jean Bergeron, étudiant, était fils d’un cheminot qui travaillait à la SNCF à Portes-lès-Valence. Lui-même y était employé comme auxiliaire aide ouvrier. Le 14 juillet 1943, à 18 h 30, à Portes-lès-Valence, Eliette Ageron, institutrice, René René Ladet, Maurice Caty, Jean Bergeron et 45 autres personnes déposèrent une gerbe de fleurs entourée d’un ruban tricolore au Monument aux Morts. Ils respectèrent une minute de silence et on chantonna la Marseillaise. A une date non précisée, avec Maurice Caty et René Ladet, ils dérobèrent les armes de deux soldats allemands ivres en gare de Valence. Il intégra le réseau le réseau Jockey (Roger Buckmaster) du SOE à l’automne 1943 comme agent P2 (sabotages, parachutages). Début avril 1944, Jean Bergeron, qui était dans le Groupe-Franc Ladet depuis ses débuts le 15 janvier 1943. le 28 janvier le 29 janvier 1944, à Portes-lès-Valence, le Corps-Franc de la compagnie Pons constitué de Marcel Rognon, Rollier, Bergeron, Chastain, Quay, Durand et Bernard sabotent 16 machines au dépôt. Rognon déchargea son colt sur un soldat allemand qui tentait, au dernier moment, de lui barrer la route. Il quitta le groupe-franc pour s’enrôler en avril 1944 dans le groupe de Paul Pons du réseau Buckmaster. Ce départ avait été provoqué par un malentendu assez particulier. Au mois de février 1944, il avait des problèmes personnels ; il était étudiant et ne voulait pas arrêter ses études ! Il avait des besoins d’argent. Il demanda à Ladet de le faire appointer mensuellement, comme permanent de l’organisation de la Résistance. Joli garçon, il était particulièrement attaché à une fille du pays. Émile et Edmond Crouzet, responsables départementaux FTPF, confirmèrent à Jean Bergeron qu’il ne pourrait être rémunéré par l’organisation. Par contre ils lui offrirent d’aller passer quelques mois dans un maquis FTPF du Sud-Drôme où il n’aura plus de problèmes pécuniaires. Jean accepta, il partit pour la région de Nyons, chaudement recommandé par Émile.
Dans la dernière semaine de mars 1944, Jean Bergeron qui voulait passer quelques jours auprès de son amie, quitta le Groupe-Franc pour aller chez Pons. Grièvement blessé, il fut achevé par les Allemands sur le tunnel lors des combats de Saillans le 21 juillet 1944.
Reconnu comme "Mort pour France", il fut décoré de la Médaille de la Résistance le 15 octobre 1945. Son nom figure sur la plaque commémorative du dépot SNCF de Portes-lès-Valence, sur le monument aux morts de Valence et sur la plaque commémorative du village d’Espenel (Drôme).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181397, notice BERGERON Jean, Alexandre (« Jeannot ») par Robert Serre, version mise en ligne le 5 juin 2016, dernière modification le 25 octobre 2022.

Par Robert Serre

SOURCES : Site Mémoire des hommes SHD Caen AC 21 P 20381 et Vincennes GR 16 P 49929 (nc). ⎯ Site railetmemoire.blog4ever.com. — Fédération des Unités combattantes de la Résistance et des FFI de la Drôme, Pour l’amour de la France, Peuple Libre, Valence, 1989, p. 37, 120, 145, 310. — Arch. Dép. Drôme, 1920 W. Cdt Pons, De la Résistance à la Libération, rééd. 1987, p. 36, 49, 61, 149, 275, 285. — René Ladet, Ils ont refusé de subir, 1987, p. 54, 133-134, 327. Archives remises à l’AERD par le fils d’André Vincent-Baume, puis déposées aux Arch. Dép. Drôme. ⎯ Notes Jean-Marie Guillon (d’après les listes d’homologation du réseau Jockey). — Monument Espenel. Monument aux morts Portes. Monument aux morts Valence.

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