BUERNE Léon

Par Claude Geslin

Né le 6 septembre 1867 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), mort le 1er janvier 1949 à Nantes ; syndicaliste et mutualiste chrétien.

L. Buerne adhéra en 1911 au syndicat chrétien des Employés du commerce et de l’industrie de Nantes. Il en devint vite un des membres les plus influents, occupant le poste de trésorier à partir de 1922, puis de président jusqu’en 1930. Après 1930 il en fut le président d’honneur et resta membre du conseil syndical. Mais entre-temps, il était devenu secrétaire de l’Union départementale CFTC en 1923. Il exerça aussi des fonctions au sein de l’Union régionale CFTC de l’Ouest : archiviste en 1923-1924, trésorier en 1925-1926, président en 1927 et jusqu’en 1931 au moins. Il était, en outre, président de l’Union nantaise des syndicats de travailleurs chrétiens depuis le 20 novembre 1927 et le resta jusqu’en 1936-1937 date à laquelle il en devint président d’honneur. Pendant son passage à l’Union nantaise, il s’occupa spécialement des locaux du syndicat ; en 1928, il réussit à faire attribuer à l’Union nantaise la propriété presque exclusive de l’immeuble syndical de la rue de Bel-Air à Nantes qui jusque-là était loué par la Société civile immobilière nantaise. Il fit alors subir au bâtiment de nombreuses modifications pour qu’il puisse mieux remplir son rôle.
Mais l’activité de Buerne débordait largement le cadre du syndicalisme. En avril 1930, il avait donné sa démission de président du syndicat des Employés de Nantes pour consacrer une plus grande partie de son temps aux œuvres qu’il avait crées. C’est dans le même but qu’en 1937 il abandonna définitivement toute fonction syndicale malgré les instances de ses amis. Il resta néanmoins membre des conseils des différents groupements (syndicat des Employés, Union nantaise, UR).
Mutualiste dès l’âge de dix-huit ans (donc bien avant d’adhérer au syndicalisme), il fut d’abord administrateur puis vice-président de la Société de secours mutuels « l’Hirondelle ". Il devint ensuite administrateur et trésorier adjoint de la Société de secours mutuels des Employés de commerce. En 1922, il fondait la Société de secours mutuels des travailleurs chrétiens. Mais son plus beau fleuron dans la Mutualité fut la fondation, en 1935, de la « Caisse chirurgicale mutuelle familiale » qui comptait 40 000 adhérents en 1949 (320 000 en 1973). Sa dernière création mutualiste fut la « Mutuelle familiale pour tous ", société spécialement fondée pour les familles non assurées sociales. Il fut enfin, de 1942 à 1949, administrateur de la « Fédération nationale des caisses chirurgicales mutualistes ".
Fervent propagandiste des assurances sociales, L. Buerne avait, le premier, lancé l’idée de la fondation de la « Caisse familiale d’assurances sociales » ; il entreprit, pour y aboutir, une série de conférences qui l’épuisèrent gravement et, en le contraignant à s’aliter, provoquèrent des concours qui l’aidèrent ensuite à réaliser son projet, en 1930. Il fut aussi vice-président du conseil d’administration de la caisse départementale d’Assurances sociales, puis administrateur de l’Union régionale des caisses maladie-maternité. Sa compétence et son esprit de décision lui permirent de rendre, dans ces fonctions, les plus appréciables services.
Il s’occupa aussi de l’habitation populaire. Après avoir collaboré à l’activité de la « Maisonnette ", il devint secrétaire général de la « Maison familiale ", société coopérative d’habitations à bon marché, fondée sous la loi Ribot. Puis il fonda lui-même, en 1929, après la parution de la loi Loucheur, le « Crédit immobilier familial ", société anonyme d’habitations à bon marché, qui permit, sous son impulsion, jusqu’à la guerre 1939-1945, l’édification de plus de 500 maisons, et depuis sa reprise d’activité, en 1948, une quarantaine de maisons nouvelles jusqu’à la mort de son fondateur.
Parallèlement, pour aider pécuniairement des camarades de travail soit dans l’achat d’un terrain, soit dans l’achat de leur mobilier ou d’un instrument de travail, soit encore pour les tirer d’un provisoire embarras d’argent, il avait fondé la « Caisse rurale et urbaine des syndiqués chrétiens ", caisse de prêts à intérêts modiques grâce à laquelle il put rendre des services multiples autour de lui.
Les immenses services rendus par ce grand organisateur que fut Léon Buerne tant dans ses fonctions de militant syndicaliste que dans les autres organismes où il s’est dépensé sans compter, ont largement contribué au développement de la CFTC à Nantes et dans toute la région de l’Ouest.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18142, notice BUERNE Léon par Claude Geslin, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 20 octobre 2008.

Par Claude Geslin

SOURCES : Le Messager syndical, 1921-1932. — La Voix des Travailleurs, 1934-1939 et 1949-1953. — l’Hermine, 1927-1932.

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