Par Jacques Cousin
Né le 23 mars 1937 à Dakar (Sénégal), mort le 20 février 2016 à Laval (Mayenne) ; professeur, secrétaire départemental du SNES, puis du SNLC-FO ; responsable départemental du MPPT.
Son père fut militaire de carrière jusqu’en 1949, puis ouvrier d’usine chez Bessonneau (Angers) et enfin employé de banque. André Warnet fréquenta le cours complémentaire de Bully-les-Mines (Pas-de-Calais) de 1947 à 1949, les lycées Chevrollier et David d’Angers (Maine-et-Loire), puis la Faculté des Lettres de Rennes (Ille-et-Vilaine) où il passa avec succès un CAPES de lettres en 1963. Nommé professeur au lycée Ambroise Paré à Laval, le 1er janvier 1964, il y exerça jusqu’à sa retraite en septembre 1997.
André Warnet effectua, en 1957, ses premières armes dans le syndicalisme à l’UNEF. En politique, il adhéra au PSU où il milita en faveur du droit à l’indépendance pour les peuples colonisés. De 1957 à 1959, il fit partie du bureau de l’UNEF à Rennes et fut désigné comme délégué au congrès de Grenoble. Président de la « corpo » des lettres à Rennes en 1959 et 1960, il participa au congrès de Dijon comme délégué en 1963.
Devenu enseignant, Warnet rejoignit tout d’abord les rangs du SGEN-CFDT à l’annonce de la déconfessionnalisation de la confédération. Cependant, constatant le maintien de la référence à la doctrine sociale de l’Église dans les statuts, il démissionna le 11 octobre dans les termes suivants : « … Minoritaire, condamné au rôle de grognard et d’opposant systématique si je reste au SGEN, j’ai préféré tirer la leçon de l’expérience et me retirer. Je n’ignore pas que la direction du syndicat qui m’accueillera ne fait pas plus pour la libération de la classe ouvrière, mais arrivé à un tournant, il est nécessaire de rechercher la voie du regroupement sur la base de la communauté des idées, des méthodes et des tactiques. Ma fidélité à la classe ouvrière ne me lie pas à telle ou telle organisation ni ne me met dans la dépendance de tel ou tel appareil syndical, mais me rend proche de tous ceux qui, dans la CFDT, la CGT-FO, la CGT refusent d’abdiquer. Je crois que les idées éprouvées dans la lutte du syndicalisme révolutionnaire sont actuelles et finiront par s’imposer à tous. C’est pourquoi, quittant le SGEN, je ne m’associe pas aux décisions confuses et démobilisatrices du SNES, mais rejoint la tendance Ecole émancipée qui, en son sein, peut exprimer sa volonté d’indépendance, de démocratie et d’unité syndicale ».
En décembre 1966, il rencontra Daniel Renard, militant de l’OCI dont il rejoignit les rangs l’année suivante. Après les événements de mai 1968, André Warnet rejoignit Michel Mottay au Front unique ouvrier – Ecole émancipée. Il devint ensuite, à partir de 1977-1978 et jusqu’en 1984, secrétaire de la section départementale du SNES (S2).
En 1984, André Warnet démissionna de son poste au SNES et fit le choix du syndicalisme confédéré CGT-FO. La même année, avec quelques militants ayant comme lui, appartenu à la tendance Front unique ouvrier au sein de la FEN, il créa la section du SNLC-FO dont il resta secrétaire général de 1984 à 1997. Il participa, pendant cette période aux travaux du bureau de l’UD-FO, aux côtés de Jean Hamonic, secrétaire départemental.
Parallèlement à ses activités syndicales, André Warnet poursuivait une activité politique intense. Devenu responsable départemental du Mouvement pour un Parti des travailleurs, regroupement de plusieurs courants du mouvement ouvrier, devenu Parti des travailleurs en 1991, il en fut le candidat aux élections législatives de 1993 et 1997 dans la 1ère circonscription de la Mayenne, où il n’obtint qu’un très faible score dans un département très conservateur. En 1995, il conduisait une liste de ce mouvement aux élections municipales de Laval.
Son épouse, née Maurin Claudine, professeur certifiée de lettres au lycée Rousseau, puis au collège Jacques Monod à Laval, prit sa retraite en 1995. Elle milita activement dans les mêmes organisations que son mari et occupa d’autre part la fonction de trésorière à la section départementale de la Libre Pensée-53.
Par Jacques Cousin
SOURCES : Arch. dép. Mayenne, fonds de la section départementale du SNI-PEGC. — Témoignage d’André Warnet.