WEBER Louis [Enseignant]

Par Alain Dalançon

Né le 7 octobre 1938 à Forbach (Moselle) ; professeur de mathématiques ; militant syndicaliste de l’UNEF puis du SNES, secrétaire national puis général adjoint, secrétaire général de la FIPESO, secrétaire national de la FSU puis président de son institut de recherches ; militant communiste de l’UEC, du PCF jusque dans les années 1980, puis membre du conseil national du Front de gauche ; militant associatif : membre du bureau de la Fondation Copernic, du conseil scientifique d’ATTAC, du bureau de l’HIMASE, du bureau d’Espace Marx, coordinateur de la revue Savoir agir, gérant des éditions du Croquant

Louis Weber
Louis Weber
Manifestation à la Villette en 1992

Son père, né en 1908, fils de cultivateur à Holving, avait quitté la ferme pour devenir mineur aux Houillères de Lorraine. La guerre, le passage de l’école allemande à l’école française en 1918, un accident firent que sa scolarité fut réduite au minimum, le laissant totalement analphabète. Dans cette région traditionnellement catholique, il cotisait à la CFTC et votait MRP. Sa mère, née en 1900 et décédée dès 1952, fille d’un petit entrepreneur de menuiserie, mère-célibataire - donc un peu au ban de la famille - et bonne avant de se marier, possédait une solide instruction primaire. La réussite scolaire de ses enfants constitua pour elle une sorte de revanche.

Louis Weber, l’aîné d’une fratrie de quatre enfants, en plus de sa demi-soeur née en 1929, dont la famille parlait exclusivement le francique mosellan, découvrit le français en entrant à l’école primaire en mai 1945, à Forbach puis à Stiring-Wendel. Il alla ensuite dans les classes primaires du collège classique et moderne de Forbach dès la huitième à partir de la rentrée 1947, où il effectua ensuite toute sa scolarité secondaire comme boursier des Houillères. Titulaire du baccalauréat « mathématiques élémentaires » en 1956, il s’inscrivit à l’université franco-allemande de Sarrebrück, de 1956 à 1958, mais sans y suivre les cours ni passer d’examen, tout en étant maître d’internat au lycée franco-allemand de la capitale de la Sarre.

Il fut ensuite étudiant à la Faculté des Sciences de Nancy (Meurthe-et-Moselle) à partir de la rentrée 1958. Maître auxiliaire de mathématiques en 1960-1961 au lycée de Bar-le-Duc (Meuse), il réussit le concours de l’IPES (institut préparatoire aux enseignements de second degré) en 1961, obtint une licence puis un diplôme d’études supérieures de mathématiques et réussit le concours du CAPES (certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement public de second degré) de mathématiques en 1964. Il avait épousé à l’église à Nesle (Somme), en 1963, Claudette Fournier, professeur de sciences physiques avant de faire une thèse et de devenir maître de conférences en sciences de l’éducation à Bordeaux. Ils eurent deux enfants dont l’un décéda accidentellement à l’âge de trois ans ; l’autre, Laurent, ingénieur de l’Agro et diplômé d’HEC, devint directeur général d’une entreprise de l’agro-alimentaire.

Au cours de cette période, Louis Weber adhéra à l’Union des étudiants communistes puis au Parti communiste français et s’investit dans le militantisme à l’Union nationale des étudiants de France en étant vice-président « universitaire » de l’Association générale des étudiants de Nancy durant deux années, de 1962 à 1964. L’AG fut une des premières à être dirigée par les « minos », venus localement du PSU et de l’UEC essentiellement, malgré une très forte implantation des « cathos ». Le conflit autour de la revendication de l’allocation d’études (sur critères universitaires pour l’UNEF, sur critères sociaux pour le PCF après un virage brutal de sa part) divisait cependant profondément l’UEC et la direction de l’AG de Nancy.

Parallèlement il militait surtout au Syndicat national de l’enseignement secondaire dans le courant « B » : secrétaire adjoint de la section d’établissement (S1) du SNES de Bar-le-Duc en 1960-1961, il assuma ensuite le secrétariat du S1 de l’IPES (1961-1963) puis du CPR (1964-1965) et à ce titre, était membre du bureau de la section académique (S3) de Nancy dirigée par André Mirgaux. Il participa au congrès national de 1965 à Aix-en-Provence marqué par le débat sur la poursuite ou non de la grève administrative, mais non à la séance commune avec le congrès du SNET à Marseille, qui décida la fusion des deux syndicats pour l’année suivante.

Titularisé professeur certifié, Louis Weber fut nommé au lycée de Verdun (Meuse) (1964-1965) dont il accepta d’être immédiatement secrétaire du S1. Puis il effectua son service national en tant que coopérant en Algérie à l’École normale d’institutrices d’Oran et prolongea son activité de coopérant, à titre civil, durant plus de cinq années, jusqu’en 1972, au lycée Ibn Badis d’Oran. Revenu à la vie civile, il milita à l’ASPES (Association des professeurs de l’enseignement secondaire) considérée comme section du Syndicat national des enseignements de second degré, en tant que secrétaire de la section départementale (S2) d’Oran et membre du bureau du S3 d’Algérie (1967-1972).

De retour en métropole, il obtint sa nomination au collège Lucien Cézard à Fontainebleau (Seine-et-Marne) (1972-1973) et, divorcé, il se remaria en 1973, dans la commune limitrophe d’Avon, avec Anita Caumes. D’abord professeure de français au lycée Uruguay-France d’Avon, cette dernière suivit la filière de la formation continue, naissante à cette époque, pour devenir conseillère en formation continue puis enseigner au CNAM. Dans les années 1980, elle entama une carrière dans l’administration (à la formation des enseignants et à la Direction des lycées notamment). Elle fut membre de divers cabinets ministériels à partir de 1988 (Robert Chapuis, Jacques Guyard, Jack Lang) avant d’être nommée directrice régionale des Affaires culturelles à Rouen en 1992. Elle fit partie des cabinets de Catherine Trautman puis de Catherine Tasca à partir de 1997, avant d’être nommée directrice de la Délégation du développement et de l’action territoriale (DDAT), DRAC Île de France, et enfin inspectrice générale.

Le couple s’installa dans une villa du début du XXe siècle, à proximité de Fontainebleau, à Vulaines-sur-Seine, où il résidait toujours en 2016, et eut une fille, Eléonore, devenue réalisatrice, metteur en scène.

Louis Weber réussit le concours de l’agrégation des Écoles normales nationales d’apprentissage, fut nommé durant une année à l’ENNA de Lille puis obtint sa mutation à celle de Saint-Denis (Paris-nord) à partir de la rentrée 1974. Sa catégorie accéda au grade d’agrégé en 1989 et après la dissolution des ENNA en 1990, il fut en poste à l’IUFM de Créteil jusqu’à sa prise de retraite en 1999.

Aussitôt après son retour en métropole, il recommença à militer au PCF à Fontainebleau, et au SNES dans le courant « Unité et Action » dont le principal animateur dans le département était un instituteur, Bernard Pharisien. Quand ce dernier devint secrétaire de la section départementale du Syndicat national des instituteurs, en janvier 1973, la majorité jusqu’alors « autonome » puis UID (Unité, indépendance et démocratie) de la commission administrative départementale de la FEN bascula du même coup en faveur d’U-A, et Louis Weber en fut élu secrétaire. Il resta encore membre du bureau quelques mois durant son passage d’une année à l’ENNA de Lille où il participa au bureau du S1. Affecté à l’ENNA de Saint-Denis, installée à l’origine dans un centre d’apprentissage rue de la Roquette à Paris, la première du genre à la Libération, où enseignait encore un de ses fondateurs Auguste Dumeix, il participa immédiatement au S1 dirigé par Jean Sclafer qu’il remplaça au cours de l’année 1974-1975. Membre du bureau du S3 de Créteil, dont le secrétaire général était Yves Baunay, il fut élu sur la liste U-A membre suppléant de la CA nationale du SNES en 1977, et membre du collège 21 du CEGT (Conseil de l’enseignement général et technique) sur le siège occupé auparavant par Sclafer qu’il remplaça également dans ses fonctions auprès de la direction nationale (ENNA et groupe de travail sur les enseignements technologiques supérieurs).

Élu titulaire à la CA nationale du SNES en 1979, puis suppléant au bureau national en 1981 quand Gérard Alaphilippe devint secrétaire général, il entra officiellement au secrétariat national, chargé d’un secteur nouveau : « enseignement et recherches ». Formateur de formateurs dans une ENNA, très intéressé par toutes les questions classées « pédagogiques », il était en fait associé depuis plusieurs années à la réflexion sur ces sujets et fut pour la première fois rapporteur adjoint au côté de Gérard Aschieri au congrès d’étude de Saint-Etienne en 1980, sur le thème des « maîtres de l’école progressive ».

Après les élections internes de 1981, il soutint l’orientation de la majorité définie par un « syndicalisme constructif, actif et vigilant » face aux membres du secrétariat plus intransigeants comme André Dellinger et Françoise Regnaut. Il participa aussi à la réflexion pour faire évoluer le projet d’école progressive dont le nom même fut abandonné, et introduire la notion de « diversification » afin de permettre la construction d’une « école de la réussite pour tous ». Il s’investit dans la voie initiée par Jean Petite et Annette Krakowski de réflexion et de propositions pour les disciplines d’enseignement, en collaboration avec les associations pédagogiques et de spécialistes, notamment les langues vivantes, les disciplines artistiques et l’EMT (enseignement manuel et technique), l’informatique... Propositions et positions qu’il avait l’occasion de défendre au CEGT puis au Conseil supérieur de l’Éducation nationale. Il participa activement, après Madeleine Lagane, à des collaborations dans le domaine culturel, comme l’association du SNES à l’opération parrainée par la FEN et la Ligue de l’enseignement, financée par la CASDEN, pour plusieurs films de Roger Coggio, dont Les Fourberies de Scapin.

Au congrès de 1983, Louis Weber fut à l’origine de la décision de créer une revue pédagogique professionnelle avec le soutien de Gérard Alaphilippe, décision mise en œuvre après la démission de ce dernier à la rentrée 1984. Au moment où de nombreux auteurs (entre autres J.-P. Despin et M.-C. Bartoly, J.-C. Milner ou Jacqueline de Romilly) dénonçaient la baisse du niveau de l’instruction au profit de la notion d’éducation, cette revue, baptisée Degrés, avait pour objectif de dépasser cette opposition factice, en rompant l’isolement des professeurs dans l’exercice de leur métier, pour échanger entre praticiens de l’enseignement, chercheurs en sciences de l’éducation, universitaires de différentes spécialités… L’initiative ne fit cependant pas l’unanimité dans le syndicat, y compris au secrétariat national, certains craignant qu’elle ne prenne trop de liberté par rapport aux mandats syndicaux. Il fut donc président du comité de rédaction de Degrés, mais la direction de la revue restait au directeur des publications, Roger Vila puis Alain Dalançon.

En raison des difficultés à faire vivre cette revue mensuelle qui était vendue, elle n’eut que 19 numéros et un terme fut mis à cette expérience novatrice en 1986. Son esprit ne disparut cependant pas, grâce à la création d’un supplément mensuel à L’Université syndicaliste, L’US mag, ouvert sur les questions et débats éducatifs, culturels et sociétaux, dont le rédacteur en chef, Patrick Rayou, avait été également celui de Degrés.

À cette époque, Louis Weber commençait à être très occupé par les affaires internationales. Polyglotte (maîtrisant l’allemand, l’anglais et l’espagnol), il avait participé à différents voyages et congrès à l’étranger et, quand Jean Petite prit sa retraite, il lui succéda comme secrétaire général de la FIPESO (Fédération internationale des professeurs de l’enseignement secondaire officiel) au congrès d’Elseneur à l’été 1986. C’était la première fois qu’un communiste, certes non encarté à l’époque, accédait à la tête d’une organisation internationale enseignante autre que la FISE (dirigée pour l’essentiel par les syndicats des pays socialistes). Ce qui suscita quelques remous dans la CMOPE à laquelle adhérait la FIPESO. Il poursuivit l’orientation impulsée par Jean Petite : le programme d’aide aux syndicats des pays africains et l’élargissement des adhésions au-delà du monde « occidental », dans les différents continents. Après la chute du « Mur de Berlin », il favorisa l’adhésion des syndicats des pays de l’Europe de l’Est. Il prépara la dissolution de la FIPESO suite à celle de la CMOPE et sa fusion dans l’Internationale de l’éducation en 1993.

Après le départ de Roger Vila du secrétariat général du SNES en cours de mandat, à la rentrée 1986, il devint secrétaire général adjoint en 1987, aux côtés de Monique Vuaillat, secrétaire générale, et de Pierre Toussenel et Jean-Louis Auduc, secrétaires généraux adjoints. Il fut chargé de suivre les différents secteurs « pédagogiques », des libertés et des affaires internationales. Il écrivit son 1er éditorial dans L’US du 24 septembre 1987 : « Entêtement ? » à propos du plan Monory dans les lycées.

Louis Weber présida à la création fin 1987 d’ADAPT (Association pour le développement des auxiliaires pédagogiques et des technologies éducatives), chargée d’éditer des ouvrages, prolongeant ainsi les objectifs de Degrés ; il en conserva la présidence durant plusieurs années.

Après le départ de Jean-Louis Auduc de la direction du SNES en 1991, le secrétariat général fut réduit à trois membres durant un mandat, puis il s’élargit à six en 1993 avec l’arrivée de trois plus jeunes militants chargés d’assurer la relève (François Labroille, Denis Paget et Jean-Marie Maillard). Du même coup, son espace d’intervention se réduisit, Denis Paget chapeautant toutes les questions pédagogiques.

Louis Weber joua cependant un rôle important dans la création de la Fédération syndicale unitaire, dans la constitution du front laïque contre la loi Bayrou en janvier 1994 qui permit à la FSU et au SNES de s’affirmer comme interlocuteurs incontournables du ministère. Chargé des libertés et des questions internationales dans le secrétariat de la nouvelle fédération, il organisa sa participation à de nombreuses initiatives et manifestations, qui furent pour beaucoup dans l’affirmation de la FSU comme organisation syndicale de référence.

En 1999, prenant sa retraite professionnelle, il quitta ses responsabilités au secrétariat de la FSU et à celui du SNES en même temps que Pierre Toussenel.

Il n’abandonna cependant pas toute responsabilité syndicale car il succéda en 1999 à Louis Astre comme président de l’Institut de recherches de la FSU jusqu’en 2006. Il chercha à donner un nouveau dynamisme à ce centre de recherches, en diversifiant ses chantiers (histoire, sociologie, philosophie…), en faisant publier des ouvrages en collaboration avec les éditions Syllepse, et en rendant plus attractive la revue Nouveaux regards. Il participa par ailleurs à la mise en route de l’HIMASE (Association pour l’histoire des militants associatifs et syndicaux de l’éducation) dont il était toujours trésorier en 2016. Il participait également régulièrement aux réunions de l’IRHSES (Institut de recherches historiques sur le syndicalisme dans les enseignements de second degré).

Depuis le milieu des années 1980, Louis Weber n’était plus membre du PCF qu’il avait quitté discrètement, ce qui ne signifiait nullement son désintérêt pour la politique. Il s’investit dans le débat contre le traité européen en 2005, en continuant à défendre une autre conception de l’Europe. Il participa à l’ « Appel pour une dynamique populaire du Front de gauche » en 2011, siégea à son conseil national, en charge du contact avec les personnalités intellectuelles lors de la campagne des élections présidentielles de 2012, et fut l’un des premiers signataires de l’ « Appel pour un nouveau départ du Front de gauche » en 2014. Mais il restait non encarté politiquement, préférant s’investir dans des associations de réflexion pour jeter les bases d’une reconstruction de la gauche dépassant le frontières de l’hexagone, afin de mener un combat international efficace comme le capitalisme et la « mondialisation », notamment les inégalités dans l’éducation, comme dans la fondation Copernic, ATTAC, dont il faisait partie du comité scientifique, Espace Marx, ou l’association « Savoir agir » succédant à « Raisons d’agir » née au moment du mouvement social de 1995.

Louis Weber n’était pas un tribun mais il avait une belle plume. Son expression précise, sans langue de bois, correspondait à sa recherche de l’ouverture et du compromis pour mettre en commun des solidarités dans de nouvelles structures, mais pas à n’importe quel prix. Il avait le sens de la synthèse aussi bien dans les réunions que dans ses écrits. Il se considérait comme un pédagogue de nouvelles formes d’éducation populaire au politique, comme un passeur d’analyses et d’idées, toujours en quête de nouvelles manières de penser collectives pour construire une alternative, ce que traduisait le titre de la revue Savoir agir, « un intellectuel collectif autonome », dont il était le coordinateur, et l’existence des éditions du Croquant, dont il était le gérant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181427, notice WEBER Louis [Enseignant] par Alain Dalançon, version mise en ligne le 6 juin 2016, dernière modification le 9 septembre 2021.

Par Alain Dalançon

Louis Weber
Louis Weber
Manifestation à la Villette en 1992
Manifestation en 1995. De droite à gauche : Guy Odent, Jacques Rouyer, José Tovar, Nicole Geneix, L. Weber, Annick Coupé.
Secrétaire général de la FIPESO en 1989

ŒUVRE : Ouvrages à l’institut de la FSU : Le nouvel ordre éducatif mondial (co-dir.), 2002. — OMC, AGCS, vers la privatisation de la société, 2003. — Une constitution contre l’Europe, 2005. — La laïcité, cent après, 1905-2005 (avec Evelyne Rognon), 2005. — Ouvrages aux éditions du Croquant : Louis Weber (dir.), Démondialiser ? 2012. — avec Jean-Numa Ducange, Philippe Marlière, La gauche radicale en Europe, 2013. — avec Elisabeth Gauthier, Marie-Christine Vergiat, Changer d’Europe, 2013. — avec Bernard Cassen, Hélène Michel, Le Parlement européen, pour faire quoi ?, 2014. — avec Dominique Crozat, Elisabeth Gauthier, Le casse-tête européen, 2016. — Nombreux articles dans Savoir agir, Le Monde diplomatique.

SOURCES : Arch. IRHSES (dont CA, CN, Congrès, secteur contenus, secrétariat général, L’Université syndicaliste, Revue Unité et Action, plus arch. FIPESO). — Renseignements fournis par l’intéressé, complétés par l’interview de Laetitia Chalandon en 2012 : « Louis Weber - Rencontre avec les Croquants » et le Blog Mediapart de Louis Weber.

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