WEILL Robert, Félix

Par Jacques Girault

Né le 11 mars 1902 à Strasbourg (Bas-Rhin), mort le 25 novembre 1980 à Talence (Gironde) ; professeur d’Université ; résistant ; membre du PSU ; conseiller municipal de Talence.

Fils d’un médecin oculiste de religion juive, devenu professeur à la Faculté de Médecine, Robert Weill, bachelier en 1920, obtint une licence ès sciences à la Faculté de Strasbourg en 1924. Préparateur à la station zoologique de Wimereux (Pas-de-Calais) l’année suivante, il fut assistant à la Faculté des Sciences de Paris en 1926. Boursier puis chargé de recherches de la Caisse nationale des sciences à partir de 1931, assistant puis chef de travaux au Laboratoire d’évolution des êtres organisés à la Sorbonne en 1933, il soutint sa thèse en 1934. Après plusieurs missions à l’étranger, il affronta en 1937 des difficultés quand l’université d’Istamboul (Turquie) souhaita créer une chaire de zoologie. Pour asseoir son autorité à l’étranger, il fut nommé maître de conférences de zoologie à la Faculté des Sciences de Toulouse tout en étant mis à la disposition du ministère des Affaires étrangères. Finalement le détachement échoua et Robert Weill resta à Paris. Nommé en 1939 maître de conférences à Bordeaux, il se continua à se spécialiser dans les recherches de biologie marine et d’océanographie.
Robert Weill effectua son service militaire dans la Marine nationale à partir de novembre 1926 qu’il termina en novembre 1928 comme matelot. Il resta pendant toute cette période en Extrême-Orient pour effectuer diverses recherches océanographiques. Revenu à la vie civile, il réussit, en avril 1932, au concours d’officier interprète et de chiffre de réserve de la Marine pour la section d’Allemand. Dès lors, il suivit régulièrement les cours de perfectionnement de l’Ecole des officiers de réserve de la Marine. Devenu officier de réserve, mobilisé en septembre 1939 à la station radio-électrique de Dunkerque, transféré en mai 1940 à Brest, puis au quartier général de l’Amirauté au service du Chiffre, il fut démobilisé à Toulon en juillet 1940.
Exclu comme juif à partir de juillet 1940, admis à une pension proportionnelle en décembre 1940, Robert Weill, actif pendant la Résistance, participa à la libération de l’Ardèche comme adjoint au chef d’état-major départemental des Forces françaises de l’Intérieur en juillet 1944. Il devint en septembre 1944 chef-adjoint d’état-major des FFI du Rhône, sous le pseudonyme de “Capitaine Marine“, puis de la subdivision militaire du Rhône du 1er décembre 1944 au 20 janvier 1945.
Il fut réintégré dans l’enseignement en octobre 1944 à compter du 1er décembre 1940. En congé en raison de son état de santé, il reprit ses fonctions à la Faculté le 15 mai 1945. Nommé professeur en surnombre, il occupa la chaire de zoologie et de physiologie animale à partir de la rentrée 1946 avant d’être titulaire de la chaire d’anatomie comparée et embryogénie, l’année suivante. Il dirigeait l’Institut de biologie marine d’Arcachon de 1946 à sa retraite en 1971. L’administration lui confia des missions dans l’Union française, présidence de jurys de baccalauréat en Afrique équatoriale française, d’examens universitaires à Madagascar notamment.
Robert Weill se maria en janvier 1931 à Bayonne (Basses-Pyrénées/Pyrénées-Atlantiques) avec une licenciée ès sciences sans profession, d’une famille juive. Le couple eut six enfants et habitait 33 chemin de Suzon à Talence.
Membre du SNESUP, militant du Parti socialiste unifié, conseiller municipal de Talence, candidat aux élections législatives en 1962, il était aussi le président de la section de Bordeaux de la Ligue des droits de l’Homme.
Robert Weill prononça des conférences à la Sorbonne en octobre 1959 intitulées « Les Races humaines diffèrent-elles par leurs aptitudes intellectuelles ? » commentées dans un numéro spécial, « Problèmes de l’hérédité » des Cahiers rationalistes en décembre 1959. Il présenta l’historique de l’Institut de biologie marine dans les actes du 3ème symposium européen de biologie marine (septembre 1968) et signa plusieurs études dans les publications scientifiques. Il traduisit des ouvrages d’anatomie et de biologie parus aux éditions Masson et Dunod.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181433, notice WEILL Robert, Félix par Jacques Girault, version mise en ligne le 6 juin 2016, dernière modification le 20 novembre 2017.

Par Jacques Girault

ŒUVRES : Le fichier de la BNF comportait en 2016 14 références.

SOURCES : AJ/16/6177, 581AP/104, F/17/30439/B. — Site Internet http://www.epoc.u-bordeaux.fr/index.php?lang=fr&page=site_arcachon_historique.~— Note de Françoise Olivier-Utard.

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