WEBER Henri, Jean, Maurice

Par Pierre Boutan, Jacques Girault

Né le 22 mai 1914 à Tourouvre (Orne), mort le 11 juillet 2015 à Pérols (Hérault) ; professeur d’Université ; militant syndical ; militant communiste.

Fils d’un receveur de l’enregistrement, Henri Weber fut élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm en 1935. Professeur agrégé de Lettres, nommé professeur au lycée de Nantes (Loire-Atlantique), il s’y maria en avril 1941 avec une professeur, fille d’un professeur et d’une institutrice, retraités et domiciliés au Havre (Seine-Maritime). Militaire, il participa aux campagnes d’Italie puis de France en 1944 et 1945 comme interprète d’italien auprès de l’état-major de l’armée française.

Veuf, il se remaria en juillet 1946 à la mairie du IIIeme arr. de Paris avec Marie-Catherine Loverini, professeur de lettres. Le couple eut une fille.

Henri Weber commença des recherches sur la littérature française du Moyen-Age et la Renaissance. Il publia en 1948 son premier ouvrage dans le cadre de l’Institut français de Florence. Après avoir soutenu une thèse de doctorat d’Etat en 1955 à la Sorbonne sur La création poétique au XVIe siècle, de Maurice Scève à Agrippa d’Aubigné, dont le texte fut réédité en 1969 aux éditions Nizet, nommé professeur à la Faculté des Lettres de Montpellier, il termina sa carrière comme professeur émérite à l’Université Paul Valéry.

Membre du SNESUP, Henri Weber exerça des responsabilités dans son université et dans les instances académiques du syndicat, en particulier en 1968. Dans les facultés de Montpellier, l’opposition à la guerre d’Algérie puis à l’extrême-droite absorba l’essentiel des forces militantes de lettres et de sciences. Plusieurs professeurs donnaient l’exemple dont les communistes Henri Weber, Ernest Kahane, Jean-Pierre Kahane, Jacques Roux et Emmanuel Leroy-Ladurie, militant du Parti socialiste unifié.

Membre du Parti communiste français depuis 1951, il fut le président local du Mouvement de la Paix et un des militants du Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et pour la paix dans l’Hérault. Pendant la guerre d’Algérie, l’Organisation de l’armée secrète le menaça et deux engins explosifs furent déposés devant son domicile. Dans de nombreuses réunions publiques ou internes au PCF, il intervenait souvent sur les questions internationales. En février 1992, il apporta son soutien à l’ancien directeur de la Santé, Jacques Roux, inculpé de responsabilités dans la diffusion du SIDA à la suite de transfusions sanguines. Ils soutinrent son action pour que la vérité soit faite jusqu’au sursis de la Cour d’appel confirmé, le 22 juin 1994, par un arrêt de la chambre criminelle de la Cour de Cassation.

Henri Weber coordonna le second tome de l’Histoire littéraire de la France aux Editions sociales, dont le tome I avait été publié en 1965. La collection complète fit l’objet d’une édition plus luxueuse de 1974 à 1980, le tome II étant édité en 1975. Il prononça une conférence à l’Union rationaliste, le 27 novembre 1957, sur « Le voyage de Cyrano de Bergerac dans la lune » publié avec d’autres conférences dans un numéro spécial des Cahiers de l’Union rationaliste sous le titre “Satellites artificiels“. Il présenta Cyrano de Bergerac, L’autre monde, les Etats et l’empire de la lune, les Etats et l’empire du solei dans la collection « Les Classiques du Peuple » aux Editions sociales en 1959. Il présenta avec son épouse un recueil de poèmes de Ronsard, sous le titre Les amours de Pierre de Ronsard en 1979, aux éditions Dunod. Lors de son départ à la retraite en 1984, un volume d’hommages parut sous le titre La Littérature de la Renaissance. Il présida un colloque international pour le quadricentenaire du décès de Ronsard en septembre 1985.

Henri Weber contribua à la fondation de la Société d’étude sur la Renaissance, l’humanisme et la Réforme en 1975, qui devint la Société française des Seiziémistes qu’il présida. Il publia en 1997 Histoire des idées et des combats d’idées : aux XIVe et XVe siècles, de Ramon Lull à Tomas More. Une note de lecture parue dans le n° 45 de 1997 du Bulletin de l’Association d’étude sur l’humanisme, la réforme et la renaissance, concluait : « ll y a beaucoup à glaner dans un livre dont il faut admirer l’érudition et la clarté, dans un livre essentiel qui permet de mieux comprendre trois siècles de notre civilisation et expose les sources les plus profondes de l’humanisme et de la réforme ».

En mai 2014, pour ses cent ans, le Comité du Mouvement de la paix de Montpellier lui rendit hommage, en compagnie des responsables locaux du MRAP, de la FSU et du PCF, puis Michel Vovelle* prononça une conférence sur « Les mots de la Révolution ».

Annonçant son décès à la maison de retraite de Pérols et la crémation au centre funéraire de Grammont, l’Humanité évoqua son activité dans son “carnet“ du 16 juillet 2015 dans un article de dirigeants communistes de l’Hérault.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181446, notice WEBER Henri, Jean, Maurice par Pierre Boutan, Jacques Girault, version mise en ligne le 6 juin 2016, dernière modification le 26 juillet 2016.

Par Pierre Boutan, Jacques Girault

ŒUVRE : Le fichier de la BNF comprenait en 2016 33 références réparties en quatre ensembles, comprenant des rééditions avec des publications de poètes (Agrippa d’Aubigné, Joachim du Bellay, Pierre Ronsard).

SOURCES : Presse. — Divers sites Internet dont http://www.mvtpaix.org/wordpress/wp-content/uploads/2014/08/5-paix-en-mouvement.pdf. — Notes de Jacques Blin, Raymond Huard et de l’épouse de l’intéressé.

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