Née le 17 août 1842 à Beaugency (Loiret) ; morte le 8 janvier 1924 à Saint-Cloud ; communarde ; socialiste et féministe ; lingère puis, après son exil en Argentine, créatrice de mode.
Herminie Cadolle, née Sardon, épouse du communard Ernest Cadolle, était giletière à La Belle Jardinière. Communarde, elle fut à ce titre détenue six mois à la prison des Chantiers de Versailles.
Puis, elle s’exila à Buenos Aires (Argentine), fit fortune dans le commerce de la lingerie et, de retour en France, se rendit célèbre par l’invention du « maintien-gorge », futur « soutien-gorge ».
Militante socialiste et féministe parisienne en 1880-1881, elle assista avec son mari à la manifestation organisée le 18 novembre 1880 sur la tombe de Théophile Ferré au cimetière de Levallois-Perret, en compagnie d’Eudes, Gambon, Cournet, Louise Michel et Nathalie Lemel. Arrêtée, elle fut jugée par la 8e chambre correctionnelle, mais acquittée.
Le 1er décembre 1880, elle fut l’une des organisatrices de la réunion privée tenue rue de Rivoli par l’Union des femmes socialistes au profit de leur caisse de propagande ; dans une salle "ornée de dix drapeaux rouges et d’une grande draperie de même couleur sur laquelle on lisait Liberté, Égalité, Charité, Justice ! Pas de devoirs sans droits !", présidée par les dames Adèle Lebleu, Nathalie Lemel, Legal et Marceline Leloup, et devant une assistance d’environ 2.000 personnes, dont un tiers de femmes, Paule Mink, puis Louise Michel avaient pris tour à tour la parole pour appeler à l’émancipation de la femme.
En février 1881, membre du Comité central d’aide aux amnistiés et non amnistiés de la Commune, elle fut chargée à titre officieux de s’occuper d’éclaircir un conflit sur le profit d’une souscription. Voir Louis Mabille.
Le 13 avril 1882, elle était présente aux obsèques de Trinquet.
Selon Jean-Marie Vernhes, son entreprise prospéra dans la société parisienne. Elle en diversifia la production en créant des parfums.
Quelques années plus tard, elle se manifesta encore en signant une pétition en faveur d’Alfred Dreyfus.
Si les ateliers et le magasin existent toujours, la marque participe actuellement au marché du luxe.
SOURCES : Arch. PPo., Ba 90. — Notice d’Ernest Cadolle. — Claudine Rey, Annie Gayat, Sylvie Pepino, Petit dictionnaire des femmes de la Commune, Éditions Le bruit des autres, 2013, p. 247. — Notes de Jean-Marie Vernhes et Louis Bretonnière. — Michel Cordillot (coord.), La Commune de Paris 1871. L’événement, les acteurs, les lieux, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, janvier 2021.