BUGNON Émile [BUGNON Charles, Émile

Par Jean Gaumont

Né le 15 mars 1880 à Grand-Charmont (Haute-Saône), mort le 27 août 1963 à Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes) ; inspecteur de l’enseignement primaire ; fondateur de la coopération scolaire (Office central).

Aîné d’une famille paysanne, Bugnon fréquenta l’école communale où il subit l’influence de son instituteur. Préparé par lui, Bugnon entra à l’École normale de Besançon (Doubs). Nommé instituteur adjoint à l’Isle-sur-le-Doubs, il y exerça de 1898 à 1900. Après son service militaire, il réussit le concours d’entrée à l’ENS de Saint-Cloud (Seine-et-Oise) en 1902. À partir de 1904, il fut successivement Aîné d’une famille paysanne, son père étant employé de commerce, Émile Bugnon fréquenta l’école communale où il subit l’influence de son instituteur. Préparé par lui, Bugnon entra en 1895 à l’École normale d’instituteurs de Besançon (Doubs). Nommé instituteur adjoint à l’Isle-sur-le-Doubs (1898-1900), réformé après le service militaire, il réussit le concours d’entrée à l’ENS (section des lettres) de Saint-Cloud (Seine-et-Oise) en 1902. Il se maria le 25 avril 1905 et eut deux enfants. Veuf, il se remaria à Bar-le-Duc (Meuse) le 29 mai 1948.

À partir de 1904, il fut successivement professeur à l’EPS de Besançon (1904-1907) puis à l’ENI du Doubs (1907-1909), inspecteur primaire dans la Meuse, à Saint-Mihiel (1909), mobilisé en août 1914, réformé en 1916, réfugié en Haute-Saône, il fut détaché comme inspecteur primaire à Commercy puis à Bar-le-Duc (Meuse), membre nommé en 1911 du comité départemental de l’enseignement technique, il fonda, en décembre 1917, avec la participation de membres de l’enseignement meusien et de personnalités de la Chambre de commerce, de la préfecture et du commerce, une association d’achats en commun. Il parvint à la transformer en société coopérative de consommation le 16 décembre 1918. Ainsi naquit « La Coopérative départementale de la Meuse » avec 1 470 premiers souscripteurs, pour un tiers agriculteurs, un quart fonctionnaires et ouvriers, le reste de professions libérales et diverses. Bugnon s’attacha le concours de quelques commerçants pour assurer le fonctionnement des services techniques et commerciaux de la jeune Société, plaçant bientôt à leur tête un important commerçant barrois Paul Thiriet*, trouvant par ailleurs les appuis financiers nécessaires, grâce à la caution de la Chambre de commerce, auprès d’une banque locale. En 1914, il étudiait avec les éditions Berger-Levrault le lancement d’un journal pour jeunes Le petit Français de l’Est.

En congé d’inactivité de 1919 à 1929, président de la Coopérative départementale, il déploya toute son activité à la faire progresser jusqu’à ce qu’il l’amenât à la fusion avec les coopératives de Nancy et de Metz dans l’Union des coopérateurs de Lorraine. Avec Marcel Brot* et Burgard* (voir ces noms) il en devint l’administrateur délégué, poste qu’il occupa jusqu’en 1940 devenant alors président du conseil de surveillance de la Société tandis que Brot était nommé président-directeur général, conformément à la nouvelle législation commerciale décidée par le gouvernement de Vichy. Par ailleurs, il administra et présida aussi à Bar-le-Duc jusqu’aux années d’Occupation la Coopérative d’HBM de la Meuse ainsi qu’à Nancy, la société de la Cité universitaire, et pour diriger cette dernière, il fut détaché de 1939 à 1944.

Mais ce fut aussi comme éducateur dans le cadre de l’Enseignement coopératif, des Écoles primaires aux Universités, et surtout dans celui de la Coopération scolaire française que de 1920 à 1940 Bugnon prodigua le meilleur de ses efforts pour une plus large connaissance de l’idée et du fait coopératifs. Après avoir créé et animé la Commission nationale d’enseignement de la Coopération, il fonda l’Office central de la Coopération à l’École dont il fut le président actif de 1928 à 1939-1940 lorsque la maladie l’obligea à remettre sa charge au plus jeune de ses vice-présidents, Gaston Prache* ancien instituteur devenu secrétaire général de la FNCC. En reconnaissance des services qu’il avait rendus, le Conseil d’administration lui décerna ultérieurement le titre de président honoraire de l’OCCE. Émile Bugnon fut aussi membre du Conseil central des organismes nationaux du Mouvement coopératif de consommation, de 1921 à 1935, puis administrateur de la FNCC et du MDG jusqu’en 1940, administrateur de la SGCC de 1941 à 1943. Au Congrès national coopératif de 1945 qui suivit la Libération, il prit avec Brot une attitude d’opposition à Prache et vota la motion déposée par Louis Colin*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18150, notice BUGNON Émile [BUGNON Charles, Émile par Jean Gaumont, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 17 août 2021.

Par Jean Gaumont

ŒUVRE : L’Enseignement de la coopération (État moderne 1932). — L’école primaire et les leçons de la guerre (Nancy 1919). — La Coopération meusienne (Imprimerie du Barrois, Bar-le-Duc 1959), préface de Marcel Brot.

SOURCES : Arch. Nat., F17/24349. — Ch. Guerder, La Coopération dans l’Est de la France, imprimerie Moulin à Thionville, 1931. — E. Bugnon, La Coopération meusienne, préface de Brot, imprimerie du Barrois à Bar-le-Duc, 1959 avec iconographie. — Fonds d’archives J. Gaumont — G. Prache. — Rapports annuels de la FNCC aux congrès nationaux. — Archives de l’Office central de la coopération à l’école. — Le Coopérateur de France, 16 avril 1955, 7 septembre et 14 décembre 1963, 5 septembre 1964. — Revue de la coopération scolaire (OCCE), 15 octobre 1963. — Les Dépêches de Dijon, 29 août 1963. — La Meuse agricole, 24 novembre 1963. — Abattre un homme, G. Prache, juillet 1945.— Notes de Jacques Girault.

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