BLANDI Joseph

Par Huguette Juniet

Né le 18 janvier 1920 à Palerme (Italie), exécuté sommairement par fusillade le 6 juin 1944 à la prison militaire du 92 à Clermont-Ferrand (Puy- de- Dôme) ; comptable puis ouvrier agricole ; résistant au sein du corps franc des Truands, Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Joseph Blandi est le fils de Francesco Blandi et de Barbara Rovzzi -ou Rivizzi ou Rovizzi-, tous les deux originaires de la région de Palerme en Italie. Il est lui-même né à Palerme et non à Villerupt (Meurthe-et-Moselle) comme l’indique son acte de décès.
Son dernier domicile connu était rue de l’Abattoir à Villerupt, commune du bassin minier de Longwy ayant une forte population italienne. Célibataire, il était commis de comptabilité, diplômé de la Direction de l’Enseignement Technique.
Dans le dossier FFI, il est indiqué qu’en juin 1940 il travaillait à Fequel (inconnue) pour l’entreprise Bollot puis à Thil (commune limitrophe de Villerupt) pour l’entreprise Brignoli.

En avril 1942, il partit pour Pouzol (Puy-de-Dôme) afin de se soustraire aux autorités italiennes qui l’avaient appelé sous les armes. Après quelques menus emplois dans la région de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), Joseph Blandi obtint, à partir de janvier 1944, un poste d’ouvrier agricole chez Beaufort Gaby à Pouzol (Puy-de-Dôme).
Début juin 1944, il informa son employeur qu’il le quittait pour s’engager dans les FFI et rejoindre le maquis avec de jeunes patriotes français animés du même esprit.
Un convoi venant de Montluçon (Allier), pour le Mont-Mouchet sous le commandement du capitaine Lucien Lépine « Barbouillé » récupéra sur le trajet des volontaires recrutés dans la région, dont Joseph Blandi. En cours de route, le convoi fut attaqué à Lempdes (Puy-de-Dôme) dans la nuit du 4 au 5 juin 1944, lors de son passage devant le poste de garde de la Luftwaffe. Une fusillade s’ensuivit. Les maquisards abandonnèrent leurs véhicules. On déplora 2 blessés et 8 hommes furent faits prisonniers et livrés à la Gestapo.

Dans un rapport le Maire de Lempdes, Pierre Mally, signale alors une « attaque d’une colonne automobile française par des sentinelles du poste de radio qui ont tiré les premiers coups de feu et d’un peloton allemand provenant du camp d’aviation ». Selon un autre témoin, le convoi est passé vers 2h30 du matin et comportait plusieurs voitures, un car, des camions avec des vivres et une énorme citerne d’essence. Du fait de sa longueur, certaines des véhicules en fond de convoi se sont trompés de direction, et c’est à ce moment là qu’ils sont tombés face à la patrouille allemande.

Responsables identifiés : officiers et sous officiers chefs de poste en radio : Pütz ou Putch et Urick et les officiers et gradés de la Luftwaffe cantonné à Lempdes et qui dépendaient de la base d’aviation d’Aulnat.
D’après l’association "Lempdes mémoire d’un village » il existait, rue d’Anzelle une station goniométrique pour l’aviation. Quant aux gradés de la Luftwaffe ils pouvaient se trouver soit à la maison Boulanger aujourd’hui la Mairie ou au château Lajudie aujourd’hui Ecole de musique. A cette date l’aérodrome et L’AIA furent détruits à 90 % suite aux bombardements du 11 mars et du 30 avril 1944 et la majorité des services furent transférés à Gerzat. La nationale 89 était aussi hors service ce qui pourrait expliquer le détournement du convoi.

Les interrogatoires des prisonniers fait à cette occasion furent menés par le commissaire de Police de Clermont-Ferrand et sitôt terminés, Kurt Eckhardt, chef du Sipo-SD de Clermont-Ferrand donna ordre de fusiller celui qui était le plus gravement blessé, ce fut Joseph Blandi. Le 6 juin 1944, à 10 heures, la police fut avisée qu’un cadavre se trouvait dans les locaux de la prison militaire du 92 RI. Fusillé certes mais aussi brutalisé, car sur le visage il portait des traces de coups. « Une victime de plus à ajouter aux crimes commis par la Gestapo à Clermont-Ferrand qui, puisait des otages à son gré parmi les prisonniers du 92 et sans motif apparent les fusillait ou leur faisait subir les pires tortures… » extrait du rapport de la police d’État de Clermont-Ferrand. Son décès fut enregistré à Montferrand (Puy-de-Dôme). Son compagnon de la cellule n°8 au 92 Gilbert Anterrieu disparut dans le courant du mois de juillet.

Joseph Blandi reçut la mention Mort pour la France et fut homologué FFI le 28 Octobre 1949. Résistance organisée du 1er au 5 Juin, Mouvement Corps Francs des « Truands », chef Raphanel. Une lettre de Madame Blandi ,sa mère, datée du 19 Mai 1949 précise que Monsieur Georges Raphanel, alors conseiller général de Menat (Puy-de-Dôme), avait été chef cantonal de la résistance au Pont de Menat.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Villerupt (Meurthe-et-Moselle).
C’est le 6 juillet 1949 qu’il a été inhumé dans le cimetière communal de Villerupt puis dans une concession familiale perpétuelle, peut-être à Palerme (Italie).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181556, notice BLANDI Joseph par Huguette Juniet, version mise en ligne le 10 juin 2016, dernière modification le 19 décembre 2021.

Par Huguette Juniet

SOURCES : Arch. dép Puy-de-Dôme 908 W 147 : crimes de guerre. Assassinat d’une personne à Clermont-Ferrand. Joseph Blandi .— AVCC, dossier Joseph Blandi : AC 21 P 24480 (non consulté) .— Arch. dép. du Puy-de-Dôme : 908 W 496 : liste des fusillés, des massacrés dans la région du Puy-de-Dôme, 1er mars 1945 .— SHD Vincennes, dossier Joseph Blandi : GR 16 P 63894 (notes de Geneviève Launay) .— Musée de la Résistance en Combrailles à Saint-Gervais d’Auvergne (Puy-de-Dôme) . — Éditorial du Moniteur du Puy-de-Dôme, 13 Juin 1944.— MémorialGenWeb .— Mémoire des Hommes .— État civil Villerupt (registres des concessions et table décennale) .— Compléments par Geneviève Launay.

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