Busigny, lieu-dit de La Haïre (Nord), 2 sept. 1944

Le 2 septembre 1944, cinq résistants furent fusillés sommairement vers 3 h. 30, en bordure du bois et de l’étang de La Haïre, à la sortie de Busigny.

Six jeunes du village furent occupés à garder Erich Bücher, un cheminot allemand prisonnier, dans un pavillon de chasse bordant l’étang de La Haïre. D’après le témoignage de René Degond, résistant dans le détachement FTPF « La Corse », réfugié depuis le 4 février 1944 à Becquigny après l’arrestation de son père, instituteur, des Allemands s’arrêtèrent près du pavillon où était enfermé le cheminot, qui avait hurlé à l’aide en entendant parler ses compatriotes. Les jeunes furent sortis brutalement, et alignés près de l’étang. L’un d’entre eux, Maurice Audin, réussit à bousculer l’officier qui s’apprêtait à donner l’ordre de tirer. Blessé, il put néanmoins s’enfuir.
Une centaine d’otages furent pris dans le village, et rapidement libérés à l’arrivée des Américains.

Un monument en forme de croix fut érigé sur la route de Becquigny, à La Haïre, qui porte les noms et les photographies de :

1. René Bégard ;
2. Georges Beth ;
3. Franck Bourreau ;
4. Bernard Hulot ;
5. Fernand Pin.

Plus récemment, une plaque commémorative a été inaugurée à Busigny, le 3 mai 2015, place des Berceaux, en mémoire des cinq fusillés de la Haïre le 2 septembre 1944 : René Begard, âgé de 19 ans, Georges Beth, 19 ans, Franck Pin, 19 ans, Fernand Hulot, 16 ans et Franck Bourreau 13 ans, le plus jeune fusillé de France. Busigny comporte une rue des Fusillés.

Un montage photographique est présent dans la mairie d’Étreillers, avec les portraits des victimes, et d’autres résistants fusillés le 8 avril 1944 à Saint-Quentin (Edmond et Lucien Desjardin, Pierre Galiègue, FTPF dans le détachement « La Corse ») ou abattus sommairement dans la région (Gédéon Poizot…) :
« Ils ont été fusillés en 1944
Ne les oublions pas ».