VIDAL Claude, Daniel, Émile

Par Alain Dalançon

Né le 21 août 1932 à Florac (Lozère), mort le 23 septembre 2009 à Paris (XIIIe arr.) ; professeur de mathématiques ; militant communiste ; militant syndicaliste de l’UNEF, du SNET puis du SNES, secrétaire du S3 de Paris, secrétaire national (1973-1977).

Claude Vidal
Claude Vidal
Congrès du SNES 1970

Son père, Henri, Jean Vidal, commerçant à sa naissance, devenu météorologue à Marignane et Millau, et sa mère, Juliette, Denise Pin, sans profession, appartenaient à de vieilles familles cévenoles protestantes. Rompant avec la religion à l’âge adulte comme son frère, après avoir eu la foi jusqu’à la fin de son adolescence, Claude Vidal conserva de son éducation protestante au pays des Camisards, à la fois le goût de l’engagement en faveur des opprimés, l’attachement à la morale et à la tolérance.

Après ses études secondaires et l’obtention du baccalauréat « mathématiques élémentaires », il poursuivit des études supérieures de mathématiques à la Faculté des Sciences de Toulouse où il obtint la licence. Il milita immédiatement à l’Union nationale des étudiants de France et fut vice-président de la « corpo » des sciences de l’Association générale des étudiants de Toulouse dès 1952. Parallèlement il adhéra à l’Union de la jeunesse républicaine de France en 1953 et participa à son bureau local. Il en fut ensuite le délégué au Festival mondial de la Jeunesse et des étudiants pour la paix tenu à Varsovie en juillet-août 1955.

Après avoir obtenu le certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement technique, il dut effectuer son service militaire, à l’issue de ses classes en France, en Algérie, dans la région de Tlemcen, de 1959 à la fin 1961, qu’il termina comme lieutenant. Cette expérience renforça son engagement pour la paix et contre le colonialisme.

De retour à la vie civile, Claude Vidal fut nommé professeur certifié au lycée technique de Montluçon (Allier). Membre du Parti communiste français en janvier 1963, il se maria le 19 décembre suivant dans une commune limitrophe, à Prémilhat, avec Marie-Josée Laporte, professeure, militante communiste. Il entra au comité de la fédération communiste de l’Allier l’année suivante et militait aussi au Mouvement de la Paix, dont il était secrétaire adjoint au plan départemental.

Parallèlement, il militait au Syndicat national de l’enseignement technique dans le courant « Unité pour une action syndicale efficace » et siégeait à la commission administrative régionale de Clermont-Ferrand.

En 1966, il fut nommé au lycée technique Dorian à Paris, participa à la fusion du SNET avec le Syndicat national de l’enseignement secondaire et fut élu en janvier 1967 suppléant à la CA de la section académique (S3) de Paris du nouveau SNES (classique, moderne, technique), dirigé par la nouvelle équipe « Unité et Action » conduite par Gérard Alaphilippe, et François Blanchard. Ces derniers devinrent, quelques mois plus tard, secrétaires nationaux de la nouvelle direction nationale U-A. Claude Vidal fut amené à jouer un rôle important dans l’organisation du nouveau S3 en tant que secrétaire de la section départementale (S2) de Paris aux côtés de Marcelle Brénéol pour l’ancien SNES. Il fit preuve d’une très grande activité dans l’effervescence des luttes de mai-juin 1968, au siège du S3, rue Regnard près de l’Odéon, dans les AG des personnels et les manifestations. Dans la période qui suivit, il fut reconnu et respecté par les services rectoraux, tout particulièrement dans la défense des maîtres auxiliaires.

Lorsque Gérard Alaphilippe devint en 1971 secrétaire général adjoint du SNES, Claude Vidal lui succéda en 1972 comme secrétaire du S3 de Paris avec Marcelle Brénéol comme adjointe. Membre de la CA nationale et suppléant au BN dès 1969, membre de la CA nationale de la FEN, il devint membre en 1973 de la direction nationale (S4), chargé de la direction des publications, après la démission du rédacteur en chef de L’Université syndicaliste, André Michaux. Il ne resta que deux ans à cette responsabilité qui revint en 1975 à Jean Frot. À la suite du départ de la direction de Claude Bénédite, il devint alors secrétaire du secteur laïque, tandis que Paul Berger, l’ancien secrétaire de la commission laïque, devenait adjoint.

À cette époque, divorcé, Claude Vidal se remaria le 31 octobre 1974 à Paris (XIIIe arr.) avec Monique Ascher, professeure d’histoire-géographie, qu’il avait rencontrée dans l’action syndicale : ils eurent deux fils.

En 1977, il décida de ne pas poursuivre son militantisme épuisant, et reprit son enseignement au lycée Dorian puis au lycée Lurçat dans le XIIIe arrondissement où il résidait. Ce retour à la base, en tant que secrétaire du S1 n’était pas sans lui déplaire, et correspondait à sa conception de la démocratie syndicale incluant la rotation des militants.

Il se consacra à son enseignement, très apprécié aussi bien par ses élèves, les parents, que ses supérieurs. Il assura également des cours pour la formation d’adultes, fut chef de travaux pendant deux ans, et participa en sus de son service à l’initiation d’élèves volontaires à la création cinématographique à la « Maison du geste et de l’image, centre de recherche et d’éducation artistique » pour élaborer une production au travers d’un partenariat entre enseignants et artistes.

Après sa prise de retraite, il s’investit aussitôt à l’UNICEF pendant une dizaine d’années, et dans son arrondissement, avec l’AMEJD 13, au travail de mémoire des enfants juifs du XIIIe, déportés pendant la Seconde Guerre mondiale, victimes du nazisme et du régime de Vichy, en faisant apposer des plaques commémoratives dans les écoles de l’arrondissement.

En 2002, il avait décidé de donner son corps à la science. Il mourut à son domicile entouré de sa famille ; il avait demandé « ni cérémonie, ni fleurs, ni discours ». Ses amis et camarades témoignèrent cependant de son intense activité syndicale, de sa fidélité à ses engagements, de son humanité profonde, et de sa capacité d’ouverture à l’autre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181658, notice VIDAL Claude, Daniel, Émile par Alain Dalançon, version mise en ligne le 12 juin 2016, dernière modification le 28 août 2022.

Par Alain Dalançon

Claude Vidal
Claude Vidal
Congrès du SNES 1970

SOURCES : Arch. IRHSES. — Arch. du comité national du PCF. — Témoignages écrit et oraux, notamment d’Annette Krakowski. — Renseignements fournis par sa famille. — Notes de Jacques Girault.

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