TRABER René, Charles

Par Françoise Olivier-Utard

Né le 12 mai 1922 à Bischheim (Bas-Rhin) ; ouvrier métallurgiste, militant syndical CGT, communiste ; secrétaire du syndicat CGT de General Motors à Strasbourg (1968-1982) ; membre du comité fédéral du Parti communiste du Bas-Rhin (1972- ?).

René Traber appartenait à une famille de militants socialistes originaires de Ribeauvillé (Haut-Rhin). Son père, Charles était employé aux Ateliers des chemins de fer de Bischheim (Bas-Rhin), syndiqué à la CGT, socialiste. Sa mère, Émilie Haberhorn, était commerçante de cycles. Elle était catholique, son mari était protestant, et leurs deux enfants furent élevés dans la religion protestante.
René Traber fit ses études primaires jusqu’au certificat d’études à l’école communale de Ribeauvillé. Il appartint très tôt à une société de gymnastique, l’Alsatia, de Ribeauvillé. Il devint apprenti en 1937 et passa un CAP de serrurier en 1940 après l’annexion de fait de l’Alsace au Reich nazi. Il travailla pendant un an dans le magasin de sa mère, puis, de 1941 à 1944 il fut employé comme régleur chez Daimler-Benz à Colmar. D’octobre à novembre 1944 il travailla chez Alfred Berning, à Ribeauvillé. Son patron, qui n’était pas nazi, s’arrangea pour lui éviter l’incorporation de force dans la Wehrmacht, qui devait avoir lieu entre décembre 1944 et janvier 1945, mais il dut se cacher à Thannenkirch (Haut-Rhin) jusqu’à la Libération.
Dès le 29 janvier 1945, il s’engagea dans l’armée de l’Air et suivit un stage de mécanicien d’atelier au Maroc, jusqu’en 1947. Il retourna travailler au magasin de sa mère jusqu’en 1951.
Il entra aux Forges de Strasbourg (usine de Koenigshoffen) en janvier 1951, et y travailla jusqu’en 1968 comme serrurier. Il se syndiqua à la CGT en 1954. Il adhéra au parti communiste en 1958, à la Fête de l’Humanité d’Alsace et de Lorraine.
General Motors ouvrant une filiale française à Strasbourg en 1968, il y fut embauché comme décolleteur en février. Il y fonda le syndicat CGT, qui fut majoritaire dans les années 70. La distribution des tracts et journaux de la cellule étant interdite dans l’enceinte de l’entreprise, il fallait agir au-dehors, et lancer les tracts à l’intérieur des autobus de ramassage. Cela lui valut plusieurs mises à pied. Mais il y eut bientôt 300 syndiqués à la CGT. Les batailles syndicales furent très dures, la direction refusant d’appliquer la législation française du travail. La grève de 1976 dura 4 semaines, avec occupation de la centrale électrique. L’affaire fut portée devant le préfet et les instances élues régionales qui se solidarisèrent avec les ouvriers. Mais la question du travail de nuit des femmes divisa le mouvement, la CFDT demandant et obtenant le travail posté pour les femmes, la CGT s’y opposant. Finalement, les 39 h ne furent pas obtenues mais les femmes travaillèrent jusqu’à 23 h. La liaison avec le syndicat allemand de l’usine GM de Rüsselsheim (ville qui était aussi le siège historique d’Opel, en Hesse), se fit très tôt par échange de journaux syndicaux et rencontres. Des grèves communes furent organisées. Cette coopération internationale était une première en France. Confronté dans sa famille aux difficultés des handicapés, il proposa, obtint et dirigea un atelier de réinsertion professionnelle à la General Motors, jusqu’en 1982. Il fut alors mis en préretraite, jusqu’en 1987, date de sa retraite définitive.
Il fut membre de la Commission exécutive de l’Union des Syndicats des Travailleurs de la Métallurgie du Bas-Rhin et membre du Conseil national de la métallurgie à Paris de 1982 à 1996. Il s’occupa aussi pendant des années de la diffusion de la presse syndicale, en particulier de la Voix Ouvrière, dans les départements de l’est.
Il eut des responsabilités à Tourisme et Travail. Il fut aussi membre du club sportif Aurora de Schiltigheim (FSGT).
Il fut membre du comité fédéral du Parti communiste du Bas-Rhin en 1972.
Il avait épousé Blanche Kaestner, née le 14 juillet 1920 à Ribeauvillé (Haut-Rhin). Le couple eut 2 filles. Il se retira à Ribeauvillé à sa retraite.

Titulaire des médailles d’argent et de vermeil du Travail.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181674, notice TRABER René, Charles par Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 12 juin 2016, dernière modification le 21 janvier 2022.

Par Françoise Olivier-Utard

SOURCES : Entretien du 22 janvier 1999. — Thomas Calinon, Mémoire de maîtrise de sur l’histoire de la GM de Strasbourg, 1992 (Université de Strasbourg).

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