BESSE Victor, Louis, Clovis

Il était le fils de Jean Paul Besse, maçon demeurant au village des Monts, commune de Chard (Creuse) et de Anne dite Nathalie Faucher ménagère. Maçon lui-même, il fut incorporé le 17 décembre 1914 au 122ème régiment d’infanterie. Il fit toute la première guerre mondiale, blessé quatre fois : en juin 1915 en Champagne par des éclats d’obus au pied droit, en octobre 1915 à Tahure (Marne) par des éclats d’obus à la jambe gauche, en septembre 1917 à Bezonvaux près de Verdun (Meuse) par des éclats d’obus au pied gauche et à Villers-Cotterêts (Oise) par des éclats d’obus à la jambe droite. Il eut également les pieds gelés à Verdun le 24 décembre 1916. Il en garda des séquelles, pensionné pour invalidité (difficultés à la marche). Cité à l’ordre du régiment en août 1917 avec la mention : « Bon soldat, a toujours accompli son devoir », il reçut la Médaille militaire (décret du 8 novembre 1929). Démobilisé en avril 1919, il reprit son métier de maçon. A l’exemple des maçons de la Creuse, il effectua plusieurs chantiers dans diverses régions françaises : en Normandie en 1920 et 1921, à Vincelles dans la Marne en 1922, à Compiègne dans l’Oise en 1923. Après quelques derniers chantiers en Creuse (Mérinchal en 1927), il revint s’installer dans son village natal des Monts où il exerça la profession de cultivateur. Il fut encore mobilisé le 25 mai 1940 affecté au Dépôt agricole d’infanterie, mais libéré dès la défaite.
A l’été 1944 s’installa sur la commune de Chard un important maquis de l’Armée Secrète, le bataillon Jack. Son chef, le commandant Jack (Jack William Brodhurst) établit à la mi-juillet son poste de commandement au village des Monts. A l’aube du 27 juillet 1944 commença une manœuvre d’encerclement de la commune de Chard par plusieurs colonnes allemandes appartenant à la brigade Jesser une formation militaire allemande, composée d’éléments disparates de la Wehrmacht, des SS et de divers services de police, chargée d’organiser la répression contre les forces de la Résistance en Creuse. L’attaque allemande se produisit en début d’après-midi, le village des Monts fut pratiquement encerclé, les résistants tentèrent de se replier vers le massif forestier voisin, plusieurs habitants du village qui tentaient également de fuir l’assaut furent blessés. Victor Besse qui tentait de s’enfuir accompagné d’un jeune réfugié parisien qu’il hébergeait, fut tué d’une balle en pleine poitrine.
Son nom figure sur le monument aux morts de la commune de Chard, sur le monument commémoratif dressé sur la commune de Chard et sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret (Creuse).