BUJARD Alain, Paul

Par Alain Dalançon

Né le 9 septembre 1937 à Vienne (Isère) ; professeur ; militant communiste et syndicaliste ; président de l’AGE de Lyon de l’UNEF (1960-1961) ; secrétaire départemental du Rhône du SNES, puis secrétaire de la section académique de Lyon (1978-1985), membre de la CA nationale (courant Unité et action) (1982-1985) et de la CA départementale du Rhône de la FEN (1973-1985).

Alain Bujard (cliché IRHSES)
Alain Bujard (cliché IRHSES)

Son père étant décédé alors qu’il n’avait que huit ans, Alain Bujard fut élevé avec ses trois frères par sa mère, dactylo. Le souvenir de son père, franc-maçon d’opinion socialisante, parmi les rares ingénieurs des Travaux publics de l’État à être syndiqué à la CGT avant-guerre, agent de renseignement de l’Armée secrète sous l’Occupation, restait très présent dans sa famille ; Alain Bujard lut tous les ouvrages de la bibliothèque paternelle : l’Encyclopédie Socialiste Syndicale et Coopérative et tous les romans de Zola et s’informait quotidiennement dans le journal communiste Les Allobroges introduit chez lui par son oncle, Georges Charles*, militant communiste, ancien capitaine des Francs-Tireurs et Partisans.

Alain Bujard effectua toute sa scolarité à Vienne, à l’école primaire Michel Servet, puis au collège Ponsard, où il obtint le baccalauréat mathématiques élémentaires en 1956. Après une année en classe de mathématiques supérieures au lycée du Parc de Lyon (1956-1957), il fut élève durant deux ans dans une classe préparatoire au concours d’entrée à l’École supérieure de Chimie industrielle de Lyon, qu’il intégra et où il resta élève durant trois années (1959-1962) avant d’aller terminer sa licence de sciences physiques à la faculté. En 1961, il épousa le jour de son 24e anniversaire, Danielle Perret, une militante de l’UNEF, qui devint professeur certifiée d’histoire-géographie et avec laquelle il eut trois filles.

Au cours de cette période, Alain Bujard militait à l’Union nationale des étudiants de France dans le courant des « minos », à l’AGEL, dont il fut membre du bureau chargé de l’organisation du 49e congrès tenu à Lyon en 1959 - qui prit la décision de renouer les contacts avec l’Union Générale des Étudiant Musulmans Algériens - puis président l’année suivante (1960-1961). Les débats à l’UNEF et les rencontres avec les responsables de la CGT (René Leschiera, Georges Churlet) et de la FEN (Jean Colombel) furent alors très formateurs pour lui.

Alain Bujard enseigna ensuite comme maître auxiliaire de mathématiques au lycée Ampère de Lyon en 1963-1964 puis, réformé du service militaire à titre définitif après 40 jours à l’École militaire des Armes spéciales de Sathonay, il enseigna les sciences physiques au lycée Jean Perrin l’année suivante et au lycée St Exupéry en 1965-1966. Reçu au concours du certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement de second degré de sciences physiques à la session de 1966, il fut stagiaire au Centre pédagogique régional de Lyon en 1966-1967.

Devenu professeur certifié, il décida avec son épouse d’aller en coopération en Algérie, où il exerça à l’École normale de filles d’Alger en 1967-1968 puis dans deux lycées de la capitale algérienne, Amara-Rachid puis El Mokrani. Il était alors adhérent de l’ASPES (Association des professeurs de l’enseignement secondaire), le SNES ne pouvant plus avoir de section dans un pays devenu indépendant. De retour en France à la rentrée 1970, il fut nommé au lycée Branly où il prit sa retraite en 1999, au grade de professeur certifié hors classe.

En 1970, Alain Bujard adhéra au Parti communiste français mais milita surtout au Syndicat national des enseignement de second degré (classique, moderne et technique) dans le courant "Unité et action" pendant la quinzaine d’années qui suivit. Il fut membre de la commission administrative académique de Lyon de 1975 à I985, secrétaire de la section départementale du Rhône puis secrétaire général adjoint du S3 de 1978 à 1980 (Georges Ferrand étant le secrétaire général), secrétaire général de 1980 à 1984, à nouveau secrétaire général adjoint de 1984 à 1985 et siégea comme titulaire à la CA nationale 1982 à 1985. Durant toute cette période, il fut en même temps membre de la CA départementale de la FEN, dans une section où la majorité était faiblement en faveur d’UA et où les luttes entre tendances furent chaudes. Dans toutes ces instances, Alain Bujard intervenait d’une façon très argumentée, avec pondération mais fermeté, s’attirant estime et respect, y compris de ses adversaires. Il avait également acquis un certain crédit auprès de l’administration rectorale, et dans les différents organismes dans lesquels il siégea, au Conseil académique de 1972 à 1975, puis à la commission paritaire des certifiés, au comité technique paritaire académique.

En 1985, Alain Bujard décida de passer le témoin de la direction du S3 à des militants plus jeunes (Véronique Gensac et Mario Pérez) et de se consacrer un peu plus à son métier et à sa pédagogie. Il écrivit des articles à la fois dans la revue pédagogique du SNES Degrés et dans le bulletin de l’Union des Physiciens dont il fut membre du comité national de 1988 à 1994. Il siégea par ailleurs à la CA départementale de la Mutuelle générale de l’Education nationale de 1992 à 1998.

Secrétaire de la cellule communiste Félix Brun à Vénissieux et membre du Comité de section de la même ville, de 1970 à 1973, puis secrétaire fondateur de la cellule Solomon au Lycée Branly et membre du comité de section de Lyon 5e à partir de 1973, il restait fidèle au PCF en 2005. Il était syndiqué à la section des retraités du SNES-FSU.

Féru de littérature et d’histoire, Alain Bujard était membre de l’Association Internationale Blaise Cendrars et de l’Association Internationale des Casanovistes depuis 1975, des Amis de la Commune de Paris depuis 1970, et était surtout secrétaire adjoint de l’Institut CGT d’Histoire sociale Rhône-Alpes depuis 1999, responsable du bulletin. Ayant une vie empathie pour l’Espagne républicaine, il était aussi ajoutait responsable régional Rhône-Alpes des Amis des Combattants en Espagne Républicaine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18171, notice BUJARD Alain, Paul par Alain Dalançon, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 17 septembre 2022.

Par Alain Dalançon

Alain Bujard (cliché IRHSES)
Alain Bujard (cliché IRHSES)

SOURCES : Arch. IRHSES (dont CA, congrès, bulletins du S3 de Lyon et L’Université syndicaliste. — Cahiers de l’Institut CGT d’Histoire Sociale Rhône Alpes. — Témoignage de l’intéressé et autres témoignages.

ICONOGRAPHIE : Cliché IRHSES

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