BOURDONGLE Jean

Par Robert Serre

Né le 8 ou 10 décembre 1912 à la Roche-Saint-Secret (Drôme), exécuté sommairement le 19 mars 1944 à Condorcet (Drôme) ; médecin ; résistant Front national.

Jean Bourdongle
Jean Bourdongle

Le père et le grand-père de Jean Bourdongle étaient cordonniers, républicains. Il fit la "drôle de guerre » à Phalsbourg en Moselle. Il obéit en juin 1940 à un ordre de repli sur Guéret où il fut démobilisé le 6 août 1940. Il soutint sa thèse fin 1940. Il épousa Denise Letan, infirmière, le 21 juin 1941, leur fils naquit le 28 février 1942. Médecin à Nyons, il s’affirma comme une figure particulièrement attachante faisant autorité à Nyons. Le docteur Bourdongle représentait le type même du médecin de campagne, disponible quels que soient le temps ou l’heure. Son esprit de décision et sa compétence le firent apprécier de tous. Très simple, très direct et d’une grande probité, il a une grande influence dans la région de Nyons. Très prisé par sa clientèle, il se substituait volontiers au vétérinaire. Sa venue dans les endroits les plus reculés du Nyonsais ou des Baronnies était toujours une fête pour les habitants car il comprenait et savait utiliser le langage provençal.
Acquis très tôt à la Résistance, Il entra dans un mouvement en novembre 1942 et devint président du Comité de Front national de la Résistance de Nyons. Fin mars 1943, Challan-Belval entra en contact avec lui grâce à Descour. Il fut pour Challan-Belval un appui ferme et un conseiller dans toute son action. Il soignait les garçons du maquis et il avait été le premier à aider à la création des maquis. Sous son influence l’accueil des maquisards s’était élargi à la majorité des foyers de Saint-Pons.
Arrêté avec 8 autres résistants et 42 juifs à Nyons la nuit du 21 janvier 1944 par la Gestapo et la Milice qui opéraient une rafle sur cette ville, transféré à Montluc, il fut relâché faute de preuves, mais Barbie lui "délégua" un espion Français : Joseph Barthélemy.
Le 19 mars 1944 à 7 h, à Nyons, une trentaine de soldats allemands accompagnés de trois miliciens en uniformes des chantiers de jeunesse cernèrent la maison du Dr Jean Bourdongle n°3 place Carnot. Arrêté, il fut conduit dans la salle des mariages de la Mairie et torturé. A 8 h, une voiture allemande le conduisit dans la direction d’Aubres, suivie à 8 h 30 par une colonne d’environs 250 Allemands précédés par une automitrailleuse et 3 canons de 37mm. Ils roulèrent vers Condorcet où furent arrêtés Bertin Montlahuc et Gustave Long, qui allaient subir, avec le Dr Bourdongle, de nombreuses violences. Ils arrêtèrent à sa ferme Stanislas Gras, mais son fils Marcel et son ouvrier Pellagati s’enfuirent. Le jeune berger Simon Raspail fut tué. Les Allemands questionnèrent Stanislas Gras qui refusa de dénoncer le maquis de Saint-Pons, ils incendièrent le groupement des Chantiers de jeunesse n° 33 où un maquis avait séjourné auparavant. Ils arrêtèrent le Henri Silan et son fils Marcel Silan. Ils fusillèrent toutes ces personnes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181756, notice BOURDONGLE Jean par Robert Serre, version mise en ligne le 15 juin 2016, dernière modification le 20 février 2022.

Par Robert Serre

Jean Bourdongle
Jean Bourdongle

SOURCES : Challan-Belval, op. cit., page 1112-1351. — Patrick Martin, La Résistance dans le département de la Drôme, 1940-1944, thèse Université Paris IV Sorbonne, 2001, base de données noms. — Burles, La Résistance et les maquis en Drôme-sud, pages 131-132. — Arch. Nat., archives B.C.R.A. 3AG2/478-171Mi189 dossier 4. — Arch. Dép. Rhône, 3808 W 280. Fédération des Unités combattantes de la Résistance et des FFI de la Drôme, Pour l’amour de la France, Peuple Libre, Valence, 1989, p. 53, 202-203. Schmitt "Bourdongle", pages 3 à 12. — Mémoires Toesca, sd, page 99-100. — Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors, 14e édition, 1991, p. 98. — L-E Dufour, Drôme terre de liberté, PL-NT 1994, p. 128. — Société d’Etudes Nyonsaises, Terre d’Eygues, n° spécial, Résistance et libération, 1994 et autres numéros de la revue, n° 13. — Monument Saint-Pons. — Monument aux morts Roche-Saint-Secret-Béconne. — Étude de Francis Barbé avec toutes les pièces d’archives, déposée aux AD de Valence. Les Amandiers pleuraient, Roman historique où seuls les noms des fusillés et des lieux principaux ont été changés.
Comédia. Nimes. 2012.

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