BUREL Jean, Roger [Dit DANIS-BUREL Jean]

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 30 juin 1921 à Neuilly-sur-Seine (Seine, Hauts-de-Seine), fusillé le 1er avril 1944 à Karlsruhe (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; projectionniste de cinéma ; résistant du réseau SR Alliance.

Jean Burel était le fils de Léonce Henri, opérateur de cinéma, âgé de 28 ans et de Alice Faron, âgée de 24 ans. Il est répertorié par le Mémorial de l’Alliance sous le nom de Danis que sa mère aurait fait adjoindre à celui de Burel, selon Auguste Gerhards.

Après des études secondaires, il apprit le métier d’opérateur de cinéma et quitta Paris en 1940 pour s’installer à Nice (Alpes-Maritimes) comme projectionniste.

Devenu chômeur en octobre 1942, il rencontra l’acteur Robert Lynen qui le mit en contact avec un membre du réseau Alliance. Il entra dans l’organisation sur la région Méditerranée, secteur "Bonne Mère", à Marseille sous le pseudonyme de "Poney", avec pour mission de filmer ou photographier plans et documents. Il transportait également des courriers et des postes émetteurs radio pour communiquer les renseignements aux services secrets britanniques. Il était l’adjoint de Camille Schneider, lui-même adjoint au chef du secteur Méditerranée.

Arrêté à Cassis (Bouches-du-Rhône) le 1er février 1943, au cours d’une mission, il fut incarcéré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne). Le dossier d’accusation d’espionnage au profit d’une puissance ennemie fut transmis par la Gestapo de Strasbourg le 18 novembre 1943 au Tribunal de guerre du Reich et classé NN (Nacht und Nebel, Nuit et Brouillard). Jean Burel fut déporté en décembre vers l’Allemagne en passant par le camp de Compiègne et transféré à la prison d’Offenburg puis à celle de Freiburg-im-Breisgau (Bade-Wurtemberg, Allemagne). Il fut jugé les 15 et 16 décembre 1943, par le 3e Senat (chambre) du Tribunal présidé par le juge Karl Schmauser, ainsi que quatre autres coinculpés formant le groupe Lynen.

Le lendemain, il fut transféré à la forteresse de Bruchsal (Bade-Wurtemberg, Allemagne). Condamné à mort, le jugement fut confirmé le 20 janvier 1944 par l’amiral Max Bastian, président du Tribunal, et à l’aube du 1er avril 1944 il fut extrait de sa cellule ainsi que 13 autres coinculpés pour être conduit au champ de tir de la Wehrmacht dans la forêt du Hardtwald, à Karlsruhe (Bade-Wurtemberg, Allemagne) et fusillé à 7h08 en compagnie de Gilbert Savon. Les cadavres furent jetés dans une fosse commune, à l’extérieur de l’enceinte du cimetière central de Karlsruhe.

En mai 1945 ils furent découverts par l’armée française et inhumés avec les honneurs militaires le 30 juin 1945 dans le cimetière français. Le 3 juillet 1947, les corps furent à nouveau exhumés et retrouvèrent pour la plupart leur commune d’origine. Depuis le 1er avril 2014, une stèle rappelle à Karlsruhe leur sacrifice.

Il obtint la mention "Mort pour la France" transcrite sur son acte de naissance le 10 août 1954 et la mention "Mort en déportation" par arrêté du 18 novembre 2010.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181784, notice BUREL Jean, Roger [Dit DANIS-BUREL Jean] par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 16 juin 2016, dernière modification le 7 mai 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Auguste Gerhards "Tribunal du 3e Reich", archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, Paris 2014. — "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. tome 1. — Brochure "Karlsruhe Erinnert" éditée par la ville de Karlsruhe en 2015. — Mémorial de l’Alliance, 1948. — Mémorial GenWeb. — État civil.

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