PARODI René, Alexis, Léon, Marie

Par Annie Pennetier, Françoise Strauss

Né le 8 décembre 1904 à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), pendu le 16 avril 1942, vraisemblablement exécuté à Fresnes (Seine, Val-de-Marne) ; magistrat ; engagé volontaire ; résistant de Libération-Nord.

René Parodi
René Parodi

René Parodi naquit dans une famille de la bourgeoisie républicaine et laïque. Son père Dominique, d’origine italienne, philosophe et membre de l’Institut, enseignait comme professeur de philosophie à Paris au lycée Corneille, sa mère, Marie Émilie Vavin était sans profession. Son frère, Alexandre Parodi, résistant, joua un rôle important à la Libération et fut conseiller d’État.
Magistrat, René Parodi exerça successivement à Châlons-sur-Marne, Reims puis Versailles. Engagé volontaire en 1939, il reprit après l’armistice de juin 1940 son poste de substitut au Tribunal de Versailles. Il s’était marié le 18 juillet 1932 à Nancy (Meurthe-et-Moselle) avec Marguerite Tissot.
Dès la fin de l’année 1940, René Parodi regroupa des amis patriotes avec lequel il se livra à des activités de propagande, éditant notamment le journal Résistance.
Avec Christian Pineau, ils constituèrent, dès octobre 1940, le Comité d’études économiques et syndicales qui donna naissance en 1941 au mouvement Libération-nord. Il devint membre de son comité directeur dès sa création. C’est en avril 1941 qu’il présenta Jean Cavaillès, futur membre du comité directeur de Libération-nord, à Christian Pineau. En juin 1941, il ajouta à sa fonction de substitut au Tribunal de Versailles celle de substitut adjoint au Tribunal de la Seine.
Avec son groupe de résistants, il passa à l’action directe,parvenant notamment, au cours de l’été 1941, à couler des péniches sur le canal de l’Yonne, entravant ainsi la circulation des transports allemands.

Le 6 février 1942, René Parodi fut arrêté par la Gestapo à son domicile parisien et incarcéré à la prison de Fresnes. Alors qu’il était emprisonné, son groupe réussit, lors d’un bombardement anglais sur la région parisienne, à éclairer les usines Renault de Billancourt, permettant ainsi leur destruction. Lors des interrogatoires, il refusa de parler sous la torture. Le 16 avril 1942, il fut retrouvé pendu dans son cachot, vraisemblablement exécuté.

Il a été inhumé au cimetière du Père Lachaise à Paris.Reconnu Mort pour la France, il a été nommé Chevalier de la Légion d’Honneur et Compagnon de la Libération par décret du 20 novembre 1944.

La promotion 2014 des auditeurs de justice de l’École nationale de la magistrature lui rendit hommage en choisissant son nom : « René Parodi est le symbole de la résistance judiciaire française ».

Son frère aîné, Alexandre Parodi (né en 1901), surnoms Quartus et Cérat dans la résistance, membre du Comité général d’ Etudes, un des fondateurs du Comité financier (COFI) de la Résistance, puis, en 1944, délégué général du Comité français de Libération nationale, fut l’un des chefs qui contribuèrent à sauver et à libérer Paris. En septembre 1944, il fut nommé ministre du travail et de la Sécurité sociale du gouvernement provisoire.

Le square Alexandre-et-René-Parodi, à Paris, associe son nom à celui de son frère Alexandre, lui aussi compagnon de la Libération. Il était l’oncle de Jean-Luc Paroddi (1937-2002).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181788, notice PARODI René, Alexis, Léon, Marie par Annie Pennetier, Françoise Strauss, version mise en ligne le 3 janvier 2017, dernière modification le 22 janvier 2022.

Par Annie Pennetier, Françoise Strauss

René Parodi
René Parodi

SOURCES : Vladimir Trouplin , Dictionnaire des Compagnons de la Libération Elytis, Bordeaux, 2003. — Le Monde, 23 janvier 2022. — État civil.

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