TESTAS Pierre [TESTAS Germain, Pierre, Léon]

Par Alain Dalançon

Né le 25 octobre 1892 à Paris (XVe arr.), mort le 31 juillet 1972 à Antony (Hauts-de-Seine) ; professeur d’histoire-géographie ; militant syndicaliste du Syndicat des professeurs de collège, du SPES puis du SNES ; responsable de l’Association des professeurs d’histoire-géographie.

Fils d’Albert Testas, contrôleur de l’enregistrement des domaines, et de Marie-Louise Belmont, sans profession, Pierre Testas obtint le baccalauréat au lycée d’Albi (Tarn) en 1910. Après avoir travaillé quelques mois en 1912 comme surveillant d’internat aux lycées d’Alais (Alès, Gard) puis d’Angoulême (Charente), il commença une licence d’histoire-géographie à la faculté des lettres de Paris, tout en étant répétiteur, successivement aux collèges de Sainte-Ménehould (Marne) (1913) puis de Melun (Seine-et-Marne) (1914).

Réformé en 1914, il fut mobilisé en 1915 dans un régiment de chasseurs, revint au collège de Melun en 1917, puis devint maître d’internat au lycée Michelet à Vanves en 1918. Il se maria en 1918 avec une institutrice qui enseignait à Meudon dans les années 1920.

Ayant terminé sa licence « non restreinte » en 1919, il enseigna comme professeur délégué, successivement aux collèges de Wassy (Haute-Marne), de Châtillon-sur-Seine (Côte d’Or), de Sancerre (Cher) – où il fut titularisé en décembre 1921 – puis de Blois (Loir-et-Cher) en 1922.

Après l’obtention de son diplôme d’études supérieures en 1922, il fut nommé professeur de collège, délégué dans les fonctions de répétiteur au lycée Louis-le-Grand à Paris en octobre 1924, puis au lycée Michelet à la rentrée 1925. En 1925-1926, il était en outre inscrit comme auditeur à l’École pratique des hautes études en sciences historiques et philologiques.

En 1928, il obtint un poste de professeur de lettres au collège d’Abbeville (Somme), puis une chaire de professeur licencié d’histoire-géographie au collège de Fontainebleau (Seine-et-Marne) en octobre 1930 et fut muté, l’année suivante, au collège de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise).

Pierre Testas militait au Syndicat des professeurs de collège affilié à la Fédération générale de l’enseignement-CGT, et fut l’auteur en 1935 du Vade-mecum des professeurs de collège. À cette époque, il était aussi membre du comité et du bureau de l’Association des professeurs d’Histoire-Géographie, et en devint secrétaire adjoint à la rentrée 1934. Il était toujours considéré par l’inspection comme un bon pédagogue.

En 1937, il participa à la création du Syndicat du personnel de l’enseignement secondaire, affilié à la FGE-CGT, dans lequel fusionna son syndicat, en siégeant à sa commission exécutive constitutive. Il fut nommé au lycée Marcelin Berthelot à Saint-Maur en 1939 puis au lycée Lakanal à Sceaux en 1942. Son épouse enseignait à l’école maternelle Ferdinand Buisson à Antony à partir d’octobre 1943.

À la Libération, Pierre Testas participa activement à la constitution du nouveau Syndicat national de l’enseignement secondaire. Membre du bureau provisoire en 1944, il fut élu membre de sa CE au congrès de mars 1945 et siégea comme candidat du SNES au Comité consultatif en avril suivant. Il représenta le SNES à la reconstitution de la Fédération internationale des syndicats de l’enseignement secondaire officiel lors de sa réunion de Londres du 28 août 1945. Candidat à la CE du SNES pour le congrès de mars 1946, il ne fut pas réélu. Il était en effet secrétaire général du conseil supérieur d’enquête depuis 1945, et fut détaché pour cette fonction jusqu’en 1948. Il fut alors nommé au lycée Buffon à Paris jusqu’à sa prise de retraite en 1958.

En mars 1955, il fut mis à la disposition du Secrétaire d’État à la Présidence du Conseil, Léopold Senghor, dans le gouvernement Edgar Faure, du 1er mars 1955 au 1er février 1956, pour exercer les fonctions de chef de cabinet. Les deux hommes s’étaient connus avant-guerre et Pierre Testas avait écrit dans L’Université syndicaliste en juin 1945, un compte rendu élogieux de Chants d’Ombres. Il continua à entretenir une correspondance avec lui et Armand Guibert jusque dans les années 1960.

Pierre Testas se consacrait également à sa responsabilité de secrétaire de l’APHG dont Édouard Bruley était le président.

Il était par ailleurs adhérent de la Société d’études jaurésiennes jusqu’à la fin de sa vie et donna quelques articles à son bulletin.

Il habitait 4, rue de Sceaux à Antony.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181790, notice TESTAS Pierre [TESTAS Germain, Pierre, Léon] par Alain Dalançon, version mise en ligne le 16 juin 2016, dernière modification le 8 août 2022.

Par Alain Dalançon

ŒUVRE : Articles dans le bulletin de l’APHG. — Comptes rendus de livres dans la Revue d’Histoire moderne et contemporaine. — Articles dans le Bulletin des études jauresiennes dont le dernier : « Présentation d’un texte de Colette sur Jaurès : « le prophète Jaurès » », n° 37, avril-juin 1970.

SOURCES : Arch. Nat., F17/27048, 28421 (dossier Bonin). — Arch. IRHSES (SPES, SNES, L’Université syndicaliste, FIPESO). — Bulletins de l’APHG. — Arch. BIU Montpellier, fonds Senghor dans arch. Armand Guibert. — État civil Paris. — Notes de Jacques Girault.

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