WINTERHALTER Georges, Joseph

Par Jacques Girault, Françoise Olivier-Utard

Né le 16 juillet 1923 à Guebwiller (Haut-Rhin), mort le 13 juillet 2019 à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) ; instituteur dans le Haut-Rhin puis principal de CES dans le Doubs ; syndicaliste CGT ; syndicaliste SNI ; militant communiste ; membre CE du SNI (Haut-Rhin) de 1954 à 1956 puis de 1958 à 1970 ; secrétaire du syndicat CGT métaux de Guebwiller de 1949 à 1951 ; secrétaire général du SNI du Haut-Rhin de 1964 à 1968 ; secrétaire de la cellule universitaire de Strasbourg de 1948 à 1949 ; secrétaire de la cellule de Guebwiller de 1951 à 1956, membre du secrétariat fédéral du Haut-Rhin de 1952 à 1954, du comité fédéral du Haut-Rhin de 1954 à 1956, comité fédéral du Doubs de 1972 à 1977 ; conseiller municipal de Guebwiller (Haut-Rhin) de 1953 à 1956, maire de Béthoncourt (Doubs) de 1971 à 1981.

Avec sa fille Catherine

Son père, Joseph (1893-1977), né aux États-Unis, tapissier, à la fin des années 1920, était devenu tourneur dans l’entreprise de construction métallique textile Schlumberger (par la suite Nosoco) de Guebwiller. Il avait des opinions socialistes sans être inscrit à la SFIO, fut adhérent de la CGT jusqu’à la scission de 1947 et participait à la Chorale ouvrière de Guebwiller. Sa mère, Augustine Sollinger (1894-1977), de Guebwiller, était une ouvrière du textile qui avait passé 4 ans à Paris comme bonne, avant de revenir en Alsace où elle devint femme de ménage. La famille était catholique, non pratiquante.

Jeune bachelier, Georges Winterhalter suivit en septembre 1939 l’université de Strasbourg évacuée à Clermont-Ferrand. Il fut affecté, le 9 juillet 1943, comme bûcheron au chantier de jeunesse de Mézières-en-Brenne (Indre), puis, à partir du 1er février 1944, comme manœuvre à la production industrielle à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), jusqu’au 29 août 1944. Il effectua ensuite, de mai 1945 à avril 1946, son service militaire, dans l’artillerie de l’armée de l’air avec le grade de caporal-chef.

Il se maria en août 1946 à Guebwiller avec Madeleine Marbach, secrétaire de mairie, communiste. Son épouse mourut en 1955 à la naissance de leur quatrième enfant. Il se remaria en octobre 1957 à Mulhouse (Haut-Rhin) avec Erna Muller, dont il se sépara en 1970. Divorcé, il se remaria en Béthoncourt (Doubs) en août 1976 avec Anne Cansell, professeur, membre du Parti communiste français.

À son retour du service militaire, Georges Winterhalter s’inscrivit en 1946 à la Faculté des Lettres de Strasbourg pour préparer une licence d’histoire-géographie. Pour financer ses études et subvenir aux besoins du ménage, il fut adjoint d’enseignement au lycée Kléber de Strasbourg de 1947 à 1949. Il obtint des certificats d’études supérieures comptant pour la licence.

Il comptait obtenir un poste dans le Haut-Rhin, mais, cela ne se réalisant pas, il choisit de se mettre en congé pour convenance personnelle et devint ouvrier fraiseur dans l’usine Schlumberger de Guebwiller. Membre du syndicat CGT des métaux, il anima la section syndicale dont il devint le secrétaire. Il fut élu au bureau de l’UD CGT du Haut-Rhin en 1951 mais fut cette année-là licencié de son entreprise pour activité syndicale après un an et demi d’activité.

À partir d’octobre 1952, il prit un poste d’instituteur à Guebwiller, fut nommé au cours complémentaire de Mulhouse en 1956 puis PEGC au CEG de Lutterbach (Haut-Rhin). Membre du Syndicat national des instituteurs, il fit partie de la commission exécutive de la section départementale de 1954 à 1956, puis de 1958 à 1970. Membre de la tendance cégétiste, puis « Unité et Action », qui, bien que minoritaire, détenait les principales responsabilités dans la section, Georges Winterhalter remplaça en 1964 Pierre Albouy qui venait de démissionner de son poste de secrétaire général du SNI du Haut-Rhin. Il conserva cette fonction jusqu’à sa propre démission de ce poste, le 11 janvier 1968. Pour l’élection du bureau national du SNI en décembre 1967, il figurait en treizième position sur la liste « Pour l’unité , l’action, l’efficacité du SNI ».

Georges Winterhalter adhéra au PCF à Strasbourg, le 20 novembre 1947 et fut secrétaire de la cellule universitaire d’avril 1948 à juillet 1949. Pendant son séjour à Guebwiller, il fut secrétaire de sa cellule locale de 1951 à 1956. Il participa au stage central pour les instituteurs communistes organisé par le PCF en 1953. Il fut élu au comité fédéral du Haut-Rhin de mars 1952 à juin 1956, et fut membre du secrétariat fédéral, chargé du travail idéologique, de mars 1952 à mai 1954. Le représentant du comité central fit remarquer que son activité au cours des grèves d’août 1953 avait été « insuffisante » pour rester au secrétariat. De fait, G. Winterhalter, en vacances, n’était pas rentré.

Candidat aux élections municipales de Guebwiller, il fut élu conseiller municipal en 1953 jusqu’à son déménagement à Lutterbach en 1965.

Georges Winterhalter, titulaire d’une licence d’histoire-géographie, enseignait en collège. Il devint, en 1971, principal du collège d’enseignement secondaire Anatole France à Béthoncourt (Doubs). Il milita désormais au Syndicat national du personnel de direction de l’enseignement secondaire (SNPDES-FEN) dont il fut un dirigeant départemental.
Il fut membre du comité de la section communiste de Béthoncourt et membre du comité fédéral du Doubs de 1972 à 1977. Il fut maire de Béthoncourt de 1971 à 1981 et vice-président, puis président, du district urbain de Montbéliard.

Candidat au Conseil général en 1973 dans le canton de Montbéliard, il obtint 1 914 voix et se désista pour le candidat socialiste. À nouveau candidat en 1979, il réunit 1 669 voix.
Après sa retraite, il revint s’installer à Mulhouse. Plusieurs de ses enfants, dont Marc Winterhalter* devinrent communistes et militants syndicaux.

Il quitta le PCF en 2007, en désaccord avec le programme de Marie-George Buffet.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181794, notice WINTERHALTER Georges, Joseph par Jacques Girault, Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 16 juin 2016, dernière modification le 28 août 2019.

Par Jacques Girault, Françoise Olivier-Utard

Avec sa fille Catherine
En 2010 avec sa famille. De gauche à droite, Marc (déc. 51), Bernard (oct. 49), Georges Winterhalter, Catherine (mai 55), Anne Canselle (juin 35) et Michèle qui fêtait ses 60 ans.

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Entretien téléphonique de mai 2013 et juin 2016) avec F. Olivier-Utard. — Notes de Catherine Moulin Winterhalter.

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