OLIER Guillaume

Guillaume Olier devint ouvrier soudeur dans une usine de conserves de Douarnenez (Finistère).

Dans le dernier tiers du 19e siècle, le ouvriers ferblantiers-boitiers, formaient l’aristocratie du prolétariat ouvrier douarneniste. Relativement bien payés, leur sort variait cependant selon les usines, et ils n’hésitaient pas à cesser le travail dès que la sécurité de l’emploi leur paraît menacée. En 1880, une crise débuta par une pénurie de sardines, et un coup d’arrêt fut porté à l’expansion des conserveries et à l’élévation des salaires ; les conserveurs s’installèrent sur les côtes ibériques et, en Bretagne, tentèrent de baisser, autant que faire se peut, le prix de revient de leurs produits. Les salaires ouvriers furent alors comprimés, d’autant plus que les usiniers se mirent à introduire du personnel féminin moins bien payé. Cela entraîna plusieurs mouvements de défense. Au milieu des années 90, s’ajouta à la concurrence l’annonce de l’introduction des premières machines à fabriquer des boites. En décembre 1894, puis en janvier 1895, des mouvements revendicatifs se développèrent, principalement à Poulgoazec en Plouhinec (Finistère), et à Audierne (Finistère), contre l’introduction de ce genre de machines. Mais après quelques jours de grèves, soldées par un douloureux échec, le travail reprit. En septembre 1895, des mouvements revendicatifs apparurent à Douarnenez pour obtenir des augmentations de salaires. Mais la satisfaction obtenue à cette occasion ne put faire oublier le premier échec de la lutte contre la mécanisation.

Le 5 mars 1896, une réunion initiée par la Bourse du Travail de Nantes, eut lieu à Douarnenez. Deux délégués, Auguste Bouchot* et Adolphe Perrot*, y exhortèrent les soudeurs douarnenistes à se grouper dans un syndicat. Après s’être rendus à Audierne (Finistère) pour y rencontrer les soudeurs du Cap Sizun, ils revinrent à Douarnenez le 8 mars, et le syndicat douarneniste fut constitué sous l’appellation de Chambre syndicale des ouvriers ferblantiers-boitiers de Douarnenez, qui compta immédiatement 254 adhérents. Guillaume Olier fut élu secrétaire général Émile Barbu devint le président du syndicat, Pierre Pellay, vice-président, et Louis Perchec, trésorier.

Dans les semaines qui suivirent des syndicats similaires furent créés sur la côte sud du Finistère (Audierne, Le Guilvinec, Saint-Guénolé, Concarneau, Quiberon, Belle-Ile-en-Mer, etc.) et, le 1er avril 1896, une fédération des ouvriers ferblantiers boitiers de France fut fondée à Chantenay (Loire-inférieure, Loire-Atlantique). Le 28 juin 1996, les soudeurs déclarèrent la grève générale qui prit fin le 6 juillet sur un succès. En 1902, on lit sur la fiche signalétique du syndicat : « Depuis sa fondation, le syndicat des ferblantiers boitiers a fonctionné d’une façon régulière, et par suite de l’union des ouvriers, les salaires ont sensiblement augmentés ». A cette époque, Guillaume Olier n’est plus secrétaire du syndicat. Il a été remplacé par Pierre Le Gall*, et c’est Pierre Guével qui en est le président.

Guillaume Olier s’était marié le 11 février 1890 à Douarnenez, avec Catherine Bourhis.