FOUQUAUD Guy, René, Camille

Par Dominique Tantin

Né le 14 février 1932 à Chef-Boutonne (Deux-Sèvres), blessé le 26 août 1944 à Saint-Porchaire, commune rattachée en 1964 à Bressuire, mort de ses blessures le jour même à Bressuire (Deux-Sèvres) ; écolier ; victime civile.

Guy Fouquaud, âgé de douze ans, était le fils de Maurice Octave René Fouquaud, domicilié place du 5 mai à Bressuire, âgé de cinquante-trois ans, receveur entreposeur aux Contributions Indirectes, né à Melleran (Deux-Sèvres) le 18 octobre 1891, et de Suzanne Emilie née Gaud qu’il avait épousé le 8 avril 1924 à Chef-Boutonne. L’orthographe du patronyme, écrit parfois Foucaud, a été vérifiée sur l’acte de naissance de la victime.
A la fin du mois d’août 1944, alors que les Alliés approchaient, les Allemands tentèrent d’échapper à l’encerclement en se repliant vers le nord-est. Harcelés par la Résistance, ils multiplièrent les exactions contre les civils. Le jeune Guy Fouquaud fut l’une des victimes de ces représailles alors qu’il assistait au battage dans une ferme de Saint-Porchaire, à la périphérie de Bressuire.
Le 27 août, Fridolin Brossard, cultivateur à Taillepied, commune de Saint-Porchaire, sur l’exploitation duquel se déroulait le battage, relata les faits aux gendarmes dans les termes suivants.
« Hier 26 août 1944, vers 19h30, nous finissions de battre ma récolte de céréales dans la cour de ma ferme. Certains hommes étaient prêts à repartir chez eux et d’autres s’occupaient à déplacer le matériel de battage, lorsqu’un camion et deux voitures de tourisme pleins de soldats allemands se sont arrêtés sur la nationale 138 ter [aujourd’hui D 938 ter] face à ma ferme, direction Bressuire, quatre soldats se sont introduits dans ma cour et ont ordonné à tous les hommes présents de sortir sur la route, ce que les hommes ont fait. Lorsque la plupart des hommes eurent fait sur la route une trentaine de mètres en direction de Saint-Porchaire, les militaires restés près des voitures ont ouvert le feu dans leur direction avec des mousquetons, des mitraillettes et un canon de 20 mm. Personnellement, je suis sorti le dernier et suis resté à hauteur des véhicules. Monsieur Alberteau, cultivateur à la Maison-Neuve était près de moi. Le tir a duré quelques minutes (deux ou trois peut-être) puis les militaires sont remontés en voiture et sont partis. Après leur départ, nous avons relevé le jeune Foucault (sic) qui atteint sur la route avait réussi à se traîner dans un champ voisin. Il avait été atteint par un projectile au côté droit de la poitrine. Nous l’avons transporté à mon domicile puis j’ai immédiatement prévenu l’ambulance de Bressuire. Je puis affirmer qu’il n’y a eu aucune provocation de la part des hommes présents chez moi vis-à-vis des militaires allemands. » Il décéda à Bressuire le jour même.
Guy Fouquaud obtint la mention "Mort pour la France" le 9 avril 1945. Son nom, orthographié Foucault, est gravé sur la monument aux morts de Bressuire et, au rond-point Bocapole, une stèle commémorative porte l’inscription suivante : « Ici est tombé FOUCAUD Guy sauvagement abattu par les Allemands à l’âge de 12 ans. »
À Chef-Boutonne, il existe une avenue des Fils Fouquaud (Guy et Pierre, cousins) et une plaque aux fils Fouquaud qui indique par erreur Noyers-sur-Cher comme commune de décès de Pierre Fouquaud, exécuté sommairement le 27 août 1944 dans la commune voisine Saint-Aignan-sur-Cher (Loir-et-Cher).


Voir aussi Pierre Fouquaud

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181884, notice FOUQUAUD Guy, René, Camille par Dominique Tantin, version mise en ligne le 21 juin 2016, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Dominique Tantin

SOURCES : DAVCC, Caen. — Arch. Dép. Deux-Sèvres 158 W 221. — Stèle sur Mémorial Genweb :. — acte de naissance communiqué par la mairie de Chef-Boutonne.

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