BURGOD Claude [BURGOD Claudius, Léon, dit]

Par Georges Clause

Né le 7 septembre 1898 à Souk-Ahras (département de Constantine, Algérie), mort le 21 mars 1945 en déportation ; professeur ; militant socialiste de la Marne.

Clichés Céline Largier Vié

Fils d’un artisan forgeron, Claude Burgod entra à l’École normale d’instituteurs de Tunis (1914-1917). Mobilisé de 1917 à 1919, professeur au collège Arago à Paris (XVe), il fut élève de l’École normale de l’enseignement technique, section D (section commerciale) de 1922 à 1924. Il possédait en outre un Certificat d’études supérieures d’arabe tunisien.
En octobre 1924, Burgod, nommé à l’école pratique de commerce et d’industrie de Reims (Marne), y enseignait les mathématiques. Il fut aussi professeur de mathématiques financières et d’économie politique à la Société industrielle, organisme de formation permanente et de perfectionnement des connaissances constitué par des entreprises.
Burgod devint un des dirigeants de la section rémoise du Parti socialiste SFIO. En 1931, il fut muté à l’école professionnelle de Suresnes (Seine) où il resta jusqu’en 1942. Il continuait néanmoins à militer dans la Marne, et, par la suite, présenta sa mutation avec avancement, comme un moyen utilisé par l’administration pour gêner son action politique.
En 1935, Burgod fut candidat aux élections cantonales dans le 3e canton de Reims. Puis il se présenta dans le canton de Verzy où il échoua de peu. Aux élections législatives de 1936, candidat du Parti socialiste SFIO en face du député-maire de Reims Paul Marchandeau, après une campagne fort active, il le mit en sérieuse difficulté. Adversaire à nouveau de Marchandeau dans une élection cantonale en octobre 1937, il ne s’inclina que de 162 voix sur 5 094 suffrages exprimés.
Burgod, nommé professeur dans la section commerciale du collège Arago à Paris en octobre 1942, il était aussi examinateur à l’école des Hautes études commerciales. Il se maria en janvier 1943 et habitait dans la capitale, 6 rue d’Alençon (XVe arrondissement) avec son épouse.

Diverses attestations jointes à son dossier de demande de Légion d’honneur à titre posthume en 1948 évoquent ses actions de résistance depuis 1940 : service de renseignements, mouvement Libération-Nord à Paris et à Reims, préparation de terrain d’atterrissage et de parachutage, passage en Angleterre de résistants, faux papiers. Il tomba dans un guet-apens à Noël 1943. Emprisonné et torturé à la prison de Fresnes, puis au camp de Compiègne, il fut déporté à Buchenwald fin janvier 1944. Surnommé « Notre Chef » ou « Notre Professeur » par ses compagnons, envoyé au kommando de travaux forcés de Flossemburg, il y mourut, le 21 mars 1945. Selon certaines sources le décès serait survenu dès février 1944, ce qui ne correspondait pas avec le dossier déposé au Ministère.
En 1948, le Ministère de l’éducation nationale le proposa pour une citation à l’Ordre de la Nation (3 juin 1949) et pour le grade de chevalier de la Légion d’Honneur (3 août 1949).
Son nom figure sur deux plaques à Paris : dans la cour du lycée Arago (XIIe arr.) et sur celle en mémoire du groupe « Les Cloches des Halles », 14 rue Sauval (Ier arr.).

Sa veuve, née Foucher Marguerite, Marie, Alberte, le 9 décembre 1901 à Paris (XIVe arr.), libraire (maison d’éditions Foucher), mère d’une fille handicapée, légua en 1976 sa propriété à Vallauris (Alpes-Maritimes) à la Mutuelle générale de l’Education nationale. Cette propriété, clos des Encourdoules, était louée depuis 1974 par la MGEN qui y avait créé un centre de loisirs qui devait prendre le nom de "Fondation Claude Burgod » comme le stipulait la donation. En 1988, la MGEN cessa d’exploiter ce centre déficitaire et s’en sépara.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18192, notice BURGOD Claude [BURGOD Claudius, Léon, dit] par Georges Clause, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 3 mai 2022.

Par Georges Clause

Clichés Céline Largier Vié

SOURCES : Arch. Nat. F 17/16084, 26422. — Arch. Dép. Marne, 2 T 1499. — L’Union, (Reims), 21 novembre 1945. — Le Travail (Reims), 4 avril 1936, 26 mai et 1er septembre 1945. — Notes de Jacques Girault, Charlotte Siney-Lange et Céline Largier Vié.

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