DE RIZ Louis, Auguste

Par Daniel Grason

Né le 4 juin 1903 à Tournavaux arrondissement de Mézières (Ardennes), mort le 20 août 1944 à l’Hôpital Tenon à Paris (XXe arr.) ; fondeur, aide brasseur, chauffeur, gardien de la paix ; F.F.I.

Fils d’Angelo De Riz, manouvrier, et de Marie, Philomène Simonet, sans profession, Louis De Riz alla à l’école primaire à Braux où la famille habita dès 1906, place Voltaire. Du fait de la guerre 1914-1918, sa scolarité s’interrompit le 1er septembre 1914. Les autorités d’Occupation allemandes le réquisitionnèrent le 1er juin 1915 pour travailler comme découpeur de tôle dans une usine métallurgique et ce jusqu’au 10 novembre 1918. Il changea de travail, devint aide brasseur à la coopérative des Ardennes, le patron l’incita à passer son permis de conduire. Il l’obtint, devint son chauffeur personnel du 1er février au 5 mai 1923.
Appelé sous les drapeaux le 24 novembre 1923, il effectua son service militaire dans son département au 361e Régiment d’Artillerie Lourde Portée (R.A.L.P.) à Commercy. Il suivit le peloton de sous-officier, passa avec succès le permis de conduire militaire et le brevet de mécanicien d’artillerie, fut nommé maréchal des logis. Libéré le 1er mai 1925, il regagna le foyer familial, il y resta jusqu’en avril 1927. Il épousa Jeanne Henon, ardennaise de Château-Regnault, le 16 avril 1927. Il écrivit le 24 janvier 1929 à la préfecture de police, sollicita un emploi de gardien de la paix.
Son salaire ne le satisfaisait pas, le couple décida de venir en région parisienne. Ils habitèrent 74 avenue du Président-Wilson à Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis). Il exerça dès le 5 mai 1929 sa profession de chauffeur aux établissements Deberghe et Lafayé, emploi où il resta jusqu’à son embauche comme gardien de la paix le 16 mai 1930. Dans son autobiographie écrite quarante-huit heures plus tard, il explicita sa demande : « Voyant que le métier de chauffeur ne me procurait plus les moyens nécessaires pour vivre, et n’ayant pas d’autre profession je me suis décidé à solliciter un emploi de gardien de la paix car je vois que c’est encore la meilleure de toutes les administrations où règne la cordialité et la bonne entente ».
Affecté au commissariat des Lilas, il donna satisfaction : « Connaît bien son métier », « Très bon chauffeur », « Très bien considéré », « Très dévoué », « Scrupuleusement honnête », « Donne toute satisfaction ». Gardien de la paix cycliste, il fut détaché en 1942 au service de recherches du commissariat. Il exprima un souhait « conserver mon emploi », en écho le commissaire écrivit « Dévouement absolu, ne ménageant ni son temps ni sa peine ».
Le 19 août 1944, il participa avec des collègues du commissariat des Lilas à la défense de la caserne de la Cité occupée par des gardiens de la paix. De retour aux Lilas, alors qu’il marchait avec ses collègues rue de la République, vers 19 heures 30, quatre soldats allemands contrôlaient les piétons. Un Allemand palpa Louis De Riz, il était porteur de son arme de service. Il fut immédiatement abattu d’un coup de fusil ; alors qu’il gisait à terre, un autre tira un coup de revolver sur lui. François Le Trocquer, un gardien de la paix qui était présent témoigna : « À ce moment précis je fis feu sur les soldats allemands en blessant mortellement l’un d’eux et grièvement un deuxième qui fut par la suite fait prisonnier par des collègues et des F.F.I. qui s’étaient portés à notre secours ». Louis De Riz a été emmené à l’Hôpital Tenon, il mourut le 20 août vers une heure du matin.
Déclaré « Victime du devoir », Louis De Riz a été cité à l’Ordre de la Nation (JO du 20 décembre 1944), décoré de la Légion d’Honneur (JO du 3 janvier 1945), et nommé brigadier à la date du 20 août 1944. Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France », il fut homologué F.F.I.
Le nom de Louis De Riz figure sur la liste des policiers au Musée de la police 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.), une plaque lui rendant hommage a été posée rue de la République aux Lilas.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181941, notice DE RIZ Louis, Auguste par Daniel Grason, version mise en ligne le 24 août 2016, dernière modification le 10 octobre 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BA 1801, KC 10. – SHD, Caen AC 21 P 143894. – Bureau Résistance GR 16 P 176859. – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – Site internet GenWeb. — État civil.
PHOTOGRAPHIE : Archives de la préfecture de police.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable