GOURDON Camille, Léonce, Henri

Par Dominique Tantin, Michel Thébault

Né le 12 juillet 1918 à Saint-Macoux (Vienne), mortellement blessé le 4 août 1944 à Lussac-les-Châteaux (Vienne) et mort le même jour à l’hôpital de Montmorillon (Vienne) des suites de ses blessures ; militaire de carrière ; résistant AS maquis Le Chouan.

Camille Gourdon était le fils de Louis, Henri, Paul Gourdon, adjudant au 114e RI, et de Léonie Pissard. Son père (né le 25 août 1891 à Cirières, Deux-Sèvres) fut incorporé au 114ème RI le 1er octobre 1912. Il fut dans la continuité mobilisé le 4 août 1914 pour la première guerre mondiale. Caporal en octobre 1914, sergent en février 1915, il fut grièvement blessé à Verdun le 7 mai 1916 à la Cote 304. Hospitalisé à Poitiers jusqu’en avril 1918, il reprit les combats avec le grade d’adjudant et fut à nouveau blessé le 29 septembre 1918. Plusieurs fois cité, il reçut la Croix de guerre 14 - 18 avec palme et étoile de vermeil, ainsi que la Médaille militaire. Il se réengagea jusqu’en 1927 où il prit sa retraite militaire avec le grade d’adjudant-chef (il fut fait en 1937 chevalier de la Légion d’honneur). Il vint s’établir avec sa famille, sa femme (il s’était marié le 7 décembre 1915 à Poitiers avec Léonie Pissard) et ses deux fils, Camille et Raymond né en 1920, à Moncoutant (Deux-Sèvres). Au recensement de 1936, la famille résidait au bourg de Moncoutant où Louis Gourdon était marchand de poissons et de primeurs. Camille Gourdon épousa Jeanne Mallet le 23 décembre 1939 à Moncoutant (Deux-Sèvres), son lieu de résidence. Sans doute mobilisé en septembre 1939, il devint à son tour militaire de carrière, et est indiqué sergent-chef d’active sur l’état des cadres du maquis Le Chouan (SHD op. cit.).

Le 1er août 1944, il rejoignit le maquis « Le Chouan » - pseudonyme de son chef, le Capitaine André Cusson, et opérant dans la Vienne. Une série d’opérations de répression des maquis de l’Est de la Vienne avait été lancée par l’Etat-Major allemand, la première le 25 juillet à Lussac-les-Châteaux pour contrôler les ponts sur la Vienne. Le 4 août commença une nouvelle opération de répression avec l’arrivée à Lussac-les-Châteaux de l’escadron de reconnaissance allemand 2058 suivi le lendemain par l’arrivée d’une colonne de répression venant du sud. Dès le 4 août, lors d’un combat au pont de Lussac-les-Châteaux, Camille Gourdon fut blessé de plusieurs balles au ventre. Évacué à l’hôpital de Montmorillon, il décéda le jour même des suites de ses blessures.

Il obtint la mention Mort pour la France le 13 novembre 1945 et homologué Adjudant des FFI le 1er avril 1947. À Moncoutant, son nom est inscrit sur le monument aux morts et sur la stèle aux victimes de la Seconde guerre mondiale.

Son père Louis Gourdon engagé dans la Résistance dès mars 1943, agent P1 du réseau Centurie (FFC), fut arrêté le 8 août 1943, interné jusqu’en janvier 1944 puis déporté le 21 janvier 1944 vers Buchenwald puis Mauthausen. Rapatrié le 4 mai 1945, il reçut la Croix de guerre 39 - 45 avec palme et fut fait en 1959 officier de la Légion d’honneur avec la citation suivante : « A été déporté en Allemagne pour son action résistante contre l’ennemi, au cours de la période d’occupation. Est revenu grand invalide à la suite des privations et sévices subis. A bien servi la cause de la Libération ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article181998, notice GOURDON Camille, Léonce, Henri par Dominique Tantin, Michel Thébault, version mise en ligne le 24 juin 2016, dernière modification le 10 avril 2021.

Par Dominique Tantin, Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Deux-Sèvres (état civil, registre matricule, recensements) — SHD AVCC Caen Cote AC 21 P 198559 — Archives collectives des Forces françaises de l’intérieur (site Mémoire des Hommes) AS Maquis Le Chouan GR 19 P 86/33 — Christian Richard Groupement Le Chouan, maquis Est et Nord-Est de la Vienne, Lagardère, Le Chouan, Masier Michel Fontaine Ed. 2015 — Vrid mémorial. — Mémoire des Hommes — Memorial Genweb.

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