BURTIN René

Par Pierre Goujon

Né le 28 mars 1892 à La Chapelle-Thècle (Saône-et-Loire), mort le 10 janvier 1975 à Lons-le-Saunier (Jura) ; instituteur ; militant socialiste de Saône-et-Loire ; conseiller général, député (1928-1932, 1936-1942).

René Burtin
René Burtin
Député

René Burtin était le fils de Jean-Pierre Burtin et de Caroline Six Denier, cultivateurs. Au sortir de l’École normale d’instituteurs de Mâcon (promotion 1909-1912), il débuta dans l’enseignement à Blanzy-les-Mines. En octobre 1913, il fut mobilisé au 143e RI. La guerre venue, moins d’un an plus tard, il partit pour le front comme sous-lieutenant avec le 10e RI, et fut deux fois blessé, trois fois cité. Il épousa le 19 juin 1916 Jeanne Billard.

Entré à la SFIO après la Première Guerre mondiale comme nombre de jeunes instituteurs de Saône-et-Loire, il fut instituteur au Fay, petite commune de la Bresse louhannaise, lorsqu’en avril 1928, son parti le présenta aux élections législatives dans la circonscription de Louhans. Il fut élu avec 9 539 voix au deuxième tour (5 195 au premier) mais ne put conserver son siège en mai 1932 (8 003 voix au premier tour, 8 870 au second), malgré une campagne active que Léon Blum vint soutenir en personne : au deuxième tour, le candidat radical bénéficiant de l’absence d’un candidat modéré sur sa droite l’emporta. Mais René Burtin poursuivit méthodiquement ses efforts pour s’implanter dans sa circonscription en pratiquant une politique modérée et très discrètement socialiste qui convenait bien au tempérament d’une population dont les traditions de gauche n’allaient pas jusqu’à l’acceptation de la doctrine socialiste. Le 9 avril 1933, il fut élu conseiller général de Cuiseaux (Saône-et-Loire). Cette modération lui valut de perdre la fonction de secrétaire du groupe parlementaire SFIO qu’il assumait en 1932 et 1933 mais lui permit d’être réélu au premier tour le 26 avril 1936, grâce à nombre de voix gagnées à son adversaire radical. Particulièrement « modéré », René Burtin fut signalé en juin 1936 par L’École syndicaliste n° 5, revue du SNI de Saône-et-Loire, comme non syndiqué et « ayant fait le « jaune » lors de la grève du 12 février 1934.

Au Palais Bourbon, il fut élu vice-président de la commission des armées, puis, le 9 janvier 1940, secrétaire de la Chambre. Le 10 juillet 1940, il vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

En 1944, il s’engagea au bataillon FFI 2/22 de Paris (armée Rhin et Danube) mais le congrès extraordinaire des cadres des fédérations socialistes, réuni à Paris en novembre 1944, l’exclut du Parti socialiste SFIO.

Après sa démobilisation en 1945, René Burtin exerça à nouveau son métier d’instituteur à Paris jusqu’en 1947, date à laquelle il prit sa retraite à Louhans.

René Burtin fut enterré le 14 janvier 1975 à Serrigny-en-Bresse (Saône-et-Loire).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18205, notice BURTIN René par Pierre Goujon, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 17 août 2021.

Par Pierre Goujon

René Burtin
René Burtin
Député

SOURCES : Arch. Dép. Saône-et-Loire, série M (élections législatives) ; état civil.. — La Dépêche socialiste. — L’Union républicaine. — Dictionnaire des parlementaires français. — Le Monde, 16 janvier 1975. — Notes d’Alain Dalançon.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable