BUSA Albert, Jules. Pseudonymes : Leclair, Lefèvre

Par Jean-Marie Guillon, Claude Pennetier

Né le 12 novembre 1908 à Bizerte (Tunisie), mort en avril 1985 ; commis des PTT à Gap (Hautes-Alpes) ; militant communiste dans les Hautes-Alpes puis en Ariège ; responsable clandestin du PC (1942-1944) ; organisateur de la résistance communiste en Ariège ; déporté.

Albert Busa (1908-1985)
Reproduction (André Balent) du cliché publié dans le livre de Claude Delpla, La libération de l’Ariège, Toulouse, Le Pas d’Oiseau, 2019, p.218

Commis des PTT à Gap (Hautes-Alpes), Albert Busa prit en mains en 1936 la section communiste de la ville qui regroupait alors une quinzaine de membres, pour la plupart employés aux PTT.
Il loua un local, constitua une bibliothèque et fit preuve d’initiative et de dynamisme pour diffuser la politique du Parti communiste.
Lors de la signature du Pacte germano-soviétique, il exposa dans la vitrine du local du Parti des affiches qu’il avait lui-même composées :
« Français, on vous trompe. Non l’URSS ne trahit pas, l’URSS défend la paix. »
Ou encore :
« Pourquoi les gouvernements anglais, français et polonais ont-ils refusé aux troupes soviétiques la liberté de passage sur leur territoire [...] ? »
Arrêté, Albert Busa fut condamné à trois mois de prison et 100 F d’amende par le tribunal civil de Gap. Il fut interné administrativement à la suite d’un arrêté du préfet des Hautes-Alpes daté du 16 février 1940. On ne sait où il fut d’abord envoyé, mais il se trouvait au camp de Chibron (commune de Signes, Var) dans l’été. Il s’en évada le 26 novembre 1940 sans doute avec le feu vert de la direction régionale du PC et reprit contact avec elle, c’est-à-dire avec Raymond Latarget.
Celui-ci lui fournit de faux papiers au nom de Lefèvre et l’affecta en décembre 1940 à la reconstitution du parti communiste dans le Vaucluse. Mais les arrestations faites en janvier 1941 par la police dans la région et le sentiment qu’elle était bien informée (ce qui était le cas) fit projeter de l’envoyer dans les Alpes-Maritimes pour remplacer Edgard Manguine qui aurait pris sa place dans le Vaucluse. Mais celui-ci fut arrêté le 25 janvier. On retrouve la trace d’Albert Busa à la fin de 1942 en tant que responsable clandestin du Parti communiste en Ariège. Il était peu après, sous le nom de Jules Leclair, gérant de la société Carborex, production de charbon de bois, créé par Léon Balussou à Pailhés et Rimont (Ariège) avec Lucien Virac, un socialiste de Marseille (Bouches-du-Rhône). Busa organisa à Pamiers le deuxième attentat réalisé en Ariège contre les Allemands, le 9 janvier 1943. Il participa à l’organisation des premiers maquis des Francs-tireurs et partisans. Busa et Balussou dirigèrent l’enlèvement d’une tonne d’explosifs de la centrale électrique d’Eylie près de Sentein (Ariège), le 17 septembre 1943, et la cachèrent à Rimont. Le 30 septembre, le même groupe attaqua un car de miliciens venu à Saint-Girons (Ariège) pour écouter Philippe Henriot, mais seule l’une des grenades artisanales put exploser.
Albert Busa fut déporté à Buchenwald (Allemagne) où il arriva le 14 mai 1944.
Il fut avec Gaston Julian, un des principaux dirigeants de la fédération communiste des Hautes-Alpes.
Sa mort fut annoncée par l’Humanité en avril 1985.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18206, notice BUSA Albert, Jules. Pseudonymes : Leclair, Lefèvre par Jean-Marie Guillon, Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 7 septembre 2021.

Par Jean-Marie Guillon, Claude Pennetier

Albert Busa (1908-1985)
Reproduction (André Balent) du cliché publié dans le livre de Claude Delpla, La libération de l’Ariège, Toulouse, Le Pas d’Oiseau, 2019, p.218

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M6 11054 (ancienne cote). — Arch. comité nationale du PCF. — RGASPI, 495 270 404, pas encore consulté. — F. Albarelli, Les Militants des Hautes-Alpes..., Mémoire, 1974. — Claude Delpla, La fin tragique du maquis de Camarade, Ariège, Camarade, 1993, 16 p. — L’Humanité, avril 1985. — Mémorial de Buchenwald, Dora et Kommandos, édité par l’Association française Buchenwald, Dora et Kommandos, 1999. — Note de Jean-Pierre Besse.

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