PRADELLE Émile Maurice

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 5 septembre 1901 à Coublanc (Haute-Marne), exécuté le 28 novembre 1944 à Freiburg-im-Breisgau (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; officier de l’armée de l’Air ; adjoint du colonel Kauffmann au réseau SR Alliance.

Émile PRADELLE
Émile PRADELLE
Guy CHAILLAUD licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0.

Émile Pradelle était le fils de Pierre Jean-Baptiste, maçon, âgé de 42 ans et de Marie-Louise Blanchot, âgée de 36 ans. Il épousa le 14 octobre 1924 à Wissembourg Élisabeth Louise Marguerite Bamberger.

Capitaine de l’armée de l’Air, il gérait un domaine agricole à Rhue, sur la commune de Creuzier-le-Vieux (Allier), et le faisait exploiter par six militaires reconvertis en ouvriers agricoles, ce qui évita à certaines classes de partir au S.T.O.

Il entra au réseau Alliance, dont il fut le deuxième chef du secteur de Vichy sous le pseudonyme de "Corsaire". Il était l’adjoint du colonel Kauffmann pour la région Centre.

Il fut arrêté à son domicile à Vichy, avec son épouse le 22 septembre 1943 suite à la trahison d’un agent double infiltré, Marius Chambon. Le même jour plusieurs agents du réseau « Alliance » furent arrêtés chez le docteur Jean Sabatier, rue Burnol à Vichy.
Émile Pradelle fut interné à la prison du 92ème Régiment d’Infanterie à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) puis transféré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne), où étaient regroupés tous les membres du réseau Alliance arrêtés. Il fut déporté à destination de l’Allemagne le 17 décembre 1943 et emprisonné à la prison de Kehl puis à celle de Freiburg-im-Breisgau (Bade-Wurtemberg, Allemagne).

Le dossier d’accusation d’espionnage au profit d’une puissance étrangère fut transmis par la Gestapo de Strasbourg le 14 février 1944 au Tribunal de guerre du Reich qui le classa NN (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Les accusés furent remis à disposition de la Gestapo de Strasbourg le 10 septembre 1944 sans jugement.

Le 28 novembre 1944, alors que la prison venait d’être bombardée par les alliés, les exécuteurs de la Gestapo firent sortir de leur cellule Émile Pradelle, son chef Édouard Kaufmann*, et un autre membre du réseau et les abattirent d’une balle dans la nuque devant la porte de la Bastille, au bord d’un trou de bombe. Ils furent inhumés au cimetière de Fribourg-en-Brisgau.

Son nom figure sur le Monument aux Morts de Coublanc et sur le monument aux morts de la Résistance, à Chalindrey (Haute-Marne).

Il reçut la Médaille de la Résistance par décret du 7 juillet 1945.

Il obtint la mention "Mort en déportation" par arrêté du 28 mars 2013.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182093, notice PRADELLE Émile Maurice par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 28 juin 2016, dernière modification le 23 janvier 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy

Émile PRADELLE
Émile PRADELLE
Guy CHAILLAUD licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0.

SOURCES : Marie-Madeleine Fourcade, L’Arche de Noé réseau « Alliance », éd. Plon, Paris 1968.— Auguste Gerhards "Tribunal du 3e Reich", archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, Le Cherche Midi, Paris 2014.— "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. tome 1.— Site Internet : AFMD "Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation de l’Allier".— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Mémorial Genweb.— État civil.

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