STAPOR Michel

Par Dominique Tantin

Né le 10 septembre 1925 à Kolbuszowa (Pologne), exécuté sommairement le 6 juillet 1944 à Mâcon (Saône-et-Loire) ; nationalité polonaise ; étudiant ; résistant FFI.

Avant la guerre, Michel Stapor habitait Sedan (Ardennes) avec ses parents, immigrants polonais, Jean Stapor et Zofia Stec. Au début des hostilités, la famille se réfugia en Deux-Sèvres, département de repli des Ardennais, et elle s’installa à La Mothe-Saint-Héray ou, selon une autre source, à Saint-Eanne, au lieu-dit la Villedieu.

Michel Stapor partit étudier à Grenoble (Isère), puis rejoignit le maquis en Saône-et-Loire. Cet itinéraire est corrélé avec une forte présence polonaise, très active dans la Résistance. Ainsi, à Villard-de-Lans, non loin de Grenoble, dans un hôtel, s’était ouvert le lycée Cyprian-Norwid, qui regroupait huit cents élèves polonais, « le seul établissement libre d’enseignement secondaire polonais en Europe occupée. » (Site Klub-Beskid). C’était « un lycée de résistance morale culturelle, militaire. » De même, la composante polonaise de la Résistance en Saône-et-Loire était-elle importante. (Site Res.pol71).

Son parcours est retracé par la citation à l’ordre du corps d’armée qui lui fut décernée par l’Ordre général n°4 en date du 12 février 1947, sous la signature du général d’Anselme, commandant de la 7e Région militaire : « Étudiant à l’université de Grenoble, a pris part de suite à la cause de la Résistance. Pourchassé par la Gestapo, a dû quitter cette ville et a rejoint la Saône-et-Loire où un chef polonais, le Lieutenant Janiack, recrutait des éléments de sa nationalité pour le maquis de Cluny. Arrivé le 20 juin 1944, a été affecté immédiatement à un groupe et a fait preuve d’un courage digne d’éloge à la bataille d’Azé où, étant resté en arrière-garde, a été fait prisonnier. A été fusillé par les Allemands le 6 juillet 1944 à Saint-Clément-lès-Mâcon. La présente citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre avec Étoile de Vermeil. » Saint-Clément-lès-Mâcon est une ancienne commune rattachée à Macon en 1861.

Son groupe était intégré au Régiment de Cluny. Capturé le 2 juillet, il fut exécuté le 6 avec Robert Gandrez. (Site Mourir à vingt ans). Fut-il, à l’instar de celui-ci, torturé avant d’être fusillé ? C’est probable. Il obtint la mention « Mort pour la France » le 7 février 1949.

Le lieu d’inhumation définitif n’est pas renseigné. Le nom de Michel Stapor ne semble figurer sur aucun monument des départements jalonnant son histoire et celle de ses parents.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182132, notice STAPOR Michel par Dominique Tantin, version mise en ligne le 28 juin 2016, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Dominique Tantin

SOURCES : DAVCC, Caen. — Arch. Dép. Deux-Sèvres, 158 W 221. — lycée polonais Cyprian-Norwid. —Résistance polonaise en Saône-et-Loire. — Mourir à vingt ans, Robert Gandrez

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