UMBRECHT André

Son père, Eugène, militant CGTU, et sa mère Odile étaient sympathisants communistes. Le couple avait cinq enfants. Après l’obtention du certificat d’études, il devint d’abord apprenti de bureau à la Corporation des métaux et transports de Mulhouse, puis, à partir de 1938, réviseur comptable à la Caisse des malades de Mulhouse des Assurances sociales d’Alsace et de Lorraine , qui prenait en charge les prestations de l’action sanitaire et sociale. Il faisait partie de la musique ouvrière Progrès.
En Alsace annexée de fait, il fut astreint au RAD (service du travail obligatoire allemand) au printemps 1942, puis incorporé de force dans l’armée allemande en octobre et engagé en Yougoslavie pour lutter contre les partisans de Tito. Il fut témoin des pendaisons aux poteaux télégraphiques. Puis il fut dirigé vers la Hongrie. Son unité repartit pour l’Italie, près de Florence. Aidé par une famille italienne qui lui fournit des vêtements civils, il réussit à s’évader le 7 septembre 1944, avec quelques camarades de Mulhouse. Il participa à la brigade résistante italienne « Justice et liberté » jusqu’au 28 novembre pour la libération de l’Italie du nord. Il fut ensuite rattaché comme agent de renseignements à la mission militaire britannique de la VIIIème armée à Rossano. Le 7 novembre 1944 il avait été condamné à mort par contumace par le tribunal militaire allemand de la IIIe Jägerdivision, en même temps qu’une vingtaine d’autres déserteurs alsaciens. Par la suite, il s’engagea comme fusilier volontaire dans les Forces navales libres pour la durée des hostilités. Il partit pour Alger. Il fut démobilisé fin 1945 comme quartier maître. Il devint secrétaire de l’ARAC lors de la création du comité départemental, le 2 octobre 1952 et conserva cette fonction jusqu’à sa mort. Son successeur fut Auguste Becheler*. Parmi les activités organisées par les anciens combattants, il faut mentionner la commémoration annuelle en hommage au Colonel Fabien, tué le 27 décembre 1944 à Habsheim (Haut-Rhin).
Il retrouva son poste d’employé à la CPAM de Mulhouse en 1946, puis devint vérificateur des comptes au moment de la fusion de son service dans la Sécurité sociale, en 1947.
En 1946 il adhéra à la CGT, devint responsable du syndicat des employés mais se retrouva seul au moment de la scission de FO. En 1956, il fut élu à la direction de l’UD CGT du Haut-Rhin. Il devint membre de la direction de la Fédération nationale des employés CGT. Il assura pendant de nombreuses années la direction de l’UL de Mulhouse. Devenu cadre, il fut élu représentant du personnel au CA de la CPAM et premier président salarié de l’ASSEDIC du Haut-Rhin. En 1968, la CGT fut embarrassée par la CFDT qui freina le mouvement à la Sécurité sociale, et se prononça contre la poursuite de la grève. Il prit sa retraite en 1981. Il fut membre fondateur de l’Institut CGT d’histoire sociale d’Alsace et appartint à son conseil d’administration.
Engagé dans le sport ouvrier, il fut gymnaste et moniteur FSGT. Le 18 décembre 1953 il organisa la tournée d’une équipe olympique de gymnastes soviétiques à Mulhouse et Strasbourg. Il devint, lors de son renouvellement, le 30 décembre 1953, secrétaire du comité du Haut-Rhin.
Il avait adhéré au parti communiste en 1956. Il devint secrétaire de la cellule de la Sécurité sociale de Mulhouse et fut élu au comité de section de Mulhouse. Il suivit une école d’un mois en 1964. Il fut élu au comité fédéral du Haut-Rhin de 1964 à 1972. Il fut candidat aux municipales de Mulhouse en mars 1965, en 20ème position sur la liste.
Il avait épousé Marlyse Sendner, sympathisante communiste. Le couple eut trois enfants, dont l’un, Bernard, fut militant communiste, correspondant de l’Humanité en RDA de 1976 à 1982.